Le marché d'échange de quotas d'émissions européen nécessite une réforme approfondie |
Récemment, la Commissaire européenne à l'Action pour le climat Connie Hedegaard a fait savoir que l'UE devrait parvenir à un consensus, avant la fin de l'année, sur la réforme du mécanisme de crédits-carbone européen. Certes, le marché d'échange européen contribue à la réduction des émissions de carbone, a souligné la Commissaire. Cependant, l'offre excessive de quotas de droits d'émission sur le marché a affaibli le rôle du programme de crédits-carbone dans l'élévation du rendement des sources énergétiques et le développement des sciences et technologies vertes, ce qui affecte la créativité et la compétitivité de l'Europe dans son ensemble. Le marché d'échange de quotas d'émissions a été mis en place pour rendre l'utilisation des énergies fossiles plus chère, de sorte que les entreprises se voient obligées d'explorer et d'utiliser des énergies propres. Toutes les questions qui se posent aujourd'hui trouvent leurs origines dans la distribution des quotas de crédits-carbone. L'industrie lourde et les marchés émergents comme la Pologne ont besoin en grande quantité de quotas de crédits-carbone pour développer et renforcer leur compétitivité, alors que la récession économique a réduit leur demande en électricité, ce qui a entraîné un quota de crédits-carbone excessif sur le marché. Au début de la semaine, l'UE a présenté une proposition officielle demandant à suspendre la mise aux enchères de 900 millions de quotas d'émissions pour la période allant de 2013 à 2015. Pour le moment, on ne sait pas combien de pays soutiendront cette proposition, elle ne pourra entrer en vigueur qu'au mois prochain avec le consentement des pays membres de l'UE après un vote. L'Allemagne, la plus grande économie européenne, ne s'est pas encore prononcée explicitement à ce sujet, tandis que la Pologne, dont le secteur de l'industrie lourde est très dépendant du charbon, s'est déclarée contre toute mesure susceptible de faire monter le prix du quota des crédits-carbone. « La Pologne s'oppose à tous les actes d'intervention sur le marché du carbone et faisant monter artificiellement le prix du quota des crédits-carbone », a affirmé ainsi le ministère polonais de l'Économie dans un communiqué. Shell Oil Company et First Solar, respectivement géants du secteur pétrolier et de l'industrie photovoltaïque, sont pour l'augmentation du prix du charbon pour promouvoir l'innovation et réduire l'utilisation du charbon. Dans une lettre ouverte, ils ont dit oui à l'appel lancé par la Commissaire Connie Hedegaard pour une action rapide et une réforme approfondie, confirmant qu'un tel projet sera la pierre angulaire de la politique de l'UE en matière de climat et d'énergie. Citons, parmi les sociétés signataires de la lettre ouverte, Dong Energy, EDF, E.ON et Statoil ASA. Bien que l'UE ait avancé des mesures de réforme sur le long terme du programme de crédits-carbone dans un projet publié le mois dernier, la difficulté d'une réforme approfondie réside dans le système administratif européen. Sous ce système, il faut attendre plusieurs années pour que les différents pays parviennent à une convergence de vues, ce qui rend très difficile l'application de ces mesures de réforme avant l'expiration du mandat de la présente Commission européenne. Faire passer les objectifs chiffrés de l'UE pour la réduction des émissions de 20 % à 30 % pour 2020 fait partie des mesures structurelles européennes, d'autres mesures comprennent la suppression définitive du système de quota de crédits-carbone et l'intégration d'autres secteurs dans le mécanisme de crédits-carbone.
Source : french.china.org.cn |