Trois fêtes du troisième mois |
La fête de l'eau des Dai Elle a lieu vers la moitié du troisième mois du calendrier lunaire (soit vers le 24 ou 26 du sixième mois du calendrier des Dai, une ethnie du Yunnan, et correspond à leur Nouvel An). Parmi les fêtes découlant de la culture ethnique, la fête de l'Eau est sans doute la plus connue. La légende veut qu'un démon très féroce, détesté de ses sept épouses, ait été tué par la septième à qui il avait révélé : « Celui qui m'arrachera un cheveu et me le passera autour du cou me tuera. » La femme ne se l'était pas fait dire deux fois. Aussi, pendant la nuit, lui avait-elle tranché la tête au moyen d'un cheveu. Mais la tête, en touchant le sol, causa un incendie; puis, roulant dans la rivière, elle fit bouillir l'eau et tous les poissons périrent. On tenta de l'enterrer, mais l'odeur qui montait du sol était trop nauséabonde. La septième concubine, incapable de se défaire de la tête de son mari, dut se résoudre à la garder dans ses bras, relevée par les six autres femmes à tour de rôle quand elle était trop fatiguée. Pendant la période de repos, les femmes en profitaient pour se laver soigneusement afin de faire disparaître les taches de sang sur leurs mains et leurs vêtements. Aujourd'hui, on rend hommage aux sept héroïnes en s'aspergeant d'eau. Le premier jour de la fête a lieu une course de bateaux-dragons. Le lendemain, on accomplit le rite d'aspersion, et le soir, on assiste à des spectacles artistiques. On asperge les personnes âgées avec modération, au moyen d'une branche d'olivier trempée dans l'eau, en formulant des souhaits à leur intention, ou encore en leur versant sur la tête quelques gouttes d'eau à l'aide d'une cuiller. Mais les plus jeunes s'arrosent mutuellement à grand renfort de seaux et cuvettes jusqu'à ce qu'ils soient complètement trempés. Plus on est mouillé, plus on sera heureux pendant l'année. Le troisième jour est le point culminant de la fête : le nouvel an commence. Deux activités principales l'animent : le « gaosheng » consiste à lancer en l'air des pétards fabriqués à la maison à partir d'un tube de bambou rempli de poudre et qui sifflent en montant. On s'empresse de ramasser les tubes retombés et les conserve comme porte-bonheur. Le « diubao » est le plus amusant divertissement de la fête et une occasion pour les jeunes célibataires de trouver leurs partenaires. Placés sur deux rangs face à face, garçons et filles se lancent mutuellement ces boules de tissus remplies de graines de coton et portant de longs fils de soie comme décoration. Si on laisse tomber le « bao », il faudra faire des excuses et offrir des fleurs fraiches. Quand une jeune fille a choisi le garçon qui lui plait, elle lui enlève à la dérobée son couteau ou son turban et s'enfuit avec son butin à la maison, où le banquet de fiançailles aura lieu. « Plus on est trempé, plus on aura de bonheur. » |