Tang Yuankai
Le prix Liu Hongliang a récemment été décerné à l'occasion de la cérémonie de la fin d'études de master 2012, à l'Académie de recherche sur les sciences environnementales de Chine.
Membre de l'Académie d'Ingénierie de Chine, Liu Hongliang est le deuxième Président de l'Académie de recherche sur les sciences environnementales de Chine. Et malgré ses 80 printemps, il continue à diriger les thèses et à s'occuper de certains projets de recherche au niveau national. Sa notoriété, il la doit à son père, Liu Changchun, premier athlète chinois aux Jeux Olympiques.
Héritage familial
C'est aux JO d'été de Los Angeles, en 1932, que la Chine a envoyé sa première délégation : le chef d'équipe Shen Siliang, l'entraîneur et interprète Song Junfu et le sprinter Liu Changchun. A ce moment, Liu Hongliang n'était qu'un bébé de 13 jours.
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Liu Changchun, premier athlète chinois aux Jeux Olympiques. Photo prise lors des JO de Los Angeles en 1932. |
Liu Changchun courait le 100 mètres en 10,06 secondes, un temps qui n'avait rien à envier à ses concurrents internationaux. Cependant, après une traversée de 20 jours pour rejoindre les côtes américaines, autant dire que les conditions n'étaient pas réunies pour que Liu puisse briller sur la piste : il a été éliminé dès les premiers tours. À la suite de cette défaite, il en a profité pour observer les autres rencontres sportives, et assister au dîner de la compétition. De plus, avec son entraîneur Song Junfu, il a participé à la World Youth Debate Convention à Los Angeles, durant laquelle Song a prononcé un discours pour dénoncer l'occupation de la Chine du Nord-est par les Japonais.
« La Chine était alors dans une situation extrêmement difficile à cause de l'invasion japonaise, mon père était le seul sportif chinois aux JO et revenait au pays les mains vides », a expliqué Liu Hongliang. « Il a toujours rêvé que les JO puissent être organisés en Chine, mais à l'époque, compte tenu des forces générales limitées du pays, c'était tout bonnement irréalisable ».
« Mon père était un homme persévérant et courageux. L'esprit olympique qui s'incarne en lui peut se résumer en deux mots : inébranlable et inlassable », a rappelé Liu Hongliang. Et d'ajouter que le dévouement de son père pour la patrie coulait maintenant dans ses veines et exerçait une influence profonde sur toute sa vie.
Faire rayonner le concept des JO verts
Début 1950, Liu Hongliang a été admis à l'Université Qinghua. Au départ, il avait une grande prédilection pour l'hydroélectricité, mais le professeur renommé Qian Weichang l'a convaincu d'étudier l'alimentation en eau et le drainage. Servir la patrie à l'instar de son père était la vocation de cet étudiant qui devint alors spécialiste de l'ingénierie environnementale.
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Le 13 août 2008, Liu Hongliang, scientifique célèbre et fils du premier sportif chinois aux JO, accorde une interview à l'occasion de la première du documentaire sur les JO verts à Beijing. |
25 ans après le décès de Liu Changchun, la flamme des JO est passée à Beijing en 2008. A l'âge de 76 ans, Liu Hongliang a reçu la torche à Athènes, lieu d'origine de cette rencontre sportive internationale.
« Bien sûr, c'est grâce à la réputation de mon père que je suis devenu relayeur du flambeau. De plus, la protection de l'environnement, une cause noble à laquelle je me dédie, va de pair avec le thème des JO de Beijing verts », a dit Liu Hongliang.
En tant que spécialiste en chef des lacs dans l'ensemble du pays, Liu Hongliang a remporté de multiples prix d'importance dans son domaine de recherche. Au cours des JO de Beijing, il a été nommé conseiller pour la protection de l'environnement. Soucieux de la qualité de l'air et de l'eau de la capitale, il a proposé plusieurs solutions concrètes. Le gouvernement central et la municipalité de Beijing ont lancé une dizaine de projets d'envergure dont le montant totalisait 140 milliards de yuans, ayant permis l'amélioration de l'écosystème de plusieurs villes hôtes.
Sa proposition concernant « le développement énergique des transports publics » a également été approuvée par le Comité d'organisation de Beijing pour les XXIXe Jeux Olympiques. Selon lui, ne limiter que le nombre d'automobiles circulant sur la route ne suffirait pas pour réduire les gaz émis par les pots d'échappement. Le plus important, c'est d'introduire et de mettre en application les normes Euro III ou IV. A l'intérieur du village olympique d'une superficie de 7 km², les véhicules électriques sont donc devenus le seul moyen de déplacement.
Selon le conseil de Liu, un réseau d'eau potable a été installé dans l'aéroport, les hôtels et les stades et les palais des sports, afin de s'aligner sur les pratiques européennes et américaines. « A vrai dire, la source d'eau est de bonne qualité à Beijing. Mais le vieillissement de certaines canalisations affecte la qualité de l'eau courante », a dit Liu.
« Les JO verts sont non seulement une promesse faite par les JO de Beijing au monde, mais doivent aussi s'associer à la stratégie d'édification de l'écosystème », a souligné Liu. Il faut sensibiliser les citoyens à cette valeur universellement salutaire pour qu'elle soit au service de tous les aspects de la vie socioculturelle.
Beijing Information |