La fête Chunlong au deuxième mois |
Les empereurs sans exception s'attribuaient le titre de « vrai dragon » et « fils du Ciel ». Le Dragon, totem de la nation chinoise. (photo La Chine au présent) Lisa Carducci Le deuxième mois de l'année lunaire compte une fête que l'on connait moins, le Chunlong. Peut-être son manque de popularité est-il dû à la satisfaction (sinon à l'abus) que l'on a retirée de la célébration de la quinzaine du Nouvel An? Chunlong signifie Dragon de printemps. Le 2e jour du deuxième mois, le dragon relève la tête, dit la légende. Cette date correspond à la troisième des vingt-quatre périodes ou saisons solaires. L'hibernation est terminée, les animaux se secouent. Le dragon – animal mythique – est doué d'une extraordinaire vigueur et d'une grande agilité. Il a un corps de serpent, des cornes de cerf, des serres d'aigle et un museau de cheval. Ses écailles d'or brillent au soleil et ses moustaches sont deux rubans qui volent au vent. Dans la société primitive, chaque clan avait un totem animal. Les Xia par exemple avaient le serpent, les Shang, l'oiseau. Suivant les luttes entre tribus a fini par apparaitre un totem unique : le dragon. Il existe deux catégories de dragons : les Tianlong, dragons célestes, cités pour la première fois dans la littérature il y a 4 000 ans, et les Panlong, dragons tordus qui se cachent dans les méandres de la terre. Au Panlong est liée l'histoire de Yu le Grand qui réussit à maitriser les eaux.
Chaque endroit a ses traditions La célébration de la fête Chunlong varie selon les endroits. Dans la province du Shaanxi, les femmes n'accomplissent pas de travaux à l'aiguille ce jour-là de peur de blesser les yeux du dragon et de susciter sa vengeance. Par ailleurs, pour attirer le dragon de la fortune, on dessine sur le sol un dragon ou un serpent avec de la cendre ou du sucre, qui attirera le dragon à partir du puits jusqu'au seuil de la maison, puis dans la maison jusqu'à la bouche d'une urne, où on l'enfermera. Dans les provinces du Shandong et du Jiangsu, on trace avec de la cendre d'herbes et de plantes des anneaux concentriques appelés « cercles du grenier » afin d'attirer une bonne récolte. C'est le début du printemps, et les insectes nuisibles commencent à s'en prendre aux hommes et animaux. C'est pourquoi en certains endroits on fait sauter des fèves de soja avec du sucre – qu'on appelle « pinces de scorpion » – et ailleurs, on amasse en forme de lampe et fait cuire les yuanxiao (petites boulettes de farine de riz glutineux farcies) restés en surplus et que l'on consomme pour prévenir cinq types de venin soit du scorpion, du serpent, du millepatte, du lézard et du crapaud. Au Jiangsu on consomme le niangao (un « gâteau » de riz glutineux comme aliment pour « soutenir l'échine » afin d'éviter le mal de dos et de pouvoir travailler toute l'année. Dans certains endroits du Hunan, on se protège des oiseaux en déposant de petits gâteaux sur l'herbe et dans les arbres, afin que les oiseaux n'endommagent pas les récoltes. Au Fujian, c'est la journée préférée pour se promener dans la verdure printanière. Bien des coutumes traditionnelles sont mêlées de superstition et n'ont aucun fondement scientifique. Avec le développement de la culture et de la science, elles tombent en désuétude, et par le fait même certaines fêtes disparaissent du calendrier. Le dragon est présent sous diverses formes : une clochette en terre cuite et un dragon rembourré et brodé.
Une fête socialiste : San ba Le deuxième mois lunaire correspond au mois de mars du calendrier grégorien. Le 8 mars ou San ba (trois, huit) a lieu la Journée internationale des Femmes. Cette fête existe dans la plupart des pays du monde mais est vraiment importante dans les pays socialistes. Elle est célébrée depuis 1909. En Chine, les femmes ont droit à une demi-journée de congé pendant laquelle sont organisées diverses activités de divertissement et de culture. Membres du personnel de Beijing Review invitées au Grand Palais du peuple le 8 mars 2006. |