Chine et Grande-Bretagne: s'unir contre la crise |
Le vice-Premier ministre du Conseil des Affaires d'Etat de Chine, Wang Qishan, a récemment fait des commentaires sur la lutte contre la crise financière mondiale. Ceux-ci furent publiés dans un article intitulé « La Chine et la Grande-Bretagne doivent s'unir contre la crise », publié le 7 mai dernier dans le Financial Times (Grande-Bretagne). Selon M. Wang, la crise financière internationale continue de s'étendre. L'état de l'économie mondiale va se dégrader avant de s'améliorer, par ailleurs, la situation reste grave. La Chine et le Royaume-Uni devraient adopter conjointement des mesures encore plus draconiennes afin de se montrer à la hauteur des défis et de promouvoir le rétablissement rapide de nos deux économies et de l'économie mondiale. « Depuis le début de la crise, nos deux pays, tout comme l'ensemble de la communauté internationale sont restés côte à côte et ont collaboré étroitement. Pour surmonter les difficultés actuelles, il est fondamental de transformer la confiance en crédit sur le marché et de rétablir rapidement les fonctions des marchés financiers. Il est important de coordonner correctement les positions de toutes les parties et d'utiliser à bon escient les « deux mains », celles du gouvernement et du marché », a-t-il indiqué. « Il est impératif que les pays coordonnent leurs politiques macroéconomiques et qu'elles adoptent toutes des mesures de relance, budgétaires et monétaires. Il est primordial de rejeter explicitement le protectionnisme sous toutes ses formes. » M. Wang a fait savoir dans son article : « Le vaste plan de relance chinois a déjà produit ses premiers résultats. Un changement positif est apparu au sein de notre économie et la situation est meilleure que ce que nous avions préalablement prévu. Nous poursuivrons notre politique budgétaire dynamique tout comme notre politique monétaire relativement assouplie dans l'optique de garantir la croissance saine et stable de notre économie, et par ce faire, contribuer à la relance de l'économie mondiale. » Selon lui, afin de remédier à l'éventuelle répétition de cette crise financière, la Chine et le Royaume-Uni, de par leur nature de membres importants du G20, doivent consolider leur coopération dans le but de promouvoir l'application du consensus auquel les différentes parties sont parvenues lors des sommets de Washington et de Londres. « Quant au règlement financier, a-t-il écrit dans son article, nous devrions renforcer, en prenant les lois souveraines comme socle, la coopération pour la régulation des flux internationaux de capitaux privés, des institutions et des marchés financiers, des produits et des intermédiaires financiers. Nos autorités chargées de la réglementation devraient optimiser le partage des informations et des expériences, améliorer l'efficacité et le rendement de nos échanges d'informations. En accordant toute l'attention que mérite la prise en compte des diverses phases de développement des économies, il est nécessaire de développer des normes internationales homogènes et acceptables par tous tout comme des conventions de la réglementation financière. Il est également important d'améliorer les fondamentaux du système financier dont les normes comptables internationales, l'évaluation des produits financiers complexes, la structure de gouvernement d'entreprise, le système de notation de crédit et la gestion des risques internes. » « En ce qui concerne la stabilité financière, nous devrions maintenir la stabilité des taux de change des principales devises par le biais d'une politique de coordination des taux de change », a-t-il poursuivi. Il a souligné : « Nous devrions établir dès que possible un système d'alerte précoce des risques financiers à l'échelle mondiale. Il est important d'accroître l'aide d'urgence pour les pays développés, gravement touchés par la crise financière, plus particulièrement pour les pays les moins avancés. Ces pays doivent recevoir davantage de directives quant à la manière de remédier correctement à la crise, en vue de garantir la réalisation des objectifs de développement du Millénaire de l'ONU, dont l'objectif est d'atténuer l'extrême pauvreté. » « Sur le plan de la réforme du système financier international, en gardant l'objectif de façonner une nouvel ordre financier international marqué par la stabilité, la justice, l'ouverture et la régularité, nous devrions lancer conjointement et promouvoir un appel pour une diversification équilibrée au sein du système monétaire international afin de garantir et de soutenir la stabilité de celui-ci. Nous devrions faire progresser la réforme des institutions financières internationales telles que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et le Conseil de stabilité financière afin d'accroître la représentation et la voix des pays en développement et de garantir la transparence, l'équité et la justice du processus de prise de décisions », a-t-il continué. Il est écrit dans son article : « Nos deux pays ont de nombreuses choses à partager et recèlent un grand potentiel de coopération dans le secteur financier. La Chine continuera d'ouvrir son secteur financier de manière active, prudente et progressive. Les institutions financières britanniques sont les bienvenues en Chine. Nous espérons également que la partie britannique accordera davantage de facilités aux institutions financières chinoises souhaitant développer leurs activités au Royaume-Uni. » « Les relations sino-britanniques se trouvent à un nouveau point de départ historique. Nous devrions utiliser complètement et de manière idoine le second volet des discussions économiques et financières entre nos deux pays pour procéder à des échanges de vue sur le développement durable, l'énergie et l'environnement, le commerce et l'investissement, les marchés de capitaux et la protection sociale. Nous devrions œuvrer conjointement pour avoir davantage de terrain d'entente et produire davantage de résultats dans l'optique de promouvoir la croissance continue du partenariat stratégique global entre nos deux pays », a-t-il exprimé.
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