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CHINE - EUROPE
Publié le 17/12/2008
Mettre son grain de sel n'était pas indispensable

Ambitions froissées : Le président Nicolas Sarkozy a beau avoir déclaré que son ambition était de faire de l'année 2008 une année faste pour les relations euro-chinoises, l'année se clôture néanmoins sur une crise entre les deux parties.

 

Au terme de l'année 2007, le président français avait indiqué à l'agence officielle Chine nouvelle « Mon ambition est de faire de 2008 une année faste pour les relations euro-chinoises ». Cela aurait été d'autant plus pertinent que cette année marquait le 30e anniversaire du début des politiques de réforme et d'ouverture, qui permirent à un cinquième de l'humanité de s'acheminer sur la route de la prospérité et de progrès relatifs. Au contraire, 2008 s'est achevée sur une crise entre l'UE et la Chine. Cela a singulièrement tranché avec le cinquième volet du Dialogue économique stratégique entre la Maison Blanche avec Beijing qui a découlé sur des résultats constructifs.

Il n'est pas nécessaire de rappeler les évènements qui ont mené à ce différend entre Bruxelles et Beijing. En mars, le gouvernement français avait décidé de prendre la tête des protestations de ce qu'elle considéra être « la répression » de la Chine au Tibet. Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires Etrangères, déclara que l'UE devait envisager de boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques. En avril, le parcours mouvementé de la torche à Paris a suscité une vague de boycott des produits français par le peuple chinois. Le 13 novembre, le président Nicolas Sarkozy, qui assume également la présidence tournante de l'UE, déclarait qu'il envisageait de rencontrer le Dalaï-lama en Pologne à l'occasion du 25e anniversaire de la remise du prix Nobel de la paix à Lech Walesa. Treize jours plus tard, Beijing reporta le 11e Sommet UE-Chine prévu pour le 1er décembre dans la ville française de Lyon.

La décision de Beijing n'est pas motivée par la précipitation, elle n'est pas non plus impulsive, elle est le produit de discussions internes, d'une mûre réflexion politique et d'un calcul géopolitique réfléchi. Elle constitue également une illustration de la confiance en soi de la Chine et de sa force. Beijing ne peut pas accepter d'être un observateur passif d'actes qui menacent son intégrité territoriale et sapent la stabilité de sa société. Les capitales européennes ne peuvent pas feindre la surprise face à une approche si rationnelle et doivent s'attendre à une riposte ferme et graduée de la part de Beijing pour quelque provocation externe que ce soit. A ce sujet, le gouvernement chinois peut compter sur le soutien unanime de sa population. Un sondage en ligne qui a attiré plus de 63 000 participants a révélé que près de 97 % des sondés étaient indignés de la rencontre entre M. Sarkozy et le Dalaï-lama.

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