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Les propos mettant en cause la « responsabilité de la Chine » dans la crise financière internationale sont injustifiables
—Analyse détaillée de la crise financière internationale

Zhang Jianhua, Directeur du Département d'Etudes de la Banque populaire de Chine

En cette année 2008, l'agitation financière, dont la source provient des sub-primes du marché immobilier américain, s'est très rapidement répandue pour progressivement devenir une crise financière internationale dont l'impact s'étend à chaque économie nationale, avec une ampleur différente. Quant aux racines de cette crise, la Déclaration de Washington publiée à la fin 2008 lors de la réunion du G20 a permis de tirer une conclusion précise, sur laquelle tous les pays sont parvenus à un consensus. Pourtant, certains savants et politiciens occidentaux, exprimant leur opinion dans les médias, ont récemment lancé des accusations contre la Chine et d'autres pays. D'après eux, la forte propension à l'épargne en Chine et dans d'autres pays a encouragé les dépenses excessives aux Etats-Unis et la formation, dans ce pays, de bulles de prix d'actifs.

Ils affirmèrent également que la véritable source de l'actuelle crise financière était les pays asiatiques et en premier lieu la Chine, en raison de leur excédent commercial élevé. Ces idées extrêmement absurdes, insensées et irresponsables doivent nécessairement être élucidées et clarifiées, car elles nuisent profondément au renforcement de la coopération internationale, à la lutte contre le protectionnisme commercial et à l'unité mondiale pour faire face à la crise.

Origine de la présente crise financière mondiale

1. Une politique monétaire souple et détendue ainsi que des finances déficitaires excitent la consommation excessive de la population américaine et les opérations avec effet de levier des institutions financières aux Etats-Unis, provoquant les bulles de prix d'actifs.

En 2000, la bulle de l'économie en ligne des Etats-Unis a éclaté. Pour revitaliser l'économie, la FED (Réserve fédérale américaine) a réduit à 13 reprises le taux d'intérêt des fonds fédéraux de référence. Celui-ci a atteint son niveau historique minimal entre juin 2003 et juin 2004, 1 %, ce qui a permis aux entreprises, institutions financières et habitants de pouvoir obtenir des fonds à des taux d'intérêt très faibles. La hausse continue du prix du logement a induit les Américains en erreur, leur laissant penser que l'achat d'un logement était un investissement dépourvus de risques.

La forte hausse de la demande d'acquisition de logement a encouragé l'aggravation de la dette et l'élévation du ratio de levier des institutions financières et a entraîné la rapide dilatation de la bulle des prix d'actifs. L' « effet d'enrichissement » provoqué par le prix d'actifs trop élevé a davantage incité la continuation de la consommation excessive de la population américaine.

Hormis la politique monétaire, la politique des finances déficitaires et le plan de réduction de l'impôt d'une grande envergure appliqués aux Etats-Unis ont légué un danger latent pour la dilatation de la bulle de prix d'actifs, lors du processus de relance de la croissance économique. Depuis l'année 2001, le gouvernement américain a d'une part instauré de massives réductions d'impôts pour encourager la consommation des ménages, moteur principal de l'économie américaine. D'autre part, les guerres déclenchées en Irak et en Afghanistan ont sans cesse élargi les dépenses du gouvernement américain et le déficit d'ensemble. Le déséquilibre de la structure de la croissance économique de ce pays a finalement débouché sur le début de la crise financière.

2. Le concept de supervision centré sur la liberté, l'imperfection du système de supervision ainsi que l'insuffisance de moyens de surveillance ont progressivement aggravé les risques du système financier. Ce sont les raisons principales de la crise actuelle.

Les décideurs et les autorités de surveillance du marché financier développé n'ont pas bien évalué et n'ont pas supprimé les risques qui se sont progressivement accumulés sur les marchés financiers, et n'ont pas pris des opérations de surveillance efficaces lorsque l'innovation financière se développe. Depuis longtemps, comme les Etats-Unis pratiquent l'économie libérale de marché, et ont cru excessivement en la capacité d'auto-régulation et d'auto-réajustement du marché. Cela a donc eu pour conséquence des carences et le relâchement du contrôle financier.

