De passage à Beijing le 26 novembre dernier, le ministre français de l'écologie et du développement durable, Jean-Louis Borloo, a rencontré le vice-Premier ministre chinois Li Keqiang, en vue de la préparation du Sommet de Copenhague sur le climat. Après l'annonce d'un objectif chiffré d'une diminution d'intensité carbonique de 40 à 45 %, le ministre français a salué une « étape complémentaire très significative » franchie par la Chine.

Guillaume Brandel

Alors que le vice-Premier ministre chinois recevait le ministre français de l'écologie, le Conseil des affaires d'Etat annonçait un objectif de réduction de ses émissions de CO₂ de 40 à 45 % par unité de PIB à l'horizon 2020 par rapport au niveau de 2005.

"Cette décision (…) vise à accélérer la transformation du mode de développement de l'économie. C'est également une contribution aux efforts de la planète pour lutter contre le changement climatique", a déclaré Li Keqiang au ministre français.

« Copenhague, ce n'est pas l'OMC, c'est une cause commune de l'humanité, où chacun apporte ce qu'il peut. » Jean-Louis Borloo, avec le vice-Premier ministre Li Keqiang.

Souhaitant que la communauté internationale conjugue ses efforts dans la lutte contre le changement climatique, Li Keqiang a souligné que la Chine attachait une grande importance aux relations avec la France, et ferait progresser les relations bilatérales dans une perspective stratégique et à long terme.

« La Chine et la France se comprennent bien car elles ont clairement en tête que la réduction des gaz à effet de serre n'est pas un fardeau (…) mais au contraire un axe stratégique de compétition de demain » a déclaré le ministre français, convaincu de la capacité et la détermination des chinois. Jean-Louis Borloo a par ailleurs rappelé que la Chine était devenue le leader du photovoltaïque en seulement quatre ans, qu'elle s'apprêtait à l'être dans l'éolien, et qu'elle proposerait assurément un parc automobile fortement décarboné dès 2012. 

« Quarante centimètres d'augmentation du niveau de la mer, c'est trente millions de réfugiés climatiques au Bangladesh. » Le ministre français de l'écologie (à gauche), en présence de l'Ambassadeur de France en Chine, Hervé Ladsous (à droite).

A une journaliste qui lui demandait s'il était déçu de l'annonce chinoise, Jean-Louis Borloo a rappelé que « la Chine, par habitant c'est 4,4 tonnes, l'Europe près de 12 et les Etats-Unis 23,5, l'objectif commun en 2050 étant de 2 », soulignant ainsi la responsabilité majeure des pays développés. « Si les pays industrialisés étaient à 4,4, on irait beaucoup mieux ! » a-t-il ironisé.

Seule la voix américaine demeure encore discordante. En effet, les Etats-Unis réclament plus de flexibilité dans l'ensemble des dossiers. Alors que les discussions entre chefs d'Etat et de gouvernement auront lieu le 17 et le 18, le président américain se rendra le 9 dans la capitale danoise. « C'est plus facile d'avoir de la souplesse pour ceux qui seront là le 17 et le 18. Mais je ne désespère pas que le président Obama soit là aussi », a conclu le ministre français.

Satisfait de la qualité et de la franchise des propos qu'il a pu échanger avec son homologue Zhou Shengxian et le vice-Premier ministre Li Keqiang, Jean-Louis Borloo s'envolait pour la France, où il rencontrait dès le lendemain les ministres africains présents lors de la Global Conference de Deauville, avec au programme… le climat et Copenhague.

Beijing Information