Crise financière : les nouvelles stratégies des entreprises privées chinoises |
Depuis qu'ils ne travaillent plus que 40 heures par semaine, les milliers de travailleurs de la Guangdong Real Faith Enterprises Group Co. mènent une vie plus décontractée. Ce n'est pas qu'ils soient tout à coup devenus paresseux, mais la présidente du conseil d'administration, Liang Fengyi, a réduit leurs heures supplémentaires sur fond de la diminution des commandes. C'est l'une des trois tactiques adoptées par l'entreprise pour sa survie, les deux autres étant l'augmentation de ses liquidités disponibles et une restructuration interne. "Dans le passé, les employés travaillaient rarement 40 heures par semaine. Il y avait trop de commandes et ils faisaient toujours des heures supplémentaires que je devais leur payer", déclare la présidente. Ces derniers mois, les commandes de cette entreprise privée du district de Nanhai dans la province du Guangdong (sud) ont diminué de 30% à cause de la crise financière mondiale. La décision de Liang Fengyi a réduit les coûts de production, mais elle a davantage confiance en sa décision de conserver des liquidités et d'éviter les dettes. "En fait, ma compagnie a passé plus d'un an à développer des lampes à cristaux liquides (LED) de haute qualité et envisageait au début leur production à grande échelle pour le deuxième semestre 2008," a-t-elle révélé. Une lampe LED a comme source de lumière des diodes électroluminescentes. Ces lampes consomment peu d'énergie et sont respectueuses de l'environnement. Elles possèdent un grand marché potentiel tant national qu'étranger. "Mais, en ces temps difficiles, je dois rester prudente et contenir mon envie d'augmenter la production" a-t-elle poursuivi. "Pour éviter tout trouble financier, les entreprises privées doivent s'assurer de solides sources de capitaux", estime-t-elle. Cette tactique de Liang Fengyi est typique des compagnies privées du Delta de la rivière des Perles. Les experts estiment que les entreprises privées nationales seront moins affectées par l'état du marché financier et celui des marchés mondiaux que les entreprises à capitaux étrangers, car pour se développer elles utilisent plus souvent leurs fonds propres que des prêts bancaires. La troisième tactique de la Guangdong Real Faith est d'anticiper les changements de marchés et de moderniser sa structure industrielle à l'avance. "En 2006, j'ai décidé de me retirer des industries de la chaussure et du meuble car nous étions sous-traitants et que nos marges de profits ne cessaient de se réduire. Je me suis dit que j'allais perdre de l'argent si je ne modifiait pas la structure de la compagnie", a-t-elle expliqué. Depuis, la Real Faith a basculé vers le développement et la production de ses propres produits de haute-technologie. "La décision de fermer les usines de meubles et de chaussures a été difficile", se souvient Liang Fengyi, "à l'époque elles généraient encore un bénéfice annuel de 100 millions de yuans". "Mais je me sens justifiée. Mes produits sont plus compétitifs, et ma compagnie a assuré ses arrières sur le plan financier. Je suis tout à fait persuadée qu'elle survivra à la crise financière" conclut-elle.
(Source: Xinhua) |