En mai 2005, confronté au débordement des produits dérivés, l'opinion a demandé à la FED d'intervenir dans le contrôle des sub-primes. Le président de la FED, Alan Greenspan, pensait que la main invisible du marché financier était plus efficace que le contrôle étatique. Il s'opposa fermement à l'idée que le gouvernement renforce la surveillance financière. Le 23 octobre 2008, lorsque Alan Greenspan a reconnu la magnitude de la crise financière au Congrès, il fut contraint de reconnaître que son opposition était partiellement erronée, car il présumait que l'intérêt propre des institutions, en particulier des banques, veut que celles-ci aient la volonté et la capacité de protéger les investisseurs, les actifs et l'existence de la banque, et a avoué qu'un marché libéral qui manque de contrôle est imparfait.

Par ailleurs, au sein du système de contrôle financier des Etats-Unis subsistent des lacunes entraînant la dislocation et des délais de contrôle plus longs. Depuis l'adoption du Décret sur la modernisation des services financiers le 4 novembre 1999, les secteurs financiers des Etats-Unis sont entrés dans une période d'exploitation mixte créant plusieurs innovations, mais la surveillance financière suit encore l'ancien système, qui n'est pas en adéquation avec la récente innovation financière.

Avant le déclenchement de la crise financière, certains domaines du secteur financier des Etats-Unis ont exigé le double contrôle, mais d'autres domaines ont pêché par leur manque de contrôle, les organismes de contrôle ne parvenaient pas à réaliser une coordination efficace. Par exemple, plusieurs secteurs étaient chargés de la surveillance du secteur bancaire tandis qu'aucun contrôle n'était imposé aux fonds spéculatifs et aux fonds d'investissement privés.

Il existe également de grands défauts en matière de compétences techniques et de moyens de contrôle effectifs. Les répartitions des risques entraînés par l'innovation financière ne sont pas claires de jour en jour. La distinction, le classement et l'évaluation du niveau de concentration des risques est chaque jour plus complexe, ce qui complique d'autant plus l'évaluation des risques potentiels. Les opérations bancaires pouvant produire des profits qui ne sont pas inscrits dans le registre des institutions financières entraînées par les transactions hors bourse des produits financiers dérivés augmentent sans cesse. La transparence des relevés de compte des institutions financières et la précision des diverses données laissaient à désirer, surtout la valeur réelle de marché des produits financiers dérivés et le bilan des profits et des pertes causés. Ainsi, les autorités du contrôle financier n'ont pu prononcer à temps des jugements corrects sur les risques du système financier.

Six mois après l'éclatement de la crise des sub-primes, le gouvernement américain a reconnu une faille dans le contrôle, et s'est efforcé de la combler. En mars 2008, le Département américain des Finances a présenté un plan de réforme de la surveillance financière, dont l'objectif est de renforcer la position prépondérante de la FED pour la surveillance approfondie.

3. Les organismes financiers, dont la structure de gestion et d'exploitation recèle des insuffisances et des imperfections, négligent et ne tiennent aucun compte du contrôle des risques, aspirent à des intérêts à court terme et manquent de mécanisme d'équilibrage, ce qui a créé un danger latent à l'éclatement de la crise.

De graves défauts en matière d'administration de la société et de gestion de risques se présentent dans plusieurs institutions financières renommées des principaux marchés financiers développés. Certains membres du comité d'administration sont bons amis du président-directeur général, qui n'ont aucune expérience ou connaissance professionnelle.

Ils sont incapables de guider efficacement le positionnement stratégique et le mode de développement des opérations de ces institutions, manquent de capacité de restriction suffisante face aux managers et ne peuvent jouer un rôle positif dans la construction du système de gestion des risques et du système de contrôle intérieur. Les comités d'administration de ces institutions financières laisseraient les managers rechercher la maximation des profits à court terme. Parfois même, au lieu de recourir à des évaluations appropriées sur les risques et à l'administration efficace, le conseil d'administration, impulsé par la recherche de la parts de marché, de bons résultats d'opération et de primes à court terme, ferme les yeux sur, voire même encourage les manœuvres dolosives. Dans ce cas, peut-on croire les institutions financières lorsque celles-ci parlent de bonne foi et de leurs responsabilités envers la société et les parties intéressées ?

