de notre journaliste Jin Duoyou
Afin de lutter contre la crise financière, la Chine a appliqué une politique monétaire relativement souple ces deux dernières années. Le résultat ne s'est pas fait attendre. En 2009, la Chine a obtenu une croissance économique de 8,7 %, surprenant déjà l'Occident. Et en 2010, elle devrait friser les 10 %. Des problèmes non négligeables sont néanmoins apparus : si cette politique monétaire a permis de maintenir la croissance, elle a entraîné, dans une certaines mesure, une émission excessive de monnaie. Cet excès se traduit par une forte hausse de l'immobilier, et la fluctuation des prix.
En 2011, face aux conséquences de la crise financière, et dans le cadre de la transformation du mode économique, nous devons en priorité nous concentrer sur trois principaux domaines de l'économie :
Premièrement, la réforme de la redistribution des revenus doit être lancée au plus tôt. Ces dernières années, la Chine a connu un fort essor économique, et les richesses de l'Etat ont augmenté en flèche, tandis que les conditions de vie de la population ne se sont pas nettement améliorées. Au début de cette année, l'appel à la réforme de la redistribution des revenus s'est fait entendre, et les divers milieux désiraient vivement que des solutions soient trouvées pour que l'écart entre riches et pauvres ne se creuse plus.
En effet, les discussions sur la réforme de la redistribution des revenus ne datent pas d'hier. Le réajustement de la répartition du revenu a été une priorité dans la réforme du système économique effectuée ces dernières années. Cependant, faute de forces motrices, la réforme reste toujours en suspens. Selon le professeur Deng Yuwen de l'Ecole du Parti du Comité central du PCC, cette réforme est différente, parce qu'elle concerne directement les intérêts vitaux de millions et de millions de gens. Ces personnes peuvent endurer la pauvreté pendant un certain temps, mais ils finiront par désespérer de ne pas bénéficier des fruits de l'essor économique, toujours selon M. Deng. Ce qui est réconfortant, c'est que le XIIe plan quinquennal (2011-2015) précise « l'établissement et la publication au plus vite du programme sur la réforme du système de la distribution des revenus ». La population a raison d'accueillir cette information avec espoir.
Deuxièmement, des progrès substantiels sont attendus dans la transformation de la structure économique. Cette dernière porte principalement sur la restructuration économique et l'amélioration de la qualité de la croissance. La crise financière a montré que le point faible de l'économie chinoise résidait dans la dépendance excessive de la demande extérieure. L'accroissement de la demande interne et l'augmentation de la consommation intérieure dans la croissance économique constituent un chemin incontournable. Heureusement, « la stimulation de la demande intérieure » est bien soulignée dans le XIIe plan quinquennal. De plus, bien que le taux de croissance moyen ait été de 9,8 % durant les trois dernières décennies, et ait même dépassé 10 % ces dernières années, les types de développement extensif et intensif ne peuvent plus continuellement apporter la dynamique au développement durable de l'économie chinoise. Les conséquences de la dégradation écologique ont commencé à se faire sentir.
Troisièmement, un appel à un marché plus égal se fait entendre. Après l'éclatement de la crise financière, le gouvernement chinois a élaboré un plan de relance de 4 000 milliards de yuans afin de stimuler la demande intérieure. Si elle a assuré une rapide croissance économique, cette politique a été accusée de privilégier les entreprises d'Etat. Le prestige du marché réside dans l'équité, la transparence et la haute efficacité. Cependant, depuis un certain temps, les capitaux d'Etat ont gagné en l'ampleur et en puissance, tandis que les capitaux privés stagnent, tout en étant soumis à de nombreuses responsabilités sociales.
L'emploi en est un bon exemple. Le célèbre économiste Chen Zhiwu constate que depuis 1997, les fonds investis chaque année par l'Etat dans les entreprises d'Etat ont été deux ou trois fois, même quatre, plus importants que ceux du privé. Cependant, des emplois ont été supprimés chaque année dans les entreprises d'Etat, ce qui signifie que leur taux de contribution à l'emploi était négatif. D'un autre côté, ce sont les entreprises privées, à capitaux étrangers et capitaux mixtes, qui contribuent le plus à l'emploi. Les débats sur « l'avancement de l'économie d'Etat et la retraite du secteur privé » qui n'ont jamais cessé ces deux dernières années reflètent l'appel à plus d'égalité et de justice sur le marché.
La Chine se trouve au carrefour de sa transformation économique. La résolution de ces problèmes permettra de contribuer à briser le goulot d'étranglement qui freine le développement économique, et à ouvrir une nouvelle période de croissance à grande vitesse.
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