Photo prise le 10 août
La Chine projette de préserver un monastère bouddhique gravement endommagé dans une région reculée au nord-ouest du Tibet, en mémoire du séisme dévastateur qui a fait 2 700 victimes il y a plus d'un an.
Le gouvernement a approuvé la préservation des ruines du monastère Trangu, qui date de 750 ans, et les travaux devraient commencer très prochainement, ont annoncé lundi les autorités de la préfecture autonome de Yushu dans la province du Qinghai.
Le monastère, niché au creux des montagnes entourant la ville de Gyegu, a été réduit à peine plus qu'un monticule de gravats. La salle principale et la salle des écritures restent localisables, mais sont difficilement reconnaissables avec leurs murs et toits partiellement effondrés.
Vingt-deux moines de Trangu ont trouvé la mort dans le séisme qui a également rasé la majorité des bâtiments de Gyegu le 14 avril 2010. Plusieurs milliers de sculptures de bouddhas et de manuscrits sont enterrés sous les décombres.
Trangu est l'un des trois plus importants monastères de Yushu, une région à prédominance tibétaine avec 350 000 résidents, pour la plupart disciples du bouddhisme tibétain.
« Le monastère est une relique précieuse, dotée d'une grande valeur culturelle qui peut difficilement être reproduite », souligne Dong Zhiqiang, directeur adjoint du bureau provincial en charge du patrimoine culturel. « En le préservant, nous pourrons sauvegarder ces précieuses ressources culturelles pour les générations futures ».
Le lama Lodroe Nyima Rinpoche explique que le gouvernement s'est engagé à un investissement initial de 4 millions de yuans (457 300 euros) pour la conservation, tandis que le monastère s'efforcera de lever des fonds pour reconstruire le site dévasté en parc mémorial.
Il a indiqué que la construction du nouveau monastère progresse rapidement et que les moines pourront emménager sur le nouveau site avant l'arrivée du froid hivernal.
Le gouvernement chinois a annoncé qu'il consacrerait 990 millions de yuans à la restauration des 87 monastères endommagés par le séisme. Environ 63 % des travaux sont déjà achevés.
Li Chenggang, ingénieur en chef de la préservation des ruines de Trangu, décrit le projet comme « le plus grand défi » de sa carrière de cinquante ans dans le génie civil.
Il a évoqué les difficultés rencontrées dans la consolidation d'une structure fragile, faite de ciment, de terre et de paille, d'autant plus que les équipes avaient pour consigne de ne pas altérer l'extérieur du monastère.
La reconstruction d'une région montagneuse à une altitude moyenne de 3 700 mètres ajoute un nouveau défi à la mission, selon lui.
Songog Chophe, l'un des moines de Trangu, explique qu'il retourne sur le site en ruines dès qu'il a du temps libre. De temps en temps, il pleure en silence devant les décombres.
« Nous menions notre service quotidien de prière ici. Lorsque les travaux seront terminés, je serais ravi d'y retourner pour admirer le bâtiment », dit-il en montrant les ruines de la salle principale, où des colombes se reposent, nichées sous la corniche inclinée.
Source : french.china.org.cn
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