La France croque l'or et en voit de toutes les couleurs |
A la suite de leur premier titre suprême acquis dans la douleur et au prix d'une lutte féroce, les sportifs français ont renoué avec le succès, s'offrant une nouvelle médaille de métal noble et une flopée de distinctions de couleur hâlée. Frédéric Lepape Attendue depuis plusieurs jours, la première pépite de la délégation olympique française est venue d'une discipline moins connue du public, la lutte gréco-romaine où s'est illustrée la fratrie Guénot, l'aîné Christophe ramenant le bronze dans ses valises en moins de 74 kg tandis que le cadet, Steeve, en moins de 66 kg, glane la première médaille d'or de la sélection française aux JO de Beijing. Pour leur première sélection aux Jeux olympiques, les deux frères se sont distingués par leurs brillantes prestations. Adepte d'une discipline méconnue en France, Steeve Guénot restera dans les annales du sport français par sa victoire expéditive sur le Kirghiz Kanatbek Begaliev, en à peine deux manches. La dernière fois où un lutteur français avait gravi la première marche du podium olympique remontait aux Jeux olympiques de Paris, en 1924. Son aîné, Christophe, éliminé en huitièmes de finales put néanmoins participer aux repêchages, où il réalisa un parcours sans faute. Après s'être défait de son rival d'outre Rhin, Konstantin Schneider, celui-ci fut aux prises avec le Hongrois Peter Bacsi. Après les deux manches remportées par le tricolore, son rival créait le suspense en remportant la troisième manche. Alors que le Magyar semblait plier l'affaire dans les dernières minutes du combat, le Français retourna la situation à moins d'une minute de la clôture, ce qui provoqua une éruption de bonheur dans les gradins, où était présente sa famille, qui l'avait chaleureusement encouragé tout au long de l'épreuve. Le lendemain, le 14 août, le deuxième athlète tricolore à avoir fait résonner la Marseillaise sur la capitale chinoise, est le nageur marseillais Alain Bernard. Défait en 4x100 mètres pour quelques centièmes par le relayeur américain Jason Lezak, celui-ci a su saisir sa chance pour devancer ses prétendants, dont Eamon Sullivan, qui l'avait privé de son record mondial dans la même épreuve. Cette défaite sur le fil aura sans doute provoqué un électrochoc chez le Tricolore dans l'épreuve reine du 100 mètres nage libre. Au cours d'une course très rapide, à un centième de son record personnel, le Français aura su s'adjuger le titre devant son bourreau américain en relais par équipe et le nageur auriverde Cesar Cielo Filho. |