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La crise financière mondiale>>> Exclusifs
Publié le 03/11/2008
Réponse à la crise

---une alliance financière des pays asiatiques visant à stabiliser l'économie régionale

 

Shi Yongming (chercheur adjoint à l'Institut des études internationales de Chine)

La coopération financière asiatique est de nouveau sous le feu des projecteurs dans la mesure où la crise financière s'aggrave aux Etats-Unis chaque jour davantage. Depuis la bourrasque financière en 1997, les pays asiatiques ont commencé à prendre conscience de l'importance de travailler ensemble dans le secteur des finances, proposant une série de plans concrets ces dernières années. Actuellement, la tempête financière en provenance des Etats-Unis est susceptible de donner une nouvelle impulsion à la création des fonds de devises en Asie de l'Est.

Aujourd'hui, la coopération financière en Asie orientale qui a mis l'accent sur la canalisation des crises est orientée vers les besoins des économies régionales. De plus, la crise financière des Etats-Unis exerce une plus grande influence sur le modèle du développement économique de cette région que sur les secteurs financiers. Pour les pays concernés, il est donc indispensable de rester fidèle au principe de dynamisme modéré à long terme au niveau de la coopération financière.

Conséquences difficiles à estimer

L'influence de la crise financière des Etats-Unis sur l'Asie orientale reste difficile à estimer. Pour les économies naissantes que représentent la Chine et les pays de l'Asie du Sud-Est, l'impact est insignifiant sur leur secteur financier, mais important sur leur économie substantielle.

La crise financière des Etats-Unis est en grande partie imputable au manque de réglementation gouvernementale et à l'avidité des agences d'évaluation financière. La plupart des pays en Asie de l'Est sont encore en voie de développement et ne sont pas fortement intégrés au marché financier international. Leurs institutions financières n'ont pas subi de lourdes pertes directes car elles n'ont pas été largement impliquées dans le processus de financement des institutions financières des Etats-Unis. De plus, ces pays ont mis en place des régimes de devises de plus en plus orientés vers le marché. Ces raisons expliquent pourquoi la bourrasque financière de la première superpuissance a eu un impact limité dans la région de l'Asie de l'Est.

Néanmoins, l'économie substantielle de l'Asie orientale qui est orientée vers l'exportation n'a pas été épargnée de l'influence de la dépression. Bien que le commerce dans la région ne cesse de s'accroître ces dernières années, il se traduit dans la majorité des cas par le transfert des produits intermédiaires. La vente des produits finis dépend toujours des marchés américain et européens. Les entreprises d'exportation d'Asie orientale ont grandement souffert lorsque la crise financière des Etats-Unis s'est propagée dans d'autres pays occidentaux, menant à une chute dans leur désir et capacité de consommation. En outre, la perte de crédibilité pose également une barrière au commerce international. Si la tendance continue, les pays asiatiques seront confrontés à une pression croissante dans le développement économique. Dans cette circonstance, ces pays doivent augmenter la demande intérieure pour neutraliser les effets nuisibles du reflux de la demande sur les marchés extérieurs. En guise de regard vers l'avenir, ils doivent envisager de changer leur modèle de développement économique.

A la différence des économies naissantes, la Corée du Sud et le Japon ont vu leur système financier directement frappé par la crise financière des Etats-Unis. Etant donné leur participation profonde au système financier américain, les institutions financières du Japon ont été sévèrement affectées. Le 10 octobre, la compagnie d'assurance japonaise Yamato Life Insurance Co s'est déclarée en faillite auprès du tribunal de Tokyo, devenant la première institution financière japonaise à être ruinée par la crise financière mondiale. Les conditions financières de la compagnie se sont détériorées à la suite de la crise hypothécaire des Etats-Unis, le montant de ses dettes totalisant 269,5 milliards de yens (2,7 milliards de USD). Le jour même de la faillite de Yamato, l'index de marché boursier de Nikkei 225 a chuté de 9,62%, la plus grande perte en une journée depuis la crise de marché boursier en 1987. Le Japon, premier pays créancier du monde avec un taux d'épargne très élevé, a vu le taux de change de sa monnaie monter en flèche, en dépassant le record historique de parité 1 dollar / 100 yens, en raison du retour des capitaux dans le but d'éviter des risques sur le marché international.

La Corée du Sud, à cause de son ouverture excessive au niveau financier et de sa force économique relativement faible, devient le premier pays asiatique victime d'une crise financière systématique. Depuis la fin de l'année dernière, le cours de change du won a été dévalué de presque 30%, approchant le repère psychologique de 1 : 1500. Beaucoup d'entreprises se sont effondrées face aux fluctuations énergiques, le gouvernement s'est vu obligé d'intervenir.

Selon la banque centrale de la Corée du Sud, les réserves de devises du pays ont diminué de 24,57 milliards de USD pendant les six derniers mois, passant de 264,24 milliards de USD à la fin du mois de mars à 239,67 milliards à la fin septembre. C'est le premier cas du genre depuis que le pays a commencé à établir des statistiques sur ses réserves de devises en 1971. Fin juin, les dettes extérieures du pays se sont élevées à 268 milliards de dollars. Des médias occidentaux ont estimé que la Corée du Sud risquerait de devenir la deuxième Islande à cause de l'insuffisance de ses réserves de devises. Un tel commentaire risquerait d'amortir la confiance et d'affecter d'une manière plus poussée le marché de devises étrangères du pays.

A l'avenir, l'influence de la crise financière américaine sur l'Asie de l'Est dépend de trois facteurs : profondeur et durée de la crise, transition économique des pays de la région et progrès obtenus par ces pays dans la construction d'un mécanisme coopératif régional.

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