Chuxijie ou le dernier jour de l'année |
Lisa Carducci Dans toutes les cultures, la veille des grandes fêtes est déjà une fête importante. Ainsi le Nouvel An lunaire est-il précédé du Chuxijie. Littéralement, « chu » signifie se défaire de, abandonner ; « xi » signifie soirée ou nuit, et « jie », fête. En 2008, c'est donc le 6 février. D'abord, dans la journée on s'affaire au grand ménage de toute la maison. L'autel des ancêtres est soigneusement nettoyé ; on y brule de l'encens et dispose des offrandes de gâteaux et de fruits. Entretemps, les enfants arrivent qui en train, qui en avion, qui en voiture, des villes du pays où ils travaillent ou étudient, et même de l'étranger. Comme il est d'usage de payer toutes ses dettes avant la fin de l'année, des marchands offrent des aubaines afin de pouvoir s'acquitter de leurs obligations. En fait, ce jour-là on fait tout afin de placer la nouvelle année sous les meilleurs auspices. Les devantures des magasins sont couvertes d'images décoratives et symboliques porte-bonheur. De chaque côté des portes des maisons, on colle des bandes de papier rouge portant des vœux personnalisés pour chaque famille – appelées « chunlian » (sentences du printemps) ou « duilian » (sentences face à face), achetées ou calligraphiées en caractères dorés ou noires par le grand-père, et on les laissera en place jusqu'à ce que le vent ou la pluie les emportent. Au-dessus de la porte, une troisième bande plus petite, portant des caractères de bon augure, peut être collée horizontalement. Le rouge est la couleur du bonheur, mais on dit aussi que les démons craignent le rouge. Si la famille a connu un décès au cours de l'année, alors une bande de papier blanc, sans inscription, remplacera les bandes rouges traditionnelles.
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