Ce mode d'administration comme quand on gère un « club des gentlemen » ne peut empêcher les cadres dirigeants, motivés par les profits à court terme, de s'adonner avec excès aux opérations risquées. En réalité, sous une atmosphère de pression aux résultats formée par les gains abondants que les institutions financières ont récolté ces dernières années, les cadres inférieurs qui faisaient preuve de prudence, risquaient leur poste. Donc, les actions d'opération actives ou passives de la hiérarchie managériale sont à l'origine de l'accumulation et du surgissement des risques.

4. Les produits d'innovation dont les risques et les recettes sont déséquilibrés ont servi de catalyseur à la crise financière, tandis que les produits dérivés qui échappent au contrôle des autorités compétentes ont aggravé les agitations du marché.

Les produits boursiers hors bilan, caractérisés par la grave asymétrie entre les charges risquées et les gains, ont hâté la genèse et l'expansion des services de crédits hypothécaires, et ont poussé à l'émergence de normes d'émission de crédits souples et dolosifs. Les fondateurs d'actifs de base, par l'introduction en bourse, ont engrangé des profits élevés, mais ils ont transféré tous les risques de crédit et de marché aux actifs de base pour les investisseurs en titres de valeur répartis dans les quatre coins du monde.

Le développement rapide des biens obtenus par un crédit hypothécaire, la forte expansion des prix des produits boursiers comme les crédits hypothécaires et leur effondrement tout comme leur contagion à l'échelle mondiale sont les causes les plus directes de la présente crise financière.

Les dérivés de crédit représentés par le Credit Default Swap (CDS) occupent une part de marché très importante. Produit très spéculatif, le CDS est devenu une manœuvre importante des spéculateurs qui achètent et vendent à découvert.

Les organismes compétents restent impuissants face au CDS dont les transactions sont effectuées sur les marchés secondaires, malgré les plusieurs inconvénients que présentent ce produit : marché opaque, gros risque de mauvaises perceptions entre partenaires de transaction et risques imprévisibles et incontrôlables. Au cours de la présente crise financière, le marché du CDS a aggravé la crainte du marché et a œuvré à la propagation de la crise financière.

5. Les problèmes des institutions d'évaluation constituent une autre raison importante de la crise financière mondiale.

Comme l'établissement d'évaluation vit en partie sur les frais du lanceur d'un produit financier, les deux sont parties intéressées, ce qui rend le résultat d'évaluation douteux. En plus, le premier offre des services de consultation payants aux lanceurs de produits structurés (service de conception structurée, par exemple), ce qui a aggravé le conflit d'intérêts. Les modèles d'évaluation des produits structurés présentent des défauts fondamentaux, les modèles eux-mêmes et les paramètres hypothétiques (les données de base sont souvent offertes par l'établissement d'émission du produit structuré) ne passent pas par l'examen d'un cycle économique complet et les évaluations sont souvent trop optimistes.

Lors de la présente crise financière entraînée par les crédits hypothécaires, les établissements d'évaluation ont prescrit de façon irresponsable de très bonnes appréciations à de nombreux produits, puis ont rectifié le tir en baissant dans un très court délai le niveau de classe de ces produits, ce qui a eu pour résultat que les avoirs des institutions financières ont fortement diminué. Cela a poussé directement l'ascension en spirale des prix des biens et l'accumulation des bulles et a accéléré leur destruction éclair. On peut affirmer que les institutions d'évaluation figurent parmi les auteurs principaux de la crise des crédits hypothécaires.

Du point de vue des utilisateurs des évaluations, le risque moral existe depuis longtemps. Sur le plan international, beaucoup de règlements exigent que les décisions d'investissements et les approches de gestion des risques garantissent que les produits financiers atteignent une certaine cote donnée par les institutions d'évaluation principales. Ainsi, en profitant des évaluations extérieures, les professionnels ne doivent pas se soucier des risques intrinsèques tant que les produits financiers satisfont le seuil des normes d'évaluation.

Depuis longtemps, les marchés financiers développés sont rompus à cette méthode, dépendent beaucoup des évaluations extérieures et en sont satisfaits. Celle-ci a parallèlement engendré la satisfaction de l'inertie et la négligence des directeurs d'investissement, qui ne songent plus alors aux risques intrinsèques des produits d'investissement dans les portefeuilles.

Les institutions employant des résultats d'évaluation (directeurs de fonds et cadres dirigeants des institutions financières) doivent endosser la responsabilité envers leur clientèle et les actionnaires et émettre des jugements indépendants sur les risques, au lieu de transférer leurs fonctions d'évaluation des risques aux établissements d'évaluation. La dépendance excessive des utilisateurs de l'évaluation extérieure a aggravé la nature procyclique des évaluations de crédit, et a amplifié la volatilité des marchés.

