L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a demandé lundi des mesures décisives d'urgence pour empêcher la propagation de la crise de la dette souveraine dans la zone euro et rétablir une activité économique mondiale qui s'affaiblit.
"Selon nous, la croissance ne va se redresser que lentement aux Etats-Unis et la zone euro va traverser une phase de légère récession, alors que la croissance va s'accélérer au Japon sous l'effet des efforts de reconstruction mais cet élan est temporaire et va ensuite s'essouffler", a déclaré l'économiste en chef de l'OCDE, Pier Carlo Padoan, lors d'une conférence de presse à Paris.
La crise de la dette européenne "reste la principale menace pesant sur l'économie mondiale", selon le dernier rapport des Perspectives économiques publiés par l'OCDE à Paris.
Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro devrait connaître une contraction de 1% au quatrième trimestre 2011, et de 0,4% au premier trimestre 2012, avant de renouer avec une croissance de 0,5% au trimestre suivant, selon les prévisions de l'OCDE. A partir du troisième trimestre, la croissance économique trimestrielle de la zone euro devrait dépasser 1% et atteindre 1,8% au quatrième trimestre 2013.
Par conséquent, la zone euro devrait enregistrer une croissance annuelle de 1,6% en 2011, de 0,2% en 2012 et de 1,4% en 2012, a prédit l'organisation qui regroupe 34 pays membres.
Si rien n'est fait pour y remédier, la contagion récente de pays pourrait considérablement aggraver les perturbations économiques, et ques les pressions s'exerçant sur le financement et les bilans des banques vont accroître le risque d'une pénurie de crédit, selon le rapport.
"Nous craignons que les décideurs ne prennent pas la mesure de l'urgence de prendre des initiatives résolues pour parer aux risques réels et grandissants qui menacent l'économie mondiale", a dit M. Padoan, à l'occasion de la publication de ce rapport.
Il a invité la zone euro à "faire barrage au risque de contagion" en augmentant substantiellement les capacités du Fonds européen de stabilité financière (FESF), à se donner une plus grande latitude pour mobiliser les ressources de la Banque centrale européenne (BCE).
Il y aurait un autre risque sérieux de détérioration, si aucune action n'était décidée pour compenser les importantes restrictions budgétaires qu'implique la loi en vigueur aux Etats-Unis, et ce resserrement pourrait faire basculer l'économie dans une récession que la politique monétaire aurait bien du mal à contrecarrer, a averti l'OCDE.
La croissance du PIB dans la zone OCDE atteindrait 1,9% en 2011, 1,6% en 2012 et 2,3% en 2013, tandis que le PIB des Etats-Unis devrait croître à un rythme de 2% en 2012 et de 2,5 % en 2013, après une progression attendue de 1,7% cette année.
Le chômage dans la zone OCDE devrait y rester élevé pendant une longue période, son taux demeurant aux alentours de 8% dans les deux prochaines années.
"L'horizon ne s'éclaircira que si des mesures décisives sont prises rapidement", a souligné M. Padoan.
Les économies émergentes continuent de croître à un rythme sain, mais leur croissance devraient être plus modérée, selon le rapport des Perspectives économiques.
Si la crise de la dette de la zone euro déclenche une profonde récession, l'économie mondiale ainsi que les économies émergentes seront toutes touchées dans le scénario étudié par l'OCDE.
Source: Xinhua
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