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La crise financière mondiale>>> Exclusifs
Publié le 09/10/2009
Achat de 50 milliards de dollars de titres du FMI par la Chine

Quelles conséquences aura-t-il ?

 Zhang Bin, chercheur à l'Académie des sciences sociales de Chine

 

Le 4 septembre, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé que la Chine achèterait 32 milliards de DTS (Droits de tirage spéciaux) émis par l'institution internationale, équivalant à 50 milliards de dollars américains ou 341,2 milliards de yuans chinois. Cet achat sera réglé en yuans chinois.

La Chine contribuera de cette façon au financement du FMI, dont l'une des tâches est de soulager les difficultés liées au déséquilibre de la balance des paiements internationaux des pays en développement et des marchés émergents.

Bien que les principales économies mondiales se soient plus ou moins ressaisies en cette période de sortie de crise financière, les défauts structurels perturbant l'économie globale demeurent inchangés. Le chemin vers la croissance ne sera sans doute pas sans vicissitudes. Les pays en voie de développement et les marchés émergents, dont la capacité de financement à l'extérieur demeure faible, auront sans doute du mal à rééquilibrer leur balance des paiements internationaux. Dans un tel contexte, l'accord entre la Chine et le FMI participe au redressement de l'économie mondiale ainsi qu'à la stabilité du marché financier international.

S'il est un peu tôt pour analyser toutes les conséquences de cet achat, on peut imaginer au maximum quatre cas de figure, dont la variable sera l'utilisation faite par le FMI des 341,2 milliards de yuans payés par la Chine. En tout état de cause, dans le bilan de la Banque Populaire de Chine, 32 milliards de DTS seront inscrits dans la colonne de l'actif, et 341,2 milliards de yuans figureront au passif.

Possibilité I  Si le FMI utilise les yuans versés par la Chine pour racheter des dollars auprès de cette dernière, la Banque centrale chinoise constatera une soustraction de 50 milliards de dollars dans la colonne de l'actif, mais un rajout d'une valeur équivalente en DTS. Quant à son passif, les 341,2 milliards de yuans chinois qu'elle aurait dû verser au FMI lui reviendront. Dans ce cas, la réserve en devises étrangères de la Chine sera plus diversifiée. La substitution d'une partie des dollars qu'elle détient par les DTS permet à la Chine d'éviter les pertes causées par la dévaluation du dollar américain.

Possibilité II  Si le FMI utilise les yuans que la Chine lui a versés pour acheter de la dette nationale américaine auprès d'autres institutions financières que la Banque centrale de Chine, cela permettra de soutenir les taux de rendement des emprunts publics américains et maintiendra parallèlement un taux d'intérêt du dollar à un niveau assez bas. A court terme, une telle opération permettrait de stabiliser la valeur nominale de la réserve en dollars de la Chine, et stimulerait légèrement la relance de l'économie américaine et mondiale. A long terme, cette opération exercera probablement une influence négative sur la capacité d'achat réelle de l'actif chinois en dollars, du fait du risque d'un retour de l'inflation et de la hausse du prix des marchandises de gros associé au niveau très bas du taux d'intérêt du dollar.

Possibilité III  Si le FMI ne procède qu'à un simple change des yuans chinois en dollars, et prête ces dollars directement aux pays en voie de développement, cela créera une demande de dollars et permettra, comme dans la deuxième possibilité évoquée, de maintenir le taux d'intérêt de la devise américaine. Toutefois, l'effet sera moins évident que dans le cas d'un financement de la dette américaine.

Possibilité IV  Si le FMI garde les yuans et les distribue directement sous la forme de prêts aux pays en développement, les conséquences seront complexes et dépendront de la façon dont seront employés ces yuans par les pays bénéficiaires. Si ces derniers vendent les prêts en yuans pour acheter des dollars et résoudre ainsi le déséquilibre de leur balance des paiements internationaux, l'effet sera le même que dans le troisième cas de figure. Si les pays gardent les yuans dans leur réserve de devises étrangères et réduisent la part du dollar, cela signifierait dans une certaine mesure que le yuan remplace le dollar dans son rôle de monnaie de réserve internationale. Dans ce cas-là, l'internationalisation du yuan recevrait une forte impulsion tandis que la demande internationale de dollars s'en trouverait significativement diminuée. Il faut noter cependant qu'en conservant les yuans chinois, les pays concernés risquent de subir des pertes d'intérêts, à moins qu'ils ne parviennent à transformer ces prêts en yuans en capitaux rentables.

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