— tournée mondiale des « Trois ténors chinois »
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De gauche à droit : Wei Song, Mo Hualun et Dai Yuqiang (Gong Lei/Xinhua) |
Les murs pourpres et les tuiles émeraude résistent à l'érosion du temps. Les petites ruelles, en chinois Hutong, restent le théâtre de la vie quotidienne traditionnelle. Les airs de l'opéra de Pékin résonnent dans les cours carrées. Ainsi va Beijing, capitale ancienne et historique de l'Empire du Milieu. Aujourd'hui, la ville a ajouté une ligne à sa carte de visite : « les trois ténors chinois », expression de la nouvelle ambition culturelle de cette métropole mondiale en devenir.
Le 21 octobre, Dai Yuqiang, Wei Song et Mo Hualun, considérés comme les trois plus grands ténors chinois, ont donné un concert au Grand palais du peuple, marquant le départ de leur tournée mondiale.
Il y a des années, Plácido Domingo, José Carreras et Luciano Pavarotti, les trois plus grands ténors de la planète, se sont réunis pour un tour du monde, donnant à la musique un nouvel élan. Difficile de copié un tel événement. Pourtant, les trois plus grandes voix chinoises osent relever le défi.
D'où provient leur confiance en une telle entreprise ? Peut-être à l'augmentation considérable du niveau culturel et artistique de la Chine, le profond background culturel de la nation chinoise, ou encore le renforcement du statut et de la puissance du pays, et l'étendue mondiale de l'influence de sa culture. Depuis 2010, le box-office annuel des films chinois a dépassé les 10 milliards de yuans. Les instituts Confucius s'implantent aux quatre coins du monde. Le système de la culture publique couvre les régions urbaines et rurales.
A Beijing, terre natale des trois ténors chinois, les industries culturelles et créatives emploient aujourd'hui 115 000 personnes, contre 120 000 à New York, 140 000 à Londres et 150 000 à Tokyo. Ce chiffre est donc proche du niveau d'une métropole mondiale. Par ailleurs, la ville est fière de ses marchés d'objets d'art, un volume commercial de 35 milliards de yuans, de ses quelques 300 000 entreprises culturelles et créatives, et de la surface de ses bibliothèques publiques, au quatrième rang mondial. A tout cela s'ajoute le « plan de 15 minutes » qui permettra aux habitants d'accéder à une institution culturelle publique à 15 minutes de marche de chez eux. Les conditions culturelles se réunissent pour que la ville devienne une métropole au rayonnement mondial.
« Ville mondiale », cette expression résonne dans la bouche de tous les fonctionnaires municipaux. Dans toutes les occasions, ils expliquent leur ambition : construire une ville d'influence globale qui concentre les sièges de multinationales et les talents du monde entier, un centre international financier, industriel, informatique et du transport. Et dans tous ces scénarios, la culture demeure indispensable. La construction d'une ville mondiale, ce n'est pas un simple objectif économique, c'est aussi un travail politique, culturel et social.
Le futurologue Alvin Toffler a prédit dans les années 80 que l'on entrait dans une époque où la culture serait plus importante que jamais. En ce qui concerne le développement d'une ville, son influence mondiale dépend de ses attraits et inspirations culturelles, qui engendrent un sentiment d'assimilation, d'identification, d'intimité et d'appartenance. D'un point de vue économique, la culture a reproduit la magie du « lipstick effet » en 1929. L'industrie culturelle chinoise, dont la valeur ajoutée représente 2,75 % du PIB, a aidé l'économie nationale à sortir de la dépression. Considérée souvent comme un « soft power », la culture est en effet un facteur de développement solide.
Depuis que la 6e session plénière de la XVIIe Assemblée populaire nationale a dessiné le plan de développement d'une puissance culturelle, plus de 20 provinces s'en sont faites écho. En tant que centre culturel du pays, Beijing aimerait jouer un rôle pionnier. La capitale chinoise vous accueille depuis toujours, elle vient désormais jusqu'à vous, avec les « trois ténors chinois » comme ses messagers spéciaux.
Beijing Information |