Zhang Zhiping
Avec la barre des dix milliards de yuans franchie au box-office, 2010 est à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire du cinéma chinois. +60 % de recettes liées aux ventes de billets par rapport à 2009, pas étonnant que les files d'attente s'allongent devant les cinémas. Du phénomène Avatar début 2010, aux films du Nouvel An en décembre dernier, le cinéma en Chine tourne à plein régime…
Exit la période morose des années 90, le cinéma chinois connaît depuis une croissance exponentielle, notamment ces sept dernières années, avec un box-office passé de 0,9 à 10 milliards de yuans… +30 % par an ! Non, ce succès n'est pas imputable à un coup de baguette magique d'Harry Potter, mais à l'augmentation de la puissance générale de la Chine, et à la politique d'industrialisation du cinéma lancée dans le cadre de la réforme du système culturel chinois.
Quoi de plus logique : avec la croissance économique, les dépenses dans le cinéma augmentent. D'autre part, depuis 2003, le gouvernement s'efforce de remplacer le vieux modèle planifié par un véritable marché du cinéma. Les tournages ont explosé, et de nombreux studios de cinéma ont vu le jour. Avec l'engouement du public pour le grand écran, les salles de cinéma ont fleuri sur tout le territoire, jusqu'à faire de la Chine le 3ème mondial en nombre d'écrans.
En 2002, la Chine tournait cent films. Une goutte d'eau comparés aux 460 long-métrages mis en boîte l'an dernier. Parallèlement, les recettes des cinémas étaient multipliées par dix, la Chine entrant dans le top 10 mondial, avec ses dix milliards de yuans en 2010.
Succès oblige, les investisseurs, chinois comme étrangers, arrosent le cinéma chinois. Le secteur des coproductions étrangères se porte à merveille, depuis qu'il a supplanté celui de Hongkong en 2005.
Depuis 2009, les entreprises de film et de télévision chinoises entrent progressivement en bourse, tant dans le pays qu'à l'étranger. En 2010, la Chine a organisé 72 festivals de cinéma chinois dans une trentaine de pays et régions, totalisant 479 projections. Parallèlement, 43 productions nationales ont été vendues dans 61 pays, générant plus de 3,5 milliards de yuans de revenus.
En vertu d'un accord signé avec l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), dès le 19 mars 2011, la Chine ouvrira davantage son marché du divertissement, y compris celui du septième art. Nul doute qu'en 2011, les salles obscures seront sous les projecteurs !
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