Alors que de plus en plus de touristes se rendent au Tibet, notamment depuis l'ouverture de la voie ferrée Qinghai-Tibet en 2006, le village de Nyima Cering, danseur de 22 ans, a redécouvert les charmes de la danse Mina Qamo, mais cette fois en tant qu'affaire lucrative.
La danse Qamo est une danse traditionnelle religieuse exécutée par les lamas dans les monastères de la région de Gongbu au Tibet afin de dompter les « esprits maléfiques » et Mina est le nom de la région où se situe le village de Cering, dans l'ouest du Tibet.
Traditionnellement exécutée tous les douze ans pour célébrer les bonnes récoltes et prier pour la bonne chance, elle avait été délaissée par les jeunes du village, qui préféraient passer plus de temps dans leur travail aux champs ou dans les grandes villes.
À présent, Nyima et la troupe qu'il a organisée il y a environ six mois font des représentations tous les soirs pour les touristes en échange de pourboires généreux.
« Nous gagnons tout simplement plus d'argent en faisant des spectacles de danses traditionnelles pour les touristes qu'en travaillant à la ferme », dit Nyima Cering. « Afin d'attirer plus de touristes, nous devons mieux danser, mieux chanter, et mieux comprendre l'héritage de nos ancêtres. Quel meilleur moyen y aurait-il pour préserver nos traditions? »
Mina Qamo est juste une parmi les nombreuses formes d'arts traditionnels à avoir bénéficier du secteur du tourisme florissant au Tibet.
Benba Sinuan, chef de la célèbre troupe d'opéra tibétain « Shobalamu », fondée dans les années 1970, confirme le phénomène.
« Malgré notre popularité auprès de la population à Lhassa, la troupe a presque fait faillite en 2000 à cause des trop rares opportunités. Alors en 2004 nous avons commencé à donner des représentations d'opéra tibétain dans les hôtels locaux pour touristes », selon Benba Sinuan.
« Avec les revenus stables et élevés, plus de jeunes personnes talentueuses sont venues vers nous ces dernières années, et nous avons maintenant les ressources qu'il faut pour raffiner nos performances et mieux comprendre les opéras que nous exécutons ».
Beijing Information
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