Le PNUE insiste sur l'importance de la pêche continentale |
Dans un nouveau rapport publié vendredi, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) souligne que l'importance vitale de la pêche continentale pour l'alimentation et les revenus des habitants des pays en développement est fortement mise en évidence. Globalement les rivières et les lacs offrent 13 millions de tonnes de poissons par an, peut-être même 30 millions si l'on tient compte des captures non déclarées. Cette activité génère 60 millions d'emplois à temps plein et partiel dans le secteur pêche, mais aussi dans d'autres secteurs qui en dépendent tels que le traitement, selon le rapport publié à l'occasion de la 10e réunion des parties de la Convention sur la diversité biologique tenue à Nagoya au Japon. Environ 70% des pêches sont en Asie, 25% en Afrique, et environ 4% en Amérique latine, dit le rapport compilé par le PNUE et le World Fish Center. Selon ce rapport, la surpêche soutenue de ces 40 dernières années au niveau mondial et les changements climatiques rapides remettent en cause la viabilité future des stocks de poissons. Le rapport cite différentes menaces: l'affaiblissement des débits, la modification des périodes d'inondations saisonnières, la perte d'habitat et des lieux de reproduction causés par des barrages, l'agriculture non durable et la surexploitation de l'eau douce. D'autres impacts négatifs pourraient compliquer davantage la situation: la construction de route, l'urbanisation, la pollution due aux rejets des eaux usées et le changement climatique. Ce rapport met en évidence la surpêche et la dégradation de l'environnement qui, combinés, ont déclenché une forte baisse des captures dans le lac Malawi et le lac Malombe. Les captures dans le fleuve Niger ont baissées à la suite de la construction d'un barrage et d'une sécheresse liée à la baisse du débit de la rivière. La pollution fait aussi des ravages. Plusieurs villes importantes de la vallée de la rivière Yang Tsé Kiang (Chine) rejettent 25 milliards de tonnes d'eaux usées dans la rivière chaque année, dont une grande partie n'est pas traitée, indique le rapport. "Ce rapport a mis en évidence le sujet souvent négligé de la pêche continentale. Alors que la pêche maritime est sous surveillance accrue, celle dans les fleuves et les lacs fait rarement appel à la communauté internationale, un oubli qui pourrait potentiellement avoir des conséquences profondes", affirme Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE et secrétaire général adjoint de l'ONU. Le rapport exhorte les pays à adopter une "approche écosystémique" de la gestion des eaux intérieures et de la pêche, compte tenu des impacts multiples détruisant leur santé et leur productivité. Une telle approche doit tenir compte d'un large éventail de facteurs, en commençant par réduire la pollution et les pratiques de pêche destructrices, afin de renforcer les débits fluviaux et la restauration des habitats, et de protéger les zones humides. Les auteurs du rapports estiment que la construction de nouveaux barrages devrait se faire là où ils auront le moins d'impact sur les écosystèmes fluviaux, et que les plans devraient être conçus pour permettre la migration des poissons et surtout pour permettre les crues saisonnières de se dérouler naturellement. "Les constructions récentes aux États-Unis et dans le bassin de la rivière Vu Gia-Thu Ban au Vietnam montrent que la volonté politique et une planification minutieuse peuvent fournir des solutions équilibrées. Ces barrages ont laissés des corridors fluviaux libres, sans constructions, tandis que d'autres sont gérés pour répondre à des objectifs environnementaux et pour produire de l'hydroélectricité", a déclaré Patrick Dugan, l'auteur principal du rapport du World Fish Center. Source: Xinhua |