La crise financière mondiale provoquée par la crise des crédits hypothécaires des Etats-Unis est née de la complémentarité des imperfections des politiques macroéconomiques et des erreurs dans plusieurs domaines concrets.

A propos de la « responsabilité de la Chine »

Les diverses erreurs commises par les Etats-Unis dans le cadre de leur politique économique, du contrôle financier et de la régulation de leurs marchés financiers constituent de fait les raisons fondamentales de l'actuelle crise financière. Leur faible niveau d'épargne et leur balance fort négative qui perdurent depuis de longues années dérivent de leur politique économique et de leurs habitudes de consommation. Le fait d'imputer aux pays possédant une balance commerciale favorable le déséquilibre économique mondial est dépourvu de toute rationalité et cela constitue un prétexte pour se dérober à ses responsabilités.

1. Le faible niveau d'épargne et la balance fort défavorable sont liés aux choix politiques et aux habitudes de consommation enracinées depuis plusieurs années aux Etats-Unis. Aucun lien de causalité ne relie le haut niveau d'épargne tout comme la balance commerciale excédentaire élevée de la Chine avec le faible niveau d'épargne et la balance défavorable élevée des Etats-Unis.

Sur une échelle chronologique, on peut observer la présence d'un écart chronologique manifeste entre l'apparition de deux phénomènes :

-d'un côté, l'émergence de l'excédent commercial élevé de la Chine

-d'autre part, la présence de l'épargne modérée aux Etats-Unis.

Il va sans dire qu'il n'existe aucun lien de causalité entre les deux phénomènes énumérés précédemment. En fait, la forte consommation aux Etats-Unis existait bien avant que la Chine ne dispose de réserves colossales en devises étrangères. Au cours de la « Grande Dépression » des années 1930, le taux d'épargne médian de la population américaine était redescendu en deçà de zéro et en 1933, celui-ci avait même chuté pour atteindre une abysse historique : -1,5%. Le nouveau cycle de diminution de l'épargne américaine commença en 1984 et poursuivit sa chute jusqu'à un niveau de 2% en 1999 et continua de diminuer pendant les six années suivantes. Par ailleurs, de 2005 à 2007, ce taux se situa en deçà de 1%.

Le déficit commercial américain commença au début des années 1980 et continua de se creuser pendant presque trois décennies. Sur le plan des dépenses publiques, celles-ci ont toujours été déficitaires hormis les années 1998 à 2000, dernières années de la présidence Clinton. C'est pourquoi, ce phénomène particulier n'est pas récent.

Toutefois, les réserves chinoises en devises étrangères n'ont enregistré de fortes hausses qu'à partir de 2003. Il n'existe évidemment aucune preuve rationnelle à la théorie qui soutient que l'excédent commercial de la Chine ait déclenché la forte consommation aux Etats-Unis. D'autre part, bien que les investissements réalisés à travers des réserves officielles en devises étrangères de la Chine constituent la plus grande partie de ses investissements internationaux, ce volume se situe cependant bien en deçà de ceux des principaux pays développés.

Les causes fondamentales de la forte consommation et de la balance fort négative des Etats-Unis résident dans leurs politiques économiques. Il y a deux raisons fondamentales pour les expliquer : d'abord, après l'éclatement de la bulle Internet, les Etats-Unis ont appliqué une politique monétaire laxiste et fortement réduit les taux d'intérêt pour stimuler la croissance économique. Dans le même temps, sur une vaste échelle, les Etats-Unis ont réduit les impôts et mis en œuvre une politique budgétaire expansionniste. Tout cela a fortement encouragé l'augmentation de la consommation des ménages et des dépenses publiques, entraînant la diminution du taux d'épargne des citoyens ordinaires et du gouvernement ; d'autre part, tout en satisfaisant la demande du marché intérieur par des importations massives de biens de consommation, les Etats-Unis ont imposé des barrières contre les exportations, en interdisant de vendre des produits de haute technologie aux pays en développement. L'intégration des effets de ces deux facteurs est à l'origine de la baisse continue du taux d'épargne et de la forte hausse du déficit commercial des Etats-Unis.

