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Pays en fêtes
Publié le 29/07/2008
La mi-année

(Lisa Carducci)

Le 1er du sixième mois, les Chinois du nord célèbrent le jour de la mi-année. À l'origine, il s'agissait de la célébration de l'élimination de la peste.

Zhongyuan signifie littéralement « milieu de l'année »; cette fête se situe donc à la fin du sixième et au début du septième mois lunaire. En 2008, elle tombe le 7 aout, soit le début de la 13e des 24 quinzaines ou « saisons » de l'année. Elle correspond au début de l'automne et est aussi appelée Liqiu.

Le Zhongyuanjie est en fait une fête bouddhiste; elle commémorerait la réincarnation du bouddha Sakyamuni. Une autre légende raconte que le « fonctionnaire de la terre » descend dans le monde humain ce jour-là pour juger les actions bonnes et mauvaises des hommes. On ne peut que demander aux prêtres taoïstes de prier nuit et jour alors pour libérer les âmes affamées, qui expient leurs péchés dans l'autre monde, des tortures punitives qui les attendent. Une troisième légende encore populaire raconte que la mère de Mu Lian, une divinité bouddhiste, avait péri dans le lieu de supplice des âmes affamées. Tout ce qu'elle portait à sa bouche prenait feu. Pour la libérer, Mu Lian quitta sa famille à la recherche de l'aide du Bouddha. Celui-ci lui remit le livre du sûtra Ullambana à lire « suspendu tête en bas ». La torture de sa mère prit fin. Suivant cette légende, les bouddhistes, qui croient que la première des bonnes actions à accomplir réside dans le devoir filial, demandent souvent aux bonzes et bonzesses de réciter ce sûtra le 15 du septième mois pour soulager leurs parents défunts qui souffrent dans l'autre monde.

Ullambana, une fête bouddhiste.

Un autel est installé, sur lequel brule de l'encens. Les moines prient pour les sept dernières générations de défunts. On remercie les ancêtres de l'éducation reçue, et l'on fait l'aumône aux moines et aux pauvres. Plusieurs se rendent sur les tombes des leurs afin de bruler des offrandes symboliques en papier. Il faut dire qu'une grande part de superstition entre dans les croyances et rites religieux.

Fort riche en connotations, ce jour est aussi appelé fête des Esprits. Il s'agit des esprits orphelins et fantômes sauvages, une autre fête bouddhiste.

La récitation du sûtra Ullambana devint bientôt une activité diurne de la fête tandis que la nuit, pendant la dynastie des Ming, on faisait flotter sur l'eau 36 lampions qui devaient « offrir un passage aux esprits solitaires errants ».

Au Yunnan, les lampes sont faites en forme de lotus, d'oie sauvage, de poisson, de tortue. Elles sont offertes aux esprits maltraités pour éclairer leur chemin vers la réincarnation. Si un lampion coule au fond de l'eau, alors c'est qu'un esprit errant en a pris possession.

Dans la province du Shaanxi, les paysans se rassemblent pour boire, et des bannières de cinq couleurs sont installées au-dessus des champs de bonne récolte.

Au Jiangsu, des pétales de papier multicolores sont appliqués sur les bords d'une écuelle contenant de l'huile à bruler, et qu'on appelle « chandelles de Ksitigarbha ».

Au Guangdong, on raconte qu'un grand propriétaire terrien nommé Xu agissait en tyran au point de provoquer la révolte des habitants, du septième mois, qui fixèrent le début de la rébellion au 15 du septième mois, durant le rite du Ullambana. Partagés en neuf groupes, les rebelles mirent à mort plusieurs despotes locaux et nobles. La rébellion fut abruptement maitrisée. En mémoire des innocents tués, chaque année on brule de l'encens pour eux à cette date.

Le lusheng est toujours de la fête.

Des fêtes concernant les bonnes récoltes tombent aussi au 6e mois mais pas exclusivement pendant ce mois. Il faut mentionner surtout le Chixinjie ou fête du Riz nouveau, une très ancienne fête des Miao, le 6e jour du mois. Elle a lieu quand la seconde récolte de riz est presque à maturité. Chaque famille cueille trois épis de riz nouveau, lave les grains et les fait cuire avec du riz de l'année précédente pour le faire gouter à toute la famille. On commémore ainsi un héros qui a passé toute sa vie à faire du bien aux autres. Pour cette fête, les Miao revêtent leurs plus beaux costumes et jouent du lusheng, un instrument à vent très populaire ; ils chantent et participent à des courses de chevaux ou à des combats de volailles.

Femme miao en bordure d'une rizière.

Chez les Hani, c'est le Kuzhaxha. Dans leur langue ce nom exprime un souhait : « Que les récoltes soient abondantes et que la santé des gens et des animaux soit bonne. » Les Hani sont très dispersés dans le pays et chaque endroit où ils vivent a sa propre date de célébration de cette fête, qui a généralement lieu en été et dure de trois à cinq jours.

La Danse des fleurs ou Tiaohua Hui des Buyei, que nous avons déjà mentionnée parmi les fêtes de fleurs, est aussi une fête pour demander de bonnes récoltes. Elle a lieu entre le 1er et le 21 du premier mois lunaire.



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