Yang Jiaqing
Du 19 au 23 septembre, la huitième édition de l'« Université d'automne », un séminaire franco-chinois en Histoire et Culture, s'est tenue à Shanghai, Hangzhou et Jinhua. Cet événement met en présence chaque année des chercheurs et universitaires français et suisses avec un auditoire chinois essentiellement composé d'étudiants, mais aussi de professeurs et de chercheurs, venus de nombreuses provinces. Le thème central de cette année est « La République ».
Organisé conjointement par l'Université Paris I, la Fondation Maison des Sciences de l'Homme, l'Université de Fribourg, la Société chinoise d'études de l'Histoire de France, l'Université normale supérieure de Chine de l'Est et l'Université du Zhejiang, ce colloque annuel fondé en 2004 constitue une occasion unique pour les étudiants chinois de côtoyer des experts français et suisses. La formation a eu lieu à l'Université normale supérieure de Chine de l'Est à Shanghai, mais également dans des universités partenaires à Hangzhou et à Jinhua.
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Cérémonie d'inauguration |
Lors de la cérémonie d'inauguration, M. Fan Jun, vice-président de l'Université normale supérieure de Chine de l'Est, a chaleureusement accueilli les experts invités à cette rencontre académique. « Le modèle selon lequel l'Université d'Automne se déroule d'année en année est réputé pour sa performance, pour son efficacité, et pour la qualité scientifique de tous les intervenants et de tous les ateliers. Cette plate-forme donne à tous nos étudiants chinois ici présents un accès à l'histoire de France, à l'histoire de Suisse, et à l'histoire de l'Europe. Elle est également un pont d'amitié entre le peule chinois et le peuple européen », a-t-il dit. Pour conclure, il a souhaité que le grand succès de ce séminaire « s'installe dans la continuité, dans la durée, pour devenir un témoin, une marque internationale mais aussi une bannière qui reflètent avec justesse la réussite de la coopération sino-européenne ».
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Mme Duanmu Mei, présidente de la Société chinoise d'études de l'histoire de France |
Plusieurs personnalités issues des milieux académiques et consulaires ont par la suite pris la parole, dont Mme Duanmu Mei, présidente de la Société chinoise d'études de l'histoire de France ; M. Emmanuel Lenain, Consul général de France à Shanghai ; M. Heinrich Schellenberg, Consul général de Suisse à Shanghai, ainsi que M. Hugues Tertrais, professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Plus de 70 étudiants et chercheurs chinois venus des quatre coins du pays ont participé à cette formation de cinq jours. Il faut souligner la grande qualité des intervenants français et suisses, qui ont réussi à captiver l'auditoire chinois, grâce notamment à M. Wei Aoyu, remarquable interprète et professeur à l'Université Paris III.
Mme Anne Cheng, sinologue de renom élue en 2008 au Collège de France à la chaire d'Histoire intellectuelle de la Chine, fut la première à intervenir. Sa conférence, intitulée « Confucianisme et modernité chinoise », a fait une excellente synthèse du rôle joué par la grande tradition confucéenne dans son évolution elle-même, dans son influence sur l'évolution de la société chinoise, parfois en conflit avec l'impératif de modernisation. En guise de conclusion, elle a soulevé deux questions s'inscrivant parfaitement dans le vif débat actuel au sein de la communauté intellectuelle chinoise et au sein de la communauté savante internationale : « La modernité doit-elle obligatoirement se présenter en termes occidentaux ou en termes d'occidentalisation ? Le confucianisme fournit-il des ressources pour penser une conception alternative du vivre ensemble, propre à la république, et même éventuellement une alternative pour penser la démocratie ? ». Très attachée à l'Université d'automne, elle a exprimé son souhait de revenir l'an prochain débattre de ces questions.
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