Q : Le Parlement européen a adopté ces derniers jours une résolution selon laquelle le soutien inconditionnel du gouvernement chinois à des régimes autoritaires africains a conduit à la violation des droits de l'homme dans ces pays et le gouvernement chinois devra réduire son soutien financier à ces régimes. Quelle est la réaction de la partie chinoise à cet égard ?

R : Nous avons noté que le Parlement européen avait formulé des accusations contre la politique chinoise à l'égard de l'Afrique. Le Parlement européen, faisant semblant de ne pas voir les faits, a fait des commentaires déplacés et des accusations infondées. C'est extrêmement irresponsable. Nous demandons au Parlement européen de cesser de tels actes d'affrontement et de provocation et de travailler plus pour le développement des relations sino-européennes.

Quelle est la politique chinoise à l'égard de l'Afrique et quelle est l'évolution des relations sino-africaines, ce sont les pays et les peuples africains qui sont les mieux placés pour se prononcer sur ce sujet. Les peuples africains saluent et soutiennent la coopération sino-africaine, parce qu'elle est favorable au développement commun des deux parties.

La coopération sino-africaine remonte à un demi-siècle. Les relations sino-africaines ne datent pas d'aujourd'hui où le prix du pétrole a flambé. Ces relations sont caractérisées par l'amitié sincère, le traitement sur un pied d'égalité, la coopération mutuellement avantageuse et le développement partagé. La Chine respecte la voie de développement choisie en indépendance par les pays africains, n'a jamais imposé ses valeurs à un autre pays et ne s'est jamais servie des assistances comme un instrument de pression. La coopération sino-africaine est une coopération pragmatique dans de larges domaines tels que l'agriculture, l'infrastructure, la manufacture, les sciences et techniques, la culture, la santé, les ressources humaines, l'éducation, le tourisme, le sport et autres. En plus, dans sa coopération avec l'Afrique, la Chine met l'accent sur la coopération technologique et la formation de personnes compétentes dans le but de renforcer la capacité de développement autonome des pays africains. Au Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine, nous avons avancé huit mesures pour le développement ultérieur des relations sino-africaines dont la réduction et l'annulation des dettes, l'exonération des taxes douanières, la formation des ressources humaines, l'augmentation des investissements et les assistances. Nous espérons que ces nouvelles mesures pourront apporter de réels avantages aux peuples africains.

La résolution pertinente du Parlement européen a mentionné la coopération énergétique entre la Chine et l'Afrique. En effet, pour ce qui est de l'envergure et de la qualité, la coopération énergétique entre la Chine et l'Afrique est beaucoup moins importante à côté de celle engagée par les pays européens et les Etats-Unis. En Afrique, 79% de la production pétrolière est destinée à l'exportation. Dans les exportations pétrolières africaines, l'Europe représente 36%, les Etats-Unis, 33% et la Chine, 8,7% seulement. Si l'on considère la part chinoise de 8,7% comme un « pillage de l'énergie », et alors, comment qualifie-t-on la part de 36% ?

Dans sa coopération énergétique avec l'Afrique, la Chine suit toujours le principe de l'égalité, des avantages réciproques et du gagnant-gagnant et aide les pays africains à créer un système de l'industrie pétrolière afin d'augmenter considérablement les emplois locaux. Les compagnies concernées attachent aussi une grande importance au soutien en retour à la société et au développement des services d'utilité publique, ce qui a été bien accueilli par les populations locales. La coopération énergétique entre la Chine et l'Afrique est une coopération égal à égal et mutuellement avantageuse qui observe strictement les règles internationales. Dans une grande partie de ces coopérations on a adopté le modèle de la coopération internationale. La coopération énergétique entre la Chine et l'Afrique est favorable à la transformation des atouts énergétiques des pays africains en avantages pour le développement. Il est totalement injustifié d'accuser sans aucun fondement la coopération énergétique sino-africaine.

Dans la résolution du Parlement européen, la vente d'armes par la Chine à l'Afrique a été aussi mentionnée. Le gouvernement chinois a toujours strictement observé les résolutions pertinentes des Nations Unies et n'a jamais vendu d'armes aux pays et régions soumis à l'embargo des armes imposé par le Conseil de Sécurité de l'ONU, ce point est très claire. Les accusations concernées du Parlement européen, sans aucun fondement, sont en plus irresponsables.