Conférence de presse du 18 juin 2009 |
Le 18 juin 2009, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Qin Gang a tenu une conférence de presse. Qin Gang : Bonjour à tous ! Bienvenue à cette conférence de presse du Ministère des Affaires étrangères. Je voudrais tout d'abord vous annoncer trois nouvelles. A l'invitation du Premier Ministre du Conseil des Affaires d'Etat Wen Jiabao, le Premier Ministre du Royaume de Thaïlande Abhisit Vejjajiva effectuera une visite officielle en Chine du 24 au 27 juin. A l'invitation du gouvernement du Turkménistan, du Premier Ministre de la Finlande Matti Vanhanen et du gouvernement de l'Ouzbékistan, le Vice-Premier Ministre du Conseil des Affaires d'Etat Li Keqiang se rendra en visite dans ces trois pays du 23 au 29 juin. A l'invitation du Ministre canadien des Affaires étrangères Lawrence Cannon, le Ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi effectuera une visite officielle au Canada du 21 au 23 juin. Il se rendra ensuite à New York pour la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement qui se tiendra sous l'égide de l'ONU du 24 au 26 juin. Maintenant je suis prêt à répondre à vos questions. Q : J'ai deux questions au sujet du logiciel de filtrage « Barrage vert ». Il semble que ce logiciel serait un piratage de produit d'une société américaine. Quels sont vos commentaires là-dessus ? Ma deuxième question concerne ce que filtrera ce logiciel. A ma connaissance, l'homosexualité est légale en Chine, or le gouvernement chinois exige que les producteurs d'ordinateurs étrangers installent ce logiciel pour filtrer tous les sites web de la communauté homosexuelle dont le contenu n'est pas contraire à la loi. Pourquoi ? R : J'ai déjà répondu aux questions à ce sujet de votre collègue lors de la conférence de presse précédente. J'ai noté également que ces derniers jours, ce logiciel a fait beaucoup de bruits à l'intérieur comme à l'extérieur de la Chine. Quels que soient les avis et les commentaires sur ce logiciel, le gouvernement chinois a la responsabilité et le devoir de protéger les adolescents du pays des informations malsaines circulant sur Internet, les différents milieux de la société et les entreprises doivent assumer aussi leurs responsabilités dans ce domaine. Voilà la nature de la question qui ne doit pas être négligée quand on discute de ce sujet. Quant au volet technique du logiciel et aux droits de propriété, je vous conseille de vous renseigner auprès des autorités compétentes pour en avoir plus d'informations. Je tiens à vous rappeler que la salle de la conférence de presse du Ministère chinois des Affaires étrangères n'est pas un lieu pour débattre de l'homosexualité. Q : Au début de ce mois, la Chine a publié un document qui exige l'approvisionnement en produits domestiques pour certains projets de relance économique et les autorisations spéciales pour l'importation de composants de matériels ou de pièces détachées. Mais une mesure similaire de l'administration américaine a été qualifiée de protectionnisme par la Chine. Pourquoi elle emboîte le pas aujourd'hui ? R : Au sujet de ce document, les autorités compétentes chinoises ont déjà donné des explications et éclaircissements sur leurs sites web. Je tiens à vous réaffirmer la détermination de la Chine à appliquer la stratégie d'ouverture mutuellement bénéfique et à lutter contre le protectionnisme commercial et d'investissement sous toutes ses formes. La publication d'un tel document a pour but d'assurer une concurrence loyale sur le marché et se conforme à la Loi sur les Marchés publics de la République populaire de Chine de 2002 ainsi qu'à l'usage international. Il n'est absolument pas question de discrimination à l'égard des entreprises ou produits étrangers. Vous dites que la Chine a promulgué un tel document à un tel moment. En fait, avant la crise financière et même plusieurs années avant le lancement du plan général chinois pour stimuler la demande intérieure et relancer l'économie, la Loi sur les Marchés publics de la République populaire de Chine a été promulguée et mise en application. Cette loi contient des dispositions très claires sur la question concernée. Q : Le Président Hu Jintao a exprimé, en Russie, ses félicitations au Président iranien Mahmoud Ahmadinejad pour sa réélection. Est-ce