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Pays en fêtes
Publié le 16/06/2008
Quatre fêtes du quatrième mois

Lisa Carducci

Pendant le quatrième mois lunaire (qui commence le 7 mai du calendrier grégorien), on célèbre trois anniversaires de naissance de personnages religieux ou mythologiques.

Le Bain du Bouddha

L'existence réelle du Bouddha est universellement acceptée. Selon diverses « écoles » historiques, on a longtemps situé le décès du bouddha Sakyamuni à l'an 483 av. notre ère à l'âge de 80 ans, ce qui plaçait sa naissance en 563 av. notre ère. Après de nombreux débats et la découverte de nouveaux documents, les historiens scientifiques ont finalement fixé la date de son décès aux alentours de 400 av. notre ère, et son espérance de vie à soixante ans, ce qui situe sa naissance en 460 av. notre ère. Le Bouddha serait né à Kapilavastu, à la frontière de l'Inde et du Népal.

Que Sakyamuni soit le fondateur du bouddhisme ne veut pas dire qu'il fut le premier bouddha ni l'unique d'ailleurs. Bouddha signifie « éveillé » en sanscrit). Une personne réalise l'éveil en atteignant le nirvana ou l'autre rive – un état de félicité et de paix – par sa sagesse notamment.

La fête appelée Yufojie a lieu le 8e jour du quatrième mois, et commémore la naissance du Bouddha. Par contre, le calendrier tibétain des dates concernant le Bouddha situe, en 2008, la naissance de Sakyamuni au 11 juin (grégorien).

Le jour du Yufo, on fait bouillir des herbes médicinales et odoriférantes dans de l'eau sucrée, et distribue cette « eau du bain du Bouddha » aux parents et amis. Ensuite on se rend au temple bruler de l'encens et faire l'aumône aux pauvres.

L'anniversaire de naissance de Lu Dongbin

Lu Dongbin est l'un des huit Immortels, les Ba Xian, du taoïsme. Il naquit au Xe siècle. Alors qu'il était encore étudiant, un dragon de feu lui offrit une épée qui lui permettrait de se cacher au paradis. Plus tard, Lu Dongbin rencontra dans une auberge un homme appelé Han Zhongli. Alors que ce dernier réchauffait un pichet de vin, Lu s'endormit et vit son avenir en rêve: il vivrait comblé pendant un demi-siècle, puis la chance tournerait et sa famille serait ruinée; il serait lui-même tué par des bandits. Au réveil, il était convaincu de l'inutilité de l'ambition terrestre et décida de renoncer au monde. Il suivit alors Han Zhongli dans les montagnes où il pratiqua le Tao et devint immortel.

Selon la légende, Lu Dongbin aimait se mêler aux simples mortels, récompensant les bons et punissant les méchants. Il combattait l'ignorance, la passion et l'agressivité à l'aide de son épée.

Le 13 du quatrième mois, considéré comme date de naissance de Lu, les gens se rendent au temple du patriarche bruler de l'encens et consulter les oracles par des pratiques divinatoires.

L'immortel Lu Dongbin en papier découpé.

La naissance de la princesse Wencheng

Le 15, on commémore l'anniversaire de naissance de la princesse Wencheng. Cette princesse de la dynastie des Tang épousa le roi tibétain Songtsan Gambo, scellant ainsi l'alliance entre les Han et les Tibétains dès le VIIe siècle.

La princesse apporta avec elle au Tibet la statue grandeur nature de Sakyamuni enfant, laquelle avait été offerte à l'empereur des Tang par le roi de l'Inde. Elle apporta également un grand nombre de soutras, des techniques agricoles, des médicaments et des recettes médicales et d'autres fruits du développement avancé des Tang.

Une fois à Lhassa, Wencheng fit construire le célèbre monastère de Ramoche. Ainsi le bouddhisme commença-t-il à se répandre et s'implanter dans le royaume de Tubo. La princesse Wencheng est fort appréciée du peuple tibétain qui la considère comme une bienfaitrice et une sainte même. C'est surtout au Tibet que cette fête prend toute son ampleur.

La princesse Wencheng et le roi Songtsan Gambo.

De cet endroit la princesse Wencheng aurait jeté un dernier regard sur la capitale des Tang

avant de partir épouser le roi tibétain.

Sur le plan laïque, le 15e jour du quatrième mois a lieu le festival des Arcs des Xibe. Cette fête ethnique est devenue au cours des dernières années un grand ralliement international et une compétition de tir à l'arc.

Les Xibe constituent un peuple d'archers. À cause de leur habileté dans cet art, ils ont été mandatés pour sauvegarder le pays. En 1764, par exemple, l'empereur Qianlong de la dynastie des Qing a envoyé près de 4 000 Xibe de Shenyang, province du Liaoning, défendre les frontières du nord-ouest au Xinjiang. D'autres Xibe ont été mandés au Yunnan poursuivre les Birmans, réprimer une rébellion au Sichuan et résister à l'invasion tsariste de Russie.

L'archerie a une histoire de 30 000 ans dans le monde.

Le Xibe Yi Chunguang en compétition de tir à l'arc. (photo Lisa Carducci)


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