Tan Wei

Depuis la détention de 21 % des parts de marché à l'époque prospère de Motorola jusqu'aux 10 % actuels, le géant de la téléphonie mobile est parvenu à déterminer, après une mûre réflexion, sa stratégie de marché, dans l'optique de reconquérir le marché chinois.

D'après les résultats de l'enquête de l'agence IDC, société d'intégration d'informations technologiques, le volume des ventes de la téléphone mobile sur le marché mondial a connu une augmentation de 14,3 % au premier trimestre de l'année. Néanmoins, à la lecture de l'exercice financier du premier trimestre 2008, le constructeur américain n'a pas remporté de réels bénéfices, malgré un marché mondial en croissance constante. Ce rapport indique que Motorola n'a pas été en mesure de combler son déficit lors du premier trimestre, du simple fait de la chute constante de son chiffre d'affaires pendant quatre ans consécutifs.

Le 29 mars, le déficit net de Motorola a atteint 194 millions de dollars, les pertes du service de téléphonie mobile se chiffrait à 418 millions de dollars. Les parts de marché de la marque ont chuté de 17,5 % l'an passé à 9,5 % à l'heure actuelle, celles sur le marché chinois ont dégringolé à 10 %.

Ren Weiguang, président de Motorola Chine, a confié que Motorola traverserait une période difficile ce premier trimestre dont le canal de distribution, les produits voire la confiance des employés connaissent de graves dysfonctionnements. « Pour notre entreprise, la tempête est déjà passée, nos parts de 10 % seraient notre limite. A l'avenir, Motorola s'engagera à regagner les parts de marché sans pour autant sacrifier les bénéfices », a-t-il précisé.

Depuis l'installation de sa première agence à Beijing en 1987,  Motorola s'infiltrènt en Chine pendant 21 ans. Cette période vit le marché chinois de téléphonie mobile se développer rapidement, depuis les radiomessageurs, les combinés téléphoniques, jusqu'à la gamme de téléphones portables Ming « 明 » (modèle A1200, A1200r) extrêmement convoitée grâce à ses particularités traditionnelles chinoises. Témoin privilégié de l'évolution du secteur, Motorola domina le marché chinois jusqu'en 2005.

L'irruption d'une armada de marques étrangères et l'apparition massive d'entreprises chinoises resserrèrent la concurrence. Pour incidence, les parts de marché de Motorola baissèrent constamment au fil des années, passant de 21 % au mois de janvier 2007 à 10 % maintenant. Résultat : Nokia et Samsung se taillèrent la part du lion.

L'âge d'or des marques internationales est révolu mais aisément compréhensible. Lors du premier semestre 2007, les distributeurs ont orienté leurs marchés cibles vers les zones rurales, acquérant des portables à des prix plus attractifs. Les constructeurs chinois saisirent l'occasion pour accroître leurs parts de marché (25 % de 2007 à 37,5 actuellement).

Beijing Information