que cela signifie que la Chine a déjà accepté le résultat des élections présidentielles en Iran ? Voici ma deuxième question : certains médias japonais rapportent aujourd'hui encore que Kim Jong-un, troisième fils du dirigeant de la RPDC Kim Jong-il, est récemment venu à Beijing et a rencontré le Président Hu Jintao, avec la présence de Kim Jong-nam, fils ainé de Kim Jong-il, alors que cette information a été démentie hier par l'Ambassade de la RPDC en Chine. Voulez-vous confirmer cette information ? R : Au sujet des élections présidentielles en Iran, nous respectons le choix du peuple iranien. J'ai déjà répondu à votre deuxième question il y a deux jours. Et je pense que les journalistes japonais sont capables de comprendre la discrétion orientale dans ma manière de m'exprimer. Si vous-même ou d'autres journalistes ici présents n'ont toujours pas compris, je peux dire les choses sans détour : l'information rapportée par ces médias est infondée. En lisant récemment certains reportages dans des médias, j'ai l'impression de lire des romans James Bond, et je suis incapable de deviner ce qui se passera dans le prochain chapitre.
Q : Selon des sources, le Conseil des Directeurs exécutifs de la Banque asiatique de Développement a récemment adopté le document India Country Partnership Strategy (2009-2012) qui concerne les régions frontalières litigieuses entre la Chine et l'Inde. Quel est le commentaire de la Chine là-dessus ? R : En dépit des préoccupations importantes de la Chine, la Banque asiatique de Développement (BAD) a récemment adopté le document India Country Partnership Strategy (2009-2012) qui mentionne les régions frontalières litigieuses entre la Chine et l'Inde. La Chine exprime son vif mécontentement à cet égard. L'adoption d'un tel document ne peut changer ni l'existence d'importants différends territoriaux entre la Chine et l'Inde, ni la position fondamentale de la Chine sur la question des frontières entre les deux pays. En tant qu'institution régionale de développement, la BAD ne doit pas s'ingérer dans les affaires politiques de ses membres. Cet acte de la BAD a non seulement sérieusement nui à sa propre réputation, mais encore porté atteinte aux intérêts de ses membres. Le gouvernement chinois demande énergiquement à la direction de la BAD de prendre des mesures efficaces pour en éliminer l'influence pernicieuse. En tant qu'un des membres de poids de la BAD, la Chine soutient depuis toujours le rôle actif de la BAD dans son aide au développement pour les pays en développement. Elle entend travailler avec les autres membres pour promouvoir ensemble le développement socio-économique de la région. En ce qui concerne la question des frontières sino-indiennes, la Chine est toujours d'avis que la Chine et l'Inde doivent chercher ensemble une solution équitable, raisonnable et acceptable pour les deux parties à travers des négociations bilatérales. Q : Est-ce que la Chine soutient un sommet annuel du BRIC ? R : Le 16 juin dernier, pour la première fois, les dirigeants du BRIC se sont rencontrés officiellement à Ekaterinbourg, en Russie. Ils ont procédé à des échanges de vues de manière globale et approfondie sur les questions planétaires d'intérêt commun. Cette rencontre, qui a permis d'élargir les consensus et de renforcer la confiance mutuelle entre les quatre pays, a dessiné un plan et donné l'orientation pour le développement futur du dialogue et de la coopération entre les quatre pays. Elle a été couronnée de plein succès. La Chine entend travailler ensemble avec la Russie, l'Inde et le Brésil pour promouvoir un développement régulier du dialogue et de la coopération entre les quatre pays. Au cours de cette rencontre, le Brésil a exprimé sa volonté d'organiser la prochaine rencontre des dirigeants des quatre pays l'an prochain. La Chine entend maintenir les contacts et la coordination avec les autres parties concernées sur ce sujet. Q : Est-ce que le Conseiller d'Etat Dai Bingguo a envisagé d'effectuer une visite en RPDC ces deux derniers mois ? Si oui, est-ce que la visite a été annulée pour certaines raisons ? Pourquoi ? R : La Chine entend déployer, tout comme par le passé, des efforts inlassables pour réaliser la dénucléarisation de la Péninsule coréenne et préserver la paix et la stabilité dans la