Guillaume Brandel
En visite officielle de deux jours en Chine, le ministre français des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, inaugure l'Année de la langue française en Chine, et rencontre les officiels chinois.
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Liu Yandong et Alain Juppé dévoilant la plaque de l'Année de la langue française en Chine |
Année linguistique croisée
Le 13 septembre au matin, Alain Juppé a donné le coup d'envoi de l'Année de la langue française en Chine, à l'Université des langues et cultures de Beijing, sur une mélodie de la surprenante Shang Wenjie, gagnante de la Star Academy chinoise, et diplômée en français de l'université Fudan de Shanghai.
En compagnie de Liu Yandong, membre du Bureau politique du Comité central du PCC et Conseillère d'Etat, et de Fu Ying, vice-ministre chinoise des Affaires étrangères, le ministre français a dévoilé les temps forts culturels et artistiques de cette Année de la langue française en Chine, un projet né de la volonté commune des présidents Hu Jintao et Nicolas Sarkozy en novembre 2010.
Evénement majeur, le premier déplacement en Chine de la Comédie française, pour des représentations exceptionnelles du Malade imaginaire de Molière, en octobre au Centre national des arts du spectacle de Beijing. Les aficionados chinois du cubisme se rendront au Pavillon Chine de l'Expo de Shanghai, et se perdront dans les œuvres du grand maître Pablo Picasso, espagnol d'origine, mais français d'adoption. Cette Année de la langue française sera également l'occasion de réfléchir aux enjeux du plurilinguisme, lors de colloques organisés sur ce thème. Au total, ce sont plus de 200 événements qui se dérouleront à travers tout le pays.
L'Année de la langue chinoise en France a été inaugurée le 4 juillet à Paris par He Guoqiang, membre du Comité permanent du Bureau politique du Parti communiste chinois, et Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président de la République française.
Unité franco-chinoise sur certaines questions internationales
Outre cet amour partagé pour la culture et les arts, la Chine et la France œuvrent de concert sur les grands dossiers internationaux. Ainsi de la question nucléaire, dans cette ère post-Fukushima : « La Chine est sur la même longueur d'onde que nous quant au souci de rehausser la sûreté nucléaire », a affirmé Alain Juppé en conférence de presse à Beijing. Le ministre français s'envole d'ailleurs demain pour la ville méridionale de Zhuhai, où il inaugurera l'Institut franco-chinois de l'énergie nucléaire, qui forme des ingénieurs chinois.
Interrogé sur la situation en Libye, Alain Juppé, qui sortait de son entrevue avec le ministre chinois des Affaires étrangères, a assuré de la convergence de vues franco-chinoise : « Avec Yang Jiechi, nous sommes tombés d'accord pour coopérer sous l'égide des Nations unies dans cette période de reconstruction », se déclarant « heureux qu'on se retrouve du même côté avec la Chine, qui vient de reconnaître le Conseil de transition libyen ».
« L'Europe est la première puissance économique et commerciale du monde, peut-être à égalité avec la Chine », a affirmé le ministre français des Affaires étrangères, se réjouissant que Hu Jintao ait récemment réaffirmé à Nicolas Sarkozy sa confiance totale en la zone Euro.
Avant de partir pour ses entrevues avec le Premier ministre Wen Jiabao, puis le Conseiller d'Etat Dai Bingguo, et de rencontrer les étudiants de l'université Qinghua, Alain Juppé a souligné que la Chine et la France travaillaient main dans la main pour préparer le prochain sommet du G20, à Cannes début novembre.
Beijing Information |