« De l'Académie à l'Impressionnisme - Chefs-d'œuvre de la peinture européenne du 19^ème siècle » est une exposition qui mérite notre attention sur la scène de Beijing. Cette exposition qui n'a rien d'une leçon d'histoire de l'art comme celle que typiquement on s'attend à recevoir dans un musée. Ce qu'elle révèle au contraire, c'est comment l'obsession d'un seul homme peut offrir au monde une collection unique d'un siècle d'art européen.

L'exposition offre un parcours vivifiant et excentrique à travers un siècle de peinture occidentale. Les cent chefs-d'œuvre sont semblables à ceux qui s'exposent dans les salles des plus prestigieux musées des beaux-arts du monde. Ces peintures ont rarement pu être admirées par le grand public puisqu'elles ont été décelées par un oeil avisé avant que leurs auteurs ne soient reconnus. Elles ont en commun d'avoir été choisies et achetées par le magnat des affaires mexicain, Juan Antonio Perez Simon.

Ce fin connaisseur en art et sa fondation Juntos Actuados ont pour la première fois apporté une petite partie de la collection en Asie.

Ces chefs-d'œuvre incomparables sont actuellement exposés au Musée du Millénaire à Beijing. La commissaire de l'exposition est allée l'an dernier au Mexique pour sélectionner les oeuvres exposées dans la collection privée de M. Simon, laquelle compte plus de 3 000 oeuvres.

Lors du vernissage, vendredi, Mme Wang a déclaré qu'elle était très touchée par la grande générosité de M. Simon qui l'a autorisée à choisir librement les oeuvres qu'elle souhaitait exposer.

Rigueur esthétique et sélection pointilleuse sont les caractéristiques d'une collection qui reflète la personnalité unique et les goûts affirmés du collectionneur.

La beauté féminine, la magnificence de la nature et des scènes de la vie quotidienne offrent les saisissants contrastes d'un univers qui oscillent entre la truculence des plaisirs et la fugacité de l'existence.

L'utilisation de la lumière et des couleurs exerce une certaine fascination qui évolue dans le passage de la peinture académique à l'art moderne.

Lic. Denys Pineda, historien de l'art

Collection Perez Simon

« Dans la période de l'académisme, un certain nombre de thèmes sont répétés tout le temps à travers les oeuvres. Nous avons des scènes mythologiques, historiques. Le symbolisme est très présent aussi. Dans cette oeuvre intitulée "La guerre", on voit deux enfants qui se battent. Le titre ne correspond pas à la scène qui en fait symbolise la guerre entre deux frères, entre deux nations, la guerre en tant que telle. C'est un symbole qui transmet l'idée que la guerre en elle-même existe depuis l'enfance, depuis l'enfance de l'humanité. »

Datant de 1871, « Jeunes filles grecques récoltant des galets dans la mer » du peintre et sculpteur britannique Frederick Lord Leighton est l'une des oeuvres phare de l'exposition.

Chef-d'œuvre de charme décoratif, le tableau n'est pas porteur d'un message mais représente simplement un groupe de femmes dont se dégagent charme et harmonie.

« Les roses d'Héliogabalus », oeuvre réalisée par l'académicien anglo-néerlandais, Sir Lawrence Alma-Tadema, est une autre des pièces maîtresses de l'exposition. L'empereur se délecte sans retenue du spectacle qui s'offre à ses yeux : un amoncellement de pétales de rose qui se déclinent sur tous les tons de rose subjuguent les gens qui n'ont jamais vu une si grande quantité de fleurs.

Le 19ème siècle s'est décliné selon différentes formes artistiques et néoclassicisme, académisme et préraphaélisme sont illustrés dans l'exposition qui, au-delà d'être une fête pour les yeux, offre une chance unique aux artistes chinois de reconsidérer l'art européen et sa contribution à l'art contemporain.

L'exposition va rester à Beijing pendant trois mois avant d'être montée à Shanghai, Changsha puis Guangzhou.

(Source : CCTV)