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CHINE - EUROPE
Publié le 25/12/2008
Trente ans de réforme et d'ouverture vus par un diplomate suisse

M. Térence Billeter est le chef de la section culture et média de l'Ambassade de Suisse. Lors des précédents Jeux olympiques il fut également attaché olympique de l'Ambassade. Né de père suisse et de mère chinoise, ce Genevois fait une carrière brillante à Beijing. Une interview qu'il a accordée à Beijing Information.

Frédéric Lepape et Yang Jiaqing

 

Qu'est-ce qui vous a aiguillé vers tout d'abord la pratique et l'étude du chinois, puis vers la sinologie ? Avez-vous le sentiment de suivre la fibre paternelle en étudiant la même discipline que lui ?

Mon père est l'un des premiers citoyens suisses à s'être rendu à Beijing à la suite de la fondation de la RPC, de 1963 à 1966, pour y étudier la langue chinoise ainsi que l'histoire et la philosophie chinoise. Pour ma part, j'ai eu un parcours quelque peu différent. Mes principaux centres d'intérêt sont la politique et les questions sociales. Cette passion provient tout autant de mon père que de ma mère, Chinoise native de Pékin. Cet héritage est issu de mes deux parents. De plus, bien que je ne puisse nier l'apport de mon environnement familial, celui-ci n'explique pas tout. Certains de mes centres d'intérêts me sont propres, notamment les relations internationales et la diplomatie.

Mon parcours est un peu complexe, j'ai tout d'abord étudié la philosophie et le chinois. J'ai ensuite poursuivi une formation en relations internationales, axée sur la diplomatie, puis j'ai terminé mes études supérieures en décrochant un doctorat en sciences politiques à l'IEP de Paris.

Au cours de mes études supérieures, mes parents poursuivaient encore leur carrière dans l'enseignement, j'ai même été leur étudiant. J'ai appris énormément de choses à leurs côtés, car nous parlions souvent en français ou en chinois. Grâce à eux, j'ai eu la chance d'acquérir de nombreuses connaissances linguistiques et culturelles, notamment sur la mentalité chinoise. Cependant ils ne m'ont jamais poussé à épouser la même carrière qu'eux : ma mère aurait souhaité que je suive des études de médecine tandis que mon père me laissait un choix plus libre. Mon itinéraire est un choix personnel.

 

La Suisse qui fut l'un des premiers pays à reconnaître l'existence diplomatique de la République populaire de Chine, compte parmi ses rangs de nombreux sinologues réputés ainsi que des centres d'études d'excellence en la matière. A quoi attribueriez-vous cette effervescence intellectuelle et académique de la Confédération suisse envers la Chine ?

La Suisse possède une tradition de sinologie, l'une à l'Université de Genève et l'autre à l'Université de Zurich, à la fois donc dans les zones francophone et germanophone. Il semble que cet intérêt ait un lien avec la longue histoire de présence suisse en Chine, depuis le 17e siècle. Les premiers à avoir foulé le sol chinois étaient des missionnaires et des commerçants. La Suisse reste un petit pays, ce qui explique notre attention au monde extérieur, proche ou lointain. Ces facteurs peuvent expliquer l'existence d'un pôle d'excellence en sinologie dans notre pays. Il convient de noter que l'on assiste à un regain d'intérêt pour la Chine d'année en année depuis le lancement de la politique de réforme et d'ouverture. De plus en plus d'étudiants y étudient et les séjours scientifiques se multiplient, ce qui ne peut que nous réjouir. Quant à savoir si nous sommes meilleurs que d'autres pays dans ce domaine, cela reste difficile à dire.

 

La Suisse est l'un des rares pays au monde à afficher une balance commerciale positive avec la RPC. Comment l'expliqueriez-vous ? Par ailleurs, votre pays est particulièrement réputé pour les innovations technologiques, ses capacités en design ainsi que pour la construction d'instruments de précision. Estimez-vous que c'est ce caractère de pionnier qui permet à votre pays d'afficher une bonne santé au niveau des échanges sino-suisses ?

Etant donné la taille réduite de la Suisse, nous avons été dès les origines obligés de faire du commerce avec le monde. Loin d'être autosuffisants, nous sommes forcés de développer les relations commerciales. En l'absence de matières premières, nous devons faire preuve d'inventivité. De plus, la mondialisation nous a exposés à une forte concurrence internationale, ce qui nous a poussés à nous spécialiser dans les produits hauts de gamme et à forte valeur ajoutée. Ce sont ces produits là qui font la réputation de la Suisse, comme les machines, les montres ou les produits pharmaceutiques.

Pour cette raison également, les relations économiques entre la Chine et la Suisse sont très complémentaires. Nos produits de niche sont prisés par la Chine dans son stade actuel de développement. Inversement, la Chine nous fournit un certain nombre de produits que nous ne fabriquons plus et dont nous avons besoin. Cette interdépendance permet à notre pays d'afficher une balance commerciale positive avec la Chine.

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