Conférence de presse du 5 juin 2007 |
Dans l'après-midi du 5 juin, la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Jiang Yu a tenu une conférence de presse et répondu aux questions des journalistes concernant, entre autres, le Dialogue entre les dirigeants du G8 et des pays en développement, la réunion entre les Ministres des Affaires étrangères de la Chine, du Japon et de la République de Corée, la Journée mondiale de l'Environnement et le déploiement par les Etats-unis d'un système de défense antimissile. Jiang Yu : Mesdames et Messieurs, bonjour. Je vous annonce tout d'abord une nouvelle. Sur l'invitation du Vice-Président Zeng Qinghong, le Vice-Président de la République du Suriname Ramdien Sardjoe effectuera une visite officielle en Chine du 10 au 15 juin. Maintenant je suis prête à répondre à vos questions. Q : Le Président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire de Cuba est actuellement en visite à Beijing. Veuillez nous donner des informations là-dessus ?
R : La délégation cubaine effectue une visite en Chine sur l'invitation de l'Assemblée populaire nationale. Les départements concernés ont déjà publié des informations sur les rencontres. Q : Quels sont vos commentaires sur la réunion entre les Ministres des Affaires étrangères de la Chine, du Japon et de la République de Corée qui s'est tenue le 3 juin dernier en République de Corée ?
R : La réunion entre les Ministres des Affaires étrangères de la Chine, du Japon et de la République de Corée s'est tenue le 3 juin dernier sur l'île de Jeju, en République de Corée. Les Ministres des trois pays ont échangé leurs points de vue sur l'orientation de la coopération des trois parties à l'avenir, les domaines précis de cette coopération et les questions internationales et régionales d'intérêt commun. Les trois pays sont unanimes à estimer qu'ils ont des intérêts, responsabilités et objectifs communs dans la préservation de la paix en Asie, la promotion du développement partagé et la construction d'une Asie harmonieuse. Ils se sont dits prêts à bien orienter le développement des relations entre eux et à saisir les opportunités de développement avec une vision stratégique, à élargir leurs échanges et coopération dans les différents domaines et à régler adéquatement leurs différends par des consultations, de sorte qu'ils deviennent des partenaires dans la recherche des avantages réciproques, du gagnant-gagnant et du développement commun pour créer un plus bel avenir à l'Asie. Q : Quels sont les sujets que la Chine va aborder pendant le Dialogue entre les dirigeants du G8 et des pays en développement qui aura lieu d'ici peu ? La Chine, l'une des économies les plus importantes du monde, cherchera-t-elle à jouer un rôle plus actif dans la réunion du G8 ? Entend-elle devenir membre du G8 ?
R : Le Dialogue entre les dirigeants du G8, de la Chine, de l'Inde, du Brésil, de l'Afrique du Sud et du Mexique aura lieu le 8 juin à Heiligendamm, en Allemagne. Ce Dialogue aura comme principaux sujets de discussion l'innovation, la protection de la propriété intellectuelle, la libéralisation de l'investissement et les responsabilités sociales, l'énergie, le changement climatique et le développement, surtout le développement en Afrique. Tous les membres de la communauté internationale, pays développés et pays en développement, assument les responsabilités importantes de la préservation de la paix mondiale et de la promotion du développement commun. Ces dernières années, le G8 a intensifié ses relations avec les pays en développement en les invitant à dialoguer avec lui sur les questions d'importance majeure. Voilà un geste que nous accueillons favorablement. Pour que le Dialogue Nord-Sud aboutisse à des résultats positifs, nous estimons qu'il doit se dérouler dans le respect du principe de l'égalité et des avantages réciproques, de la recherche de terrains d'entente par delà les divergences, du pragmatisme et de la promotion de la coopération, l'essentiel étant d'instaurer progressivement un partenariat durable, global et sur un pied d'égalité. Cela contribuera au dialogue et à la coopération entre le Nord et le Sud, au multilatéralisme et au règlement des questions planétaires. A long terme, le renforcement de la coopération entre la Chine et le G8 est dans l'intérêt des deux parties, et contribue à la paix, à la stabilité et au développement dans le monde. La Chine entend poursuivre son dialogue et sa coopération avec le G8 sur la base de l'égalité et des avantages réciproques. Q : Hier, le Centre on Housing Rights and Evictions qui siège à Genève a publié un rapport selon lequel 1, 25 million d'habitants ont été forcés à quitter Beijing à cause de la construction des installations pour les Jeux olympiques et ce chiffre atteindrait peut-être 1, 5 million à la fin de l'année. Ces chiffres sont-ils exacts ? R : Les informations sur les Jeux olympiques de Beijing dans le rapport de cette organisation sont dénuées de tout fondement. A notre connaissance, de l'an 2002 jusqu'aujourd'hui, il y a 9 projets de construction des installations pour les Jeux olympiques impliquant le déplacement au total de 6 037 foyers. Au cours de ce processus, les habitants déplacés ont touché des compensations en espèce et ont été réinstallés de façon appropriée. Aucun foyer n'a été déplacé hors de Beijing. Q : Ma question porte sur l'éventuel déploiement du bouclier antimissile en Asie et en Europe proposé avec zèle par les Etats-Unis. Premièrement, à la Conférence sur la sécurité globale en Asie tenue récemment à Singapour, les responsables japonais et américain de la défense ont donné, chacun de son côté, des explications sur la fonction du système de défense antimissile en affirmant que ce dispositif a pour but d'empêcher certains pays et les groupes terroristes concernés d'obtenir des missiles et des armes de destruction massive. Quelle est la position du gouvernement chinois sur ces explications ? Deuxièmement, du point de vue purement technique, croyez-vous que ce système pourra intercepter efficacement les missiles venant d'un pays tiers ? Troisièmement, la Chine va-t-elle introduire le système de défense antimissile ?
