Le gouvernement va laisser les régions fixer leurs propres critères de pauvreté |
La Chine autorise désormais les gouvernements locaux à remplacer les critères de pauvreté nationaux par leurs propres critères afin de contribuer à l'effort visant à sortir des millions de résidents ruraux de la pauvreté, a déclaré un haut responsable. « Les dernières grandes lignes de la politique de lutte contre la pauvreté et le développement rural de la Chine, qui entreront en application avant la fin de l'année et qui s'appliqueront jusqu'en 2020 laisseront les provinces et régions autonomes fixer leur propre seuil de pauvreté en fonction du revenu moyen local, des conditions naturelles et autres critères », a déclaré Hong Tianyun, porte-parole du groupe de lutte contre la pauvreté et pour le développement du Conseil des affaires d'État à China Daily. Hong, également directeur de stratégie au sein du département de régulation du Bureau de lutte contre la pauvreté a expliqué que cette mesure ne s'appliquerait qu'aux régions rurales chinoises à partir d'août. « Comparé aux critères nationaux actuels, un seuil adapté aux contextes locaux sera plus pratique et plus scientifique », a-t-il expliqué. Ce changement devrait toucher les quelque 26,9 millions de résidents ruraux de la Chine qui sont actuellement en situation de pauvreté selon les critères nationaux, c'est-à-dire qui vivent avec moins de 1 196 yuans (185 dollars) par an en 2010, selon des statistiques communiquées par le Bureau de lutte contre la pauvreté. Le seuil national de pauvreté, fixé en 2009 a souvent été considéré comme bas, notamment avec l'augmentation rapide des dépenses de base causée par la nouvelle prospérité économique. Les experts et le public ont récemment exprimé leur souhait de voir le relèvement de ce seuil. Certains ont proposé qu'il soit porté à 2 000 yuans par an afin qu'il soit plus en accord avec le seuil fixé par les autres pays et que les aides du gouvernement bénéficient à une plus large frange de la population. En juillet, la Chine a subi une hausse de l'inflation la plus rapide de ces trois dernières années, supérieure de 6,5 % à celle de l'année précédente à la même époque. Cette hausse plus forte que prévu est expliquée par beaucoup par l'augmentation des prix alimentaires. Or, 150 millions de Chinois vivent avec moins de 1,25 dollar par jour ou 2 936 yuans par an et sont considérés comme pauvres selon les critères internationaux généralement acceptés et utilisés par la Banque mondiale. Les chiffres de la Banque mondiale confirment les résultats d'une enquête menée par l'autorité statistique de Chine, qui a montré que selon les résidents ruraux de la Chine, le seuil de pauvreté devrait être au moins fixé à 2 935 yuans par an. « Au moins 130 millions de personnes en Chine entreront dans cette catégorie si le seuil est relevé à 2 000 yuans », observe Li Shi, directeur du Centre de recherche sur la pauvreté et la distribution des revenus de l'Université normale de Beijing. Selon Li, un relèvement trop important du seuil de pauvreté pourrait bien avoir des effets négatifs, en ce qui exercerait une trop forte pression sur les finances du gouvernement qui devrait augmenter considérablement les subventions à la pauvreté. En ce qui concerne la nouvelle politique de lutte contre la pauvreté, Li a expliqué qu'il était plus raisonnable de laisser chaque région fixer son propre seuil, car le niveau de vie varie grandement d'un endroit à l'autre. « Les gouvernements locaux sont plus à même de juger du contexte local et de mettre en place un plan plus réaliste et réalisable », a-t-il poursuivi.
Source: china.org.cn |