Les marchés internationaux ont connu un "lundi noir" à la suite d'un krach boursier provoqué par l'inquiétude croissante du public à l'égard des perspectives économiques mondiales.

Les marchés de devises et de produits de base ont également été affectés par ce nouveau dévissage.

Les bourses chinoises, qui comptent parmi les plus durement touchées, ont connu une chute spectaculaire pendant deux jours consécutifs, qui les a plongées à leur plus bas niveau depuis décembre 2014.

Selon certains observateurs, la chute des marchés mondiaux est liée à la forte anticipation d'une hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine et aux inquiétudes quant à la reprise de l'économie mondiale, et non à l'économie chinoise.

Bien que la chute des bourses mondiales ait été déclenchée par celle des marchés volatiles chinois, les raisons fondamentales du krach sont l'inquiétude suscitée par l'éventualité d'une hausse des taux d'intérêt américain et la fragilité de la reprise de l'économie mondiale, a estimé Tommy Xie, économiste à OCBC à Singapour.

Depuis la crise financière de 2008, l'économie chinoise a joué un rôle stabilisateur dans l'économie mondiale, et l'ajustement récent du mécanisme de taux de change du yuan (renminbi, RMB) a inquiété les investisseurs internationaux habitués à ce que la Chine joue un tel rôle, selon M. Xie.

L'anticipation d'une hausse des taux d'intérêt américains a fait fluctuer de manière considérable la valeur des monnaies de pays tels que la Russie, Singapour, la Malaisie et d'autres économies émergentes.

Russ Koesterich, chef de la stratégie d'investissement mondiale de BlackRock Inc., la plus grande société de gestion d'actifs au monde, estime que la dernière chute des marchés financiers était la réaction retardée à plusieurs informations négatives et le résultat combiné des inquiétudes des investisseurs quant aux perspectives de l'économie mondiale.

La reprise de l'économie mondiale reste fragile et déséquilibrée, car les pays développés ont eu largement recours à des mesures d'assouplissement quantitatif à la suite de la crise financière pour soutenir leur croissance, ce qui a bouleversé et fait rechuter l'économie mondiale.

Cependant, les inquiétudes quant à l'économie chinoise sont exagérées, selon Larry Hu, responsable de la division de l'économie chinoise du groupe Macquarie.

En ce qui concerne les fondamentaux économiques, le gouvernement chinois dispose encore d'une large marge de manoeuvre pour prendre des mesures d'intervention efficaces, selon le magazine The Economist.

Si les secteurs de la production et de l'immobilier ont enregistré de faibles résultats, la croissance rapide du secteur des services est en revanche devenue le nouveau point fort de l'économie chinoise.

Charles Collyns, économiste en chef de l'Institut international des Finances de Washington, a rejeté l'idée selon laquelle une nouvelle crise financière mondiale est sur le point d'éclater. "Il existe des facteurs durables qui impliquent un impact plus durable sur l'économie mondiale", mais après la crise financière de 1997 qui a frappé les pays d'Asie du Sud-Est, les économies émergentes ont libéralisé leurs monnaies et leurs marchés de capitaux et leurs entreprises ont cessé de dépendre excessivement de prêts en dollars de faible qualité.

Ce qui est important maintenant est que tous les pays du monde s'unissent pour surmonter ensemble les difficultés actuelles et éviter les conséquences négatives de la dévaluation compétitive de monnaies et la chute contagieuse des marchés de capitaux.

Source: Xinhua