R : Le déploiement du système de défense antimissile par les Etats-Unis en Europe de l'Est a suscité l'attention générale, et certains pays ont exprimé leurs vives préoccupations à cet égard. La Chine estime toujours que la défense antimissile porte atteinte à l'équilibre et à la stabilité stratégiques, nuit à la confiance mutuelle entre les grandes puissances et à la sécurité régionale, et risque d'entraîner de nouveaux problèmes de prolifération. Sur le système de défense antimissile nippo-américain, notre position reste constante. Nous espérons que les parties concernées pourront agir avec prudence. Q : Selon des reportages, une délégation de haut niveau du Myanmar est en visite en Chine. Pourriez-vous nous donner des détailles là-dessus ? Quel est l'objectif de cette visite ? Par ailleurs, la Chine a-t-elle décidé de faire déménager son ambassade au Myanmar dans la nouvelle capitale de ce pays ?
R : En ce qui concerne la visite de la délégation du Myanmar en Chine, ce n'est pas le Ministère des Affaires étrangères qui a reçu cette délégation. Le transfert de la capitale relève des affaires intérieures du Myanmar et nous respectons cette décision. Q : Aujourd'hui est la Journée mondiale de l'Environnement. Hier, le Président de la Commission nationale du Développement et de la Réforme Ma Kai a publié le « Programme national de Chine sur les changements climatiques », et le responsable de l'Administration nationale de l'Environnement a, lui aussi, éclairci la position de la partie chinoise là-dessus. J'ai noté que lors de ces deux conférences de presse, les responsables chinois concernés ont tous affirmé que la Chine était un grand pays avec une population nombreuse et un faible volume d'émission de gaz à effet de serre par tête d'habitant. Pourtant, selon certaines opinions, la Chine, en citant ces chiffres, cherche à se soustraire à sa responsabilité en matière d'environnement. Quelle est votre réaction à ce sujet ?
R : Aujourd'hui marque la 33e Journée mondiale de l'Environnement. Le thème de cette année est « la fonte des glaces : une question brûlante ». La Chine est un grand pays maritime. La prévention de la pollution maritime et de la destruction du système écologique des océans est toujours un aspect important dans nos efforts pour la protection de l'environnement. Cette année en Chine, nous avons choisi comme thème de la Journée mondial de l'Environnement « la réduction des émissions polluantes et la société respectueuse de l'environnement ». Dans son 11e programme quinquennal, le gouvernement chinois s'est fixé des objectifs précis en matière d'économie d'énergies et de reduction des emissions. Hier, la Commission nationale du Développement et de la Réforme a publié le « Programme national de Chine sur les changements climatiques ». La Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques prévoit que tous les pays contractants doivent élaborer, publier et exécuter son programme national sur les changements climatiques, et le renouveller régulièrement. La Chine a élaboré et publié le programme national aux exigences du développement durable et aux obligations définies par la Convention, ce qui a montré une fois de plus que la Chine, en tant que pays en développement, a réagi activement contre les changement climatiques avec tout le sérieux qui s'impose et une attitude hautement responsable. Bien que l'émission de gaz à effet de serre par tête habitant en Chine représente moins d'un tiers de celle des pays développés, la Chine a oeuvré inlassablement pour lutter contre les changements climatiques et pris un train de mesures importantes en la matière qui vous sont famillières. Nous sommes prêts à entreprendre la coopération dans le cadre du développement durable et par les canaux principaux que sont la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto. Il faut tout de même souligner que la pauvreté n'aide pas à régler les problèmes environnementaux et climatiques. Sans le développement socio-économique et la construction de capacité des nombreux pays en développement, la lutte contre les changements climatiques restera un vain mot. Les pays développés ont la responsabilité et les capacités d'apporter une plus grande contribution au règlement de la question des changements climatiques. Ils doivent remplir en premier les engagements qu'ils ont pris sur la réduction des emissions, et procurer des assistances substentielles en matière de fonds et de transfert de technologies aux pays en développement. Partant de sa réalité nationale, la Chine continuera à faire des efforts inlassables et travaillera ensemble avec la communauté internationale afin de contribuer à la protection de l'environnement et au développement durable dans le monde. Si vous n'avez plus de questions, je lève la séance. Merci de votre présence et à la prochaine ! |