2. Le renfort des réserves de devises étrangères et de l'épargne intérieure dans les pays asiatiques fait partie des mesures de résorption de la crise que ces pays ont tiré de la crise de 1997, ce qui leur a permis d'optimiser leur résistance aux risques éventuels. Par ailleurs, il s'agit d'une « prescription » rédigée par le Fonds monétaire international (FMI) à l'adresse des pays asiatiques.

Au cours de l'aide aux pays asiatiques pour surmonter la crise financière de 1997, le gouvernement américain a joué le premier rôle dans l'élaboration de la politique de secours et des conditions de sauvetage relatives aux pays asiatiques énoncées par le FMI. Une partie importante de la « prescription » adressée par le FMI aux pays asiatiques, comprenait la recommandation suivante : ceux-ci devaient appliquer les politiques d'austérité, accroître les taux d'intérêt, réduire les déficits financiers et augmenter les réserves de capitaux étrangers.

Au cours de la dernière décennie, les pays asiatiques, et plus particulièrement ceux qui avaient souffert de la crise financière asiatique, ont tiré divers enseignements de la crise en s'efforçant d'augmenter les réserves de devises étrangères et leur épargne intérieure. Cependant, certaines personnes dans les pays occidentaux interprètent ces remèdes comme les causes de la crise financière actuelle. Cette vision des choses est totalement erronée, car elle est de toute évidence contradictoire.

3. La balance commerciale favorable de la Chine reflète dans une certaine mesure les changements de la division internationale du travail et ceux de la structure commerciale dans le monde. Ce type de changement est issu de la promotion de la spécialisation de l'industrie par les pays occidentaux.

Au cours des deux dernières décennies, les Etats-Unis et les autres pays développés ont accompli la délocalisation de leurs industries à faible valeur ajoutée vers les pays en voie de développement, avec pour incidence le fait que les pays développés reposent davantage sur les importations afin de répondre à la demande en produits manufacturés. L'excédent commercial des marchés émergents est le résultat inévitable dans les conditions de cette nouvelle spécialisation professionnelle. Ce modèle de division internationale du travail n'est pas tout à fait un choix délibéré de la Chine et la croissance des exportations chinoises est le résultat inévitable des changements qui se sont opérés dans l'industrie mondiale. Ce phénomène qu'on a observé en Chine s'est concrètement exprimé au travers des trois aspects suivants : Primo, à partir de 1999, l'excédent du commerce de sous-traitance a toujours été supérieur à l'excédent commercial annuel. Au cours des trois premiers trimestres de 2008, la balance commerciale favorable de la Chine se chiffrait à 180 milliards de dollars US, tandis que celle du commerce de sous-traitance atteignait 210 milliards de dollars US ; Secundo, de 2002 à 2007, la part de l'excédent commercial des entreprises à capitaux étrangers dans la balance favorable totale passa de 31% à 51%. Toujours au cours des trois premiers trimestres de 2008, cette part s'est accrue à 61% ; Tertio, la délocalisation industrielle est évidente. Non seulement les industries manufacturières des pays développés ont été déplacées en Chine, celles de certains marchés émergents y ont été également déplacées. Ces dernières années, bien que la Chine dispose d'un plus important excédent commercial envers les Etats-Unis et l'Europe, sa balance commerciale défavorable envers des pays de l'Asie Orientale et certains pays exportateurs de pétrole a constamment augmenté. Une partie non négligeable de l'excédent commercial chinois est due à l'arrivée d'entreprises d'autres pays en Chine.

Quant à l'importation, le faible niveau d'importation de la Chine n'est pas un fait de son propre souhait. Cela est étroitement lié à la politique de barrières commerciales vis-à-vis de la Chine établies par certains pays développés pour les produits de haute technologie. La croissance relativement rapide de l'économie chinoise a fortement augmenté la demande en produits de haute technologie. Sous l'angle de vue de l'avantage comparatif, la Chine doit importer en grande quantité des produits haut de gamme, or, les pays développés ont établi de multiples barrières commerciales, qui restreignent et interdisent les exportations en Chine de produits de haute technologie. Pour conséquence, la croissance des importations en Chine n'a cessé d'être en retard par rapport à la croissance des exportations, ce qui a accru l'excédent commercial.

