Conférence de presse du 21 novembre 2011 |
Le 21 novembre 2011, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Liu Weimin a tenu une conférence de presse. Q : Les récents affrontements entre policiers et manifestants au Caire ont fait de nombreux morts et blessés. Quels sont vos commentaires là-dessus ? R : Nous avons noté les informations concernées. Nous espérons que les différentes parties égyptiennes pourront régler leurs divergences par le dialogue et éviter des pertes humaines afin de préserver ensemble l'unité et la stabilité du pays. Nous souhaitons également que les élections prévues en Egypte se déroulent dans de bonnes conditions et que la transition politique se fasse dans le calme. Q : Récemment, la Ligue des Etats arabes a averti que les émeutes en Syrie étaient en train de devenir une guerre civile d'envergure et qu'il était trop tard pour le régime de Bachar al Assad de prendre des mesures. Quels sont vos commentaires là-dessus ? R : Nous suivons de très près la situation en Syrie et appelons les différentes parties syriennes à cesser immédiatement les actes de violence et à engager au plus tôt un processus politique inclusif et équilibré afin de rétablir dans les meilleurs délais la stabilité et l'ordre normal du pays. Nous soutenons les efforts déployés par la Ligue arabe dans ce sens. Q : Les résultats des élections législatives en Espagne ont été rendus publics hier. Certains pays d'Europe du Sud ont connu eux aussi une alternance il y a deux semaines. Quels sont vos commentaires là-dessus ? R : Nous avons noté les changements récents dans la politique intérieure de plusieurs pays européens qui relèvent, selon nous, de leurs affaires intérieures et nous n'avons pas à les commenter. Nous espérons que les pays concernés pourront continuer à appliquer les mesures prises lors des Conseils européens afin de restaurer la confiance du marché. Nous espérons, et nous en sommes convaincus, que l'Espagne, l'Italie, la Grèce et les autres pays européens concernés surmonteront rapidement les difficultés actuelles et retrouveront progressivement la reprise et la croissance. Q : Selon certains médias, la Chine s'est opposée à ce que la question de la Mer de Chine méridionale soit évoquée au Sommet de l'Asie de l'Est (EAS) tandis que de nombreux pays participant au Sommet voulaient en parler dans une enceinte multilatérale. La Chine semble isolée sur ce sujet. Quels sont vos commentaires là-dessus ? R : Je ne suis pas d'accord avec vous. Ces derniers temps, on a eu des craintes que la question de la Mer de Chine méridionale ne focalise les attentions lors des réunions des dirigeants de l'Asie de l'Est. Mais à la veille de l'ouverture de ces réunions, une majorité de pays membres de l'ASEAN, consciente de la complexité et de la sensibilité de cette question, a voulu ne pas évoquer de questions politiques et sécuritaires spécifiques. En effet, ces sommets se sont déroulés sous le signe de l'unité, de la coopération et du développement et ont abouti sur des résultats concrets. Les différentes parties ont eu, lors des réunions 10+1 et 10+3, du Sommet Chine-Japon-République de Corée et de l'EAS, d'amples discussions sur leur coopération dans les domaines concernés et sont parvenues à de larges consensus. Concernant la question de la Mer de Chine méridionale, nous ne pensons pas que l'EAS soit une enceinte appropriée pour l'aborder. Notre position sur cette question est claire et constante. C'est qu'il faut régler les litiges par des consultations amicales entre les Etats souverains directement concernés. L'intervention extérieure ou l'introduction de la question dans une enceinte multilatérale ne pourraient que compliquer les choses au lieu de résoudre le problème. Beaucoup de pays de l'ASEAN sont du même avis. Nous espérons que les différentes parties pourront agir dans l'intérêt de la paix et de la stabilité de la région et faire davantage d'efforts pour renforcer la confiance mutuelle et la coopération. Q : Les Etats-Unis ont saisi récemment une grosse quantité de puces électroniques contrefaites en provenance de Chine. Quelles sont les mesures prises par la Chine pour lutter contre la contrefaçon ? R : La Chine accorde depuis toujours une haute importance à la coopération avec les autres pays, dont les Etats-Unis, dans la lutte contre la contrefaçon et travaille activement dans ce sens. Nous avons mis en place un système juridique complet et un mécanisme d'application de la loi unifié et efficace et œuvré à la coordination interne et internationale pour combattre fermement la fabrication et la vente de produits contrefaits ainsi que les violations des droits de propriété intellectuelle afin de préserver l'ordre des activités d'importation et d'exportation et d'assurer un développement sain et durable du commerce extérieur. Nous sommes prêts à développer une