Péninsule et en Asie du Nord-Est. Nous sommes également prêts à maintenir les contacts et la coordination avec les parties concernées. Quant à la question de savoir si le Conseiller d'Etat Dai Bingguo a envisagé d'effectuer une visite en RPDC, je n'ai pas d'informations à vous communiquer pour le moment. Q : La Chine a souligné à plusieurs reprises qu'elle a des relations normales avec la RPDC. Cependant, après les essais nucléaires de cette dernière, ces « relations normales » ont-elles changé ? R : Si vous passez en revue la position de la Chine sur la question nucléaire de la Péninsule coréenne, sa politique et ses propositions à l'égard de cette région et son attitude dans l'adoption par le Conseil de Sécurité de l'ONU des résolutions pertinentes, il n'est pas difficile d'arriver à la conclusion suivante : la Chine entend développer des relations de coopération et de bon voisinage avec la RPDC conformément aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et sur la base des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. Dans le même temps, la Chine, ferme partisan de la dénucléarisation de la Péninsule coréenne, œuvre pour la non-prolifération nucléaire et la préservation de la paix et de la stabilité dans la Péninsule et en Asie du Nord-Est. C'est justement selon les principes susmentionnés que nous traitons les questions concernées. Q : A votre avis, après la visite du Président Hu Jintao en Russie, dans quels domaines les relations sino-russes ont progressé ? Et dans quels domaines elles connaissent encore des difficultés ? R : Cette visite d'Etat du Président Hu Jintao en Russie a renforcé la confiance mutuelle stratégique entre les deux pays, leur coopération mutuellement avantageuse dans les domaines économique et commercial ainsi que leurs échanges culturels et intellectuels, ce qui a jeté une base encore plus solide pour le développement futur des relations sino-russes. Nous entendons continuer à œuvrer ensemble avec la Russie pour concrétiser consciencieusement les consensus importants auxquels sont parvenus les dirigeants des deux pays et faire progresser le partenariat stratégique de coordination sino-russe. Le renforcement de la coordination stratégique et de la coopération pragmatique entre la Chine et la Russie revêt une signification d'autant plus importante pour le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde, la préservation de la santé et de la stabilité du système financier international et la reprise au plus tôt de l'économie mondiale que la situation internationale actuelle est complexe et changeante et que la crise financière internationale continue à s'approfondir et à se propager. Certes, la Chine et la Russie peuvent avoir des divergences de vues sur certaines questions en raison de leurs réalités nationales différentes. Mais elles ont une très grande communauté de vues sur les questions internationales et régionales d'importance majeure et le niveau de leur confiance mutuelle stratégique est très élevé. C'est ce qu'il y a de l'essentiel. Ayant à l'esprit l'intérêt général de la coordination stratégique sino-russe, nous entendons intensifier sans cesse le dialogue et les échanges avec la Russie afin de promouvoir la confiance mutuelle entre les deux parties et régler adéquatement les questions concernées. Q : Récemment, le mot « les pourparlers à six » n'a plus figuré dans les déclarations du Ministère chinois des Affaires étrangères. Certains doutent que la Chine a changé de position vis-à-vis des pourparlers à six. Or, au cours de leur entretien, les dirigeants chinois et russe ont exprimé leur volonté de promouvoir ensemble les pourparlers à six. Alors la position de la Chine sur les pourparlers à six a-t-elle changé ou non ? R : En fait, la dernière partie de votre question est justement la réponse à la première partie de votre question. Je voudrais souligner que la Chine œuvrera inébranlablement, tout comme par le passé, pour promouvoir tout ce qui contribue au règlement pacifique de la question de la Péninsule coréenne à travers le dialogue et les consultations et à la réalisation de la paix et de la stabilité en Asie du Nord-Est. Si vous n'avez plus de questions, je lève la séance. Merci de votre présence et au revoir !
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