4. Depuis les années 1980, les taux d'intérêt aux Etats-Unis ont toujours maintenu une tendance à la baisse. Ce phénomène est imputable à la politique macroéconomique appliquée par le gouvernement américain pour encourager la croissance économique, et cela n'a aucun lien direct avec l'achat de bons du trésor américains par la Chine.

D'un point de vue chronologique, il existe un décalage évident entre l'apparition du fort excédent commercial de la Chine et le faible taux d'épargne aux Etats-Unis. Pour cela, il n'y a aucun lien de causalité entre ces deux phénomènes. Les taux d'intérêt à long terme aux Etats-Unis ont toujours maintenu une tendance à la baisse depuis les années 80 et le rythme de la baisse avant la fin des années 90 a été plus rapide par rapport aux années qui ont suivi l'an 2000, alors que c'était seulement après 2003 que la Chine a commencé à accroître dans de fortes proportions ses achats de bons du trésor américain. Il est tout à fait évident que l'idée selon laquelle l'achat par la Chine de bons du trésor des Etats-Unis a provoqué la baisse des taux d'intérêt à long terme aux Etats-Unis est fausse et ne tient absolument pas debout. Tel qu'il est mentionné ci-dessus, le volume des investissements internationaux chinois est de loin inférieur à celui des principaux pays développés, il lui est impossible alors de produire un effet effectif sur la formation des taux d'intérêt américains à long terme.

La raison fondamentale, qui a provoqué la baisse à long terme des taux d'intérêt aux Etats-Unis, est en fait la politique macroéconomique appliquée par les Etats-Unis eux-mêmes. Depuis de longues années, les gouvernements successifs des Etats-Unis ont toujours appliqué une politique budgétaire expansionniste en vue de stimuler la croissance économique. Pour ce faire, ils ont émis en grande quantité des bons du trésor. Surtout après l'an 2000, le gouvernement Bush a adopté diverses mesures pour stimuler la croissance économique américaine. De son côté, la FED a baissé sans cesse les taux d'intérêt pour soutenir la politique budgétaire expansionniste du pays.

En résumé, les erreurs des Etats-Unis en matière de sa politique économique et le défaut de supervision sont de fait les raisons directes de la présente crise financière. Les propos qui imputent la responsabilité de la présente crise financière aux pays à épargne élevée est l'expression flagrante des carences sur le plan de l'esprit d'autocritique. Celle-ci est indispensable pour se pencher sur l'origine de la présente crise financière, pour en tirer des leçons plus complètes et réformer le système financier international afin d'éviter que de telles crises ne se répètent à l'avenir.

Nous comprenons parfaitement que la remise en ordre du déséquilibre économique mondial ne peut être réalisée en un temps réduit et qu'il faut que les principales puissances commerciales déploient en commun des efforts soutenus, car, dans notre monde actuel, l'action coordonnée des puissances joue un rôle réel et déterminant dans le règlement du déséquilibre mondial. Les Etats-Unis doivent en premier lieu accélérer le réajustement de leurs propres politiques, réduire leur déficit public, élever les taux d'épargne, renforcer la supervision financière et diminuer les restrictions concernant les exportations des produits de haute technologie. Comme le dollar américain est une devise internationale, le gouvernement américain ne doit en aucun cas appliquer à son égard une politique qui prenne uniquement en compte les seuls intérêts économiques des Etats-Unis. Ces derniers doivent assumer la responsabilité correspondant à leur statut de superpuissance et également celle du pays émettant la plus influente devise mondiale, et envisager et tenir compte davantage du développement stable de l'économie mondiale. Tandis que la Chine, le plus grand pays en voie de développement, prend toujours une attitude responsable ; elle continuera à appliquer diverses mesures politiques susceptibles d'augmenter et d'élargir la demande intérieure et de promouvoir la consommation, à améliorer le système et le mécanisme liés au bien-être du peuple, entre autres la protection sociale, les services médicaux et d'hygiène, l'éducation, le logement. Le gouvernement chinois continuera à faire progresser de manière stable la réforme dans les domaines du calcul des prix des ressources et de la formation du taux de change du yuan, aux règles du marché, à déployer de grands efforts pour métamorphoser le mode de développement économique et à réajuster les structures économiques afin que le développement de l'économie chinoise repose plus sur la demande intérieure et moins sur les exportations, apportant ainsi, par ses propres efforts, une plus grande contribution au développement stable et équilibré de l'économie mondiale.

 

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