coopération avec les autres pays en matière d'entraide judiciaire et d'application de la loi sur la base du respect mutuel de la souveraineté judiciaire et de l'égalité des droits. Q : Selon certaines sources, les dirigeants chinois et américain ont parlé de la question de la Mer de Chine méridionale pendant les réunions des dirigeants de l'Asie de l'Est et la partie américaine a émis des messages très positifs. Veuillez nous dire comment cette question a été abordée ? R : Le Premier Ministre Wen Jiabao et le Président Barack Obama ont eu une rencontre en marge des réunions des dirigeants de l'Asie de l'Est. Ils ont échangé leurs vues essentiellement sur les questions d'intérêt commun dans les relations économiques et commerciales sino-américaines. Concernant la question de la Mer de Chine méridionale, la position de la Chine est claire et constante. Le Premier Ministre Wen Jiabao l'a d'ailleurs exposée de façon globale lors de la rencontre. Q : Le Ministre de la Réunification de la République de Corée Yu Woo-ik a entamé une visite en Chine. Quelles sont vos attentes de cette visite ? Les représentants des deux Corée pour les pourparlers à six se sont rencontrés en septembre à Beijing pour discuter des conditions de la reprise des pourparlers à six. Veuillez nous en donner plus d'informations. R : Le Ministre de la Réunification de la République de Corée Yu Woo-ik sera en Chine du 21 au 23 novembre en tant qu'invité de l'Ambassade de la République de Corée en Chine. A ma connaissance, des discussions sont en cours pour arrêter le programme de sa visite. Ces derniers temps, les différentes parties concernées ont eu des contacts utiles. Nous espérons qu'elles pourront saisir l'opportunité, maintenir la dynamique du dialogue, et dans le même temps travailler à une reprise rapide des pourparlers à six afin de traiter et de régler les questions concernées dans le cadre de ces pourparlers. Nous considérons depuis toujours ces pourparlers comme un mécanisme efficace pour promouvoir la dénucléarisation de la Péninsule coréenne et préserver la paix et la stabilité sur la Péninsule et en Asie du Nord-Est. Les contacts bilatéraux et les pourparlers à six peuvent se compléter et se conforter mutuellement. Q : La Chine s'en tient aux consultations bilatérales pour régler les litiges sur la Mer de Chine méridionale. Avez-vous des projets concrets à cet égard ? R : Concernant la question de la Mer de Chine méridionale, les canaux de dialogue bilatéral avec les Philippines, le Viet Nam et les autres pays concernés existent depuis toujours. Depuis le début de cette année, le Président philippin Benigno Simeon Aquino III et le Secrétaire général du Parti communiste du Viet Nam Nguyen Phu Trong ont effectué respectivement une visite en Chine et eu d'amples échanges de vues avec la partie chinoise sur cette question. Nous poursuivrons le dialogue avec les pays concernés à ce sujet. Q : Pourriez-vous nous donner des informations précises sur la rencontre du Premier Ministre Wen Jiabao avec son homologue indien Manmohan Singh en marge des réunions des dirigeants de l'Asie de l'Est ? La question de la Mer de Chine méridionale a-t-elle été évoquée ? R : Lors de leur rencontre, le Premier Ministre Wen Jiabao et le Premier Ministre Manmohan Singh ont essentiellement parlé des relations sino-indiennes et d'autres questions d'intérêt commun. Le Premier Ministre Wen Jiabao a affirmé la volonté de la Chine de poursuivre ensemble avec l'Inde la voie de l'amitié, de la confiance mutuelle et de la coopération pour faire avancer sans cesse leurs relations bilatérales. Il a souligné le grand potentiel de la coopération économique et commerciale sino-indienne. Les deux pays doivent, selon lui, redoubler d'efforts pour favoriser la libre circulation des biens, des technologies, des capitaux et des services et encourager les investissements croisés et la coopération en matière de travaux publics afin d'apporter davantage de bénéfices réels aux entreprises et aux peuples des deux pays. Le Premier Ministre Manmohan Singh a indiqué que le renforcement du partenariat stratégique sino-indien était dans l'intérêt des deux pays et des deux peuples et qu'aucune force dans le monde ne pourrait empêcher le développement commun des deux pays. Il a affirmé l'attachement de l'Inde à ses relations avec la Chine ainsi que la volonté de son pays de travailler ensemble avec la Chine pour bien concrétiser les consensus dégagés, renforcer davantage la confiance mutuelle, approfondir les échanges et la coopération en matière économique, commerciale, culturelle et d'investissements et intensifier la concertation et la coordination sur les grandes questions planétaires. Concernant la question de la Mer de Chine méridionale, nous avons exposé à plusieurs reprises notre position sur ce sujet. Nous espérons que les pays hors de la