Une crise qui souligne ce qui cimente la communauté des hommes, le sens de la transmission, le sens de la solidarité, le devoir à l'égard des générations futures. Car c'est à elle, car c'est à vous, jeunes diplomates, qu'incombera demain la responsabilité de conduire les affaires de votre pays et avec elle une grande part des affaires du monde. La Chine aujourd'hui retrouve toute sa place historique sur la scène internationale, une place au premier rang des nations, une place qui lui confère des responsabilités nouvelles et ceci est à encourager. Le monde a besoin de la Chine, le monde a besoin de sa sagesse, il a besoin de son engagement, il a besoin de l'affirmation sereine et constructive de son rôle dans la communauté des nations. Car la Chine incarne depuis toujours une puissance d'équilibre, fondée sur un rapport au temps qui privilégie l'action et la pensée à long terme. Un rapport au temps qui devrait nous inspirer et nous guider dans la reconstruction du système international.
Nous devons revenir aux vrais enjeux de la mondialisation, la transition vers des modes de production et de consommation durable, respectueux des équilibres humains, respectueux de l'environnement, respectueux du climat. Des modes de production et de consommation capables de répondre aux défis de la croissance démographique et de l'urbanisation massive du monde. Nous devons faire de ces contraintes extrêmes le levier qui nous permettra d'inventer une nouvelle civilisation de l'universel. Nous n'avons pas d'autres choix que celui de la solidarité et de la coopération internationale. La crise, sous ses multiples formes, est mondiale, et la réponse ne peut être que mondiale. La relance coordonnée des économies est un premier pas indispensable. A cet égard, chacun doit saluer les très utiles mesures qui ont été adoptées par la Chine.
Mais il faut veiller aussi à la stabilité des changes et des mouvements de capitaux. Il faut empêcher la spéculation sur les matières premières. Il faut prendre l'activité financière, sa vocation fondamentale qui est de contribuer à la croissance et au développement. Comme le G20 l'a esquissé, les institutions internationales doivent disposer des pouvoirs et des moyens nécessaires à l'exercice de leurs responsabilités. Au delà, nous devons repenser la gouvernance mondiale qui est elle aussi en crise. L'enchevêtrement et l'empilement des institutions, la permanence désespérante de certains conflits, la difficulté à prendre rapidement les décisions nécessaires sont les principaux indices de cette situation. Nous cherchons encore les institutions internationales adaptées à la mondialisation. Ces institutions devront prendre acte du fait historique de la ténacité croissante des acteurs de l'économie mondiale.
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