Le Nadam des Mongols |
Lisa Carducci La Mongolie intérieure est à son plus beau au septième mois de l'année lunaire. L'air est frais et serein, sur la prairie l'herbe est haute et généreuse, bovins et ovins sont bien engraissés, et les produits laitiers abondent. Bref, c'est la meilleure saison de l'année, et tout convient aux réjouissances. Aussi est-ce en cette saison que se déroule le festival traditionnel du Nadam des Mongols. Le mot nadam signifie en langue mongole divertissement et compétition. Les Mongols sont un peuple fort et actif ; ils pratiquent la course à dos de cheval, la lutte libre et le tir à l'arc. C'est justement la combinaison de ces sports qui agrémente le Nadam. Il y a deux millénaires déjà, ces activités faisaient partie des exercices militaires des tribus nomades du nord, avant de se divulguer parmi les masses. À l'époque de Gengis Khan, au XIIIe siècle, on récompensait les gagnants de ces épreuves d'une bourse d'argent ou en nature. Les jeux devinrent obligatoires lors de diverses cérémonies comme l'inauguration des grandes assemblées, la célébration d'une victoire militaire, ou le départ en mission spéciale. Troupeau sur la vaste prairie mongole. Photo : Lisa Carducci Dans les documents historiques du XVe siècle apparait le terme « homme des trois sports ». Deux siècles plus tard, sous les Qing, le Nadam évolua pour devenir présent à toutes les cérémonies officielles comme les banquets de la cour, les rassemblements d'administrations locales, les rites en l'honneur des montagnes protectrices frontalières, la promotion des fonctionnaires, l'intronisation d'un tulku (bouddha vivant). Au cours de l'histoire, la fête du Nadam a subi l'influence du lamaïsme surtout lors des fêtes foraines des temples où elle était normalement associée à la religion. Aujourd'hui, tout en conservant sa forme traditionnelle, elle s'est enrichie d'une nouvelle signification pour devenir une fête à caractère ethnique très importante pour le peuple mongol. Lutteurs mongols. Photo : Larisa Buslenko (Ukraine) |