région ne s'impliqueront pas dans ces litiges et que les entreprises étrangères s'abstiendront de tout acte susceptible de nuire à la souveraineté et aux droits et intérêts maritimes de la Chine. Q : La Commission conjointe Chine-Etats-Unis sur le commerce s'est réunie aujourd'hui à Chengdu. La partie américaine demande à la Chine de respecter les règles internationales, de protéger strictement les droits de propriété intellectuelle et d'assurer aux entreprises américaines un accès égal au marché chinois. Quels sont vos commentaires là-dessus ? R : La 22e réunion de la Commission conjointe Chine-Etats-Unis sur le commerce (JCCT) s'est ouverte ce matin à Chengdu. Le Vice-Premier Ministre Wang Qishan a indiqué que cette réunion aurait pour mission de concrétiser les consensus importants dégagés par les deux chefs d'Etat, de régler dans un esprit de sincérité et de pragmatisme les préoccupations des deux parties dans les domaines économiques et commerciaux et de réaliser des progrès concrets au profit des deux peuples. La coopération économique et commerciale constitue une base importante des relations sino-américaines. Elle a donné des résultats fructueux dans les secteurs de l'économie, du commerce, de l'investissement, de la finance, des sciences, des technologies, du tourisme, des énergies propres et des infrastructures. La Chine entend renforcer et élargir davantage la coopération économique avec les Etats-Unis. Concernant la question de l'accès au marché, depuis des années la Chine a fait des efforts actifs pour faciliter les investissements des entreprises étrangères en Chine. Quant à la question de la protection des droits de propriété intellectuelle, elle a mis en place un système juridique complet et multiplié ses efforts d'application de la loi. Nous espérons que la partie américaine fera des pas substantiels pour assouplir le contrôle sur l'exportation des produits de hautes technologies vers la Chine, limiter les mesures de sauvegarde commerciale, reconnaître le statut d'économie de marché de la Chine et traiter les investisseurs chinois sur un pied d'égalité. La Chine et les Etats-Unis, deux principales économies du monde, ont à travailler en solidarité pour mette en œuvre scrupuleusement les consensus dégagés lors du Sommet de Cannes du G20, combattre le protectionnisme commercial par des actes concrets, éviter de politiser les questions économiques et promouvoir ensemble une croissance forte, durable et équilibrée de l'économie des deux pays et du monde entier. A ma connaissance, les deux parties ont signé cette après-midi cinq documents de coopération dans les domaines des droits de propriété intellectuelle, du commerce de hautes technologies et des nouvelles industries stratégiques. Q : Pourquoi la Chine considère-t-elle que les discussions multilatérales rendraient les litiges sur la Mer de Chine méridionale plus complexes ? Selon vous, ces litiges ne pourraient se régler que par les pays directement concernés à travers des négociations bilatérales. Est-ce que cela signifie que seuls les pays revendicateurs ont le droit d'en discuter entre eux ? Peut-il y avoir des négociations entre la Chine et les Etats-Unis ? R : Les litiges sur la Mer de Chine méridionale sont complexes et sensibles. Selon la pratique internationale, ce genre de questions ne peut se régler que par les Etats souverains directement concernés à travers des négociations et des consultations. Je suis convaincu que les pays concernés, s'ils travaillent dans ce sens, auront la capacité et la sagesse pour régler cette question et qu'ils n'auront pas besoin d'intervention extérieure. Certes, cela prendra du temps, mais en réalité, l'intervention des pays hors de la région, loin de faciliter le règlement de la question, ne fera que compliquer la situation et nuire au dialogue des pays concernés pour trouver une solution. Q : La Ligue arabe a affirmé le 20 novembre son refus des modifications proposées par le gouvernement syrien sur la mission d'observation. Le Président syrien Bachar al Assad a réaffirmé le jour même que le gouvernement syrien ne plierait devant aucune pression extérieure et qu'il « combattrait jusqu'à la mort ». Comment voyez-vous la situation actuelle en Syrie ? R : Nous suivons de très près la situation en Syrie et appelons les différentes parties syriennes à cesser immédiatement la violence et la communauté internationale à jouer un rôle constructif pour créer des conditions favorables à l'apaisement de la situation dans le pays. A la fin de la conférence, Liu Weimin a annoncé que le lendemain après-midi aurait lieu dans la salle de presse la cérémonie de lancement du site Internet des services consulaires du Ministère des Affaires étrangères et que par conséquent, la conférence de presse du 22 novembre serait annulée.
Source: Ministère chinois des Affaires étrangères |