(Lisa Carducci)
On compte en Chine quelque 5,416 millions de Tibétains, dont 2,4272 millions vivent dans la région autonome du Tibet. Les autres se retrouvent au Sichuan, au Gansu, au Qinghai et au Yunnan.
Nous avons déjà parlé de la fête Ongkor des Tibétains (voir « Récoltes et chansons »), qui dure trois jours et célèbre d'avance la bonne récolte en tournant en procession autour des champs et criant « Yang gu xiu ! » (L'âme de la terre est revenue !) Parmi les activités de cette fête on compte le soulèvement de pierres et la souque à la corde, mais la course à cheval pour ramasser des hada est la plus populaire. Le cavalier dirige sa monture là où il voit des hada par terre, et celui qui réussit à en ramasser davantage remporte la palme. On s'amuse jusqu'à la nuit tombée, et l'on retourne soit à la maison soit à sa tente, montée pour l'occasion, toujours en chantant et dansant.
Nous avons aussi raconté le Losar, qui est le Nouvel An des Tibétains. (voir « Le Nouvel An plusieurs fois par année »). Les célébrations qui ont lieu à Lhassa sont sans doute les plus représentatives. À l'approche de la fête, les familles préparent de petits « trésors » appelés qema qui porteront bonheur aux destinataires pendant la nouvelle année. Ces jolis contenants sont suspendus à un collier de laine tressée, et contiennent des herbes médicinales tibétaines. On confectionne aussi des sculptures de beurre de yack à usage domestique pour fins d'exorcisme, tandis que des expositions de sculptures de beurre coloré d'une grande finesse ont lieu dans les temples.
Sculpture de beurre pour la bénédiction de la maison. (Lisa Carducci)
Les Tibétains sont peut-être l'ethnie de Chine qui célèbre le plus grand nombre de fêtes particulières, c'est-à-dire propres à leur groupe ethnique.
La veille de la fête, on fait le grand ménage de la maison puis trace sur le sol au moyen de chaux les « Huit Bonheurs ». Le dernier repas de l'année qui s'achève est appelé gutu. Il comporte de la viande de neuf parties de l'animal (flanc, queue, patte, tête, cœur, etc.) dont chacun doit avoir sa part.
Le matin de la fête, on entend des cris de « Lajielo ! » (Dieu vainqueur !). Dès ce moment on peut ouvrir la porte et commencer à célébrer.
Deux lamas assistent à la fête. (Lisa Carducci)
À Deqen au Yunnan, les familles qui le veulent invitent les lamas à venir bénir la maison. La cérémonie se déroule sur le toit de la maison et dure toute la journée, entrecoupée de trois repas pour les moines. Un gong est suspendu à un support, d'autres instruments de musique sont apportés par les lamas. La famille a préparé des sculptures de beurre, du maïs, de l'orge, de l'alcool à répandre pour « inviter » de bonnes récoltes. Les grands moines récitent des prières et lisent en chœur les écritures bouddhistes, tandis que de jeunes acolytes parcourent les différents étages en faisant éclater des pétards pour chasser les mauvais esprits.
Sur le toit de la maison. (Lisa Carducci)
Le 15 du premier mois du calendrier tibétain, le Monlam ou Monlam Chenmo marque la fin des festivités du nouvel an. Le jour, on visite les monastères et rend hommage aux bouddhas. C'est aussi la fête les Lanternes pour les Han, et le soir, à la lumière de lanternes à l'huile de yack, on visite les étalages commerciaux tout en admirant les sculptures de beurre, en chantant et dansant.
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