La vague de construction de logements sociaux en Chine |
Li Yuguang rêve d'habiter dans un appartement luxueux, un rêve très difficile à réaliser pour un simple employé qui ne gagne que 3 000 yuans (468,96 dollars) par mois. Il a choisi de louer un modeste logement de 33 m2 (logement public locatif, LPL), dont le loyer ne représente qu'un dixième de son salaire. En 2010, après avoir terminé ses études, Li Yuguang a commencé à travailler dans une société à Chongqing (ouest). Il pensait s'acheter également un appartement, mais le prix d'au moins 7 000 yuans/m2 (1094,23 dollars/m2) l'en a dissuadé. En mai 2011, après avoir présenté sa demande, Li Yuguang a emménagé, grâce à un tirage au sort, dans un quartier de LPL de Chongqing, où il s'est marié avec sa compagne et sera bientôt le père de jumeaux. "Bien que notre nouveau logement ne soit pas très grand, nous sommes plutôt contents d'habiter ici", a annoncé Li Yuguang. Il a confié qu'il ne se serait pas marié si tôt et aurait attendu pour avoir un enfant s'il n'avait pas obtenu ce logement stable. Trente ans après le lancement des politiques de réforme et d'ouverture, les Chinois acceptent de mieux en mieux les cultures étrangères, mais ils ne sont toujours pas intéressés par la location d'un logement. La plupart d'entre eux, même les jeunes comme Li Yuguang, souhaitent devenir propriétaire de leur propre logement. Li Yuguang a confié se sentir en sécurité en habitant dans un logement social dont le propriétaire est le gouvernement. Selon les règlements élaborés par la municipalité de Chongqing, les ouvriers migrants, les diplômés universitaires, ainsi que les ménages occupant des logements dont la surface habitable par personne est inférieure à 14 m2, ont le droit de demander un logement social. Au bout de cinq ans de location, le locataire peut demander d'acheter le logement social qu'il habite. Ces dernières années, avec le développement rapide de l'urbanisation en Chine, les prix de l'immobilier dans la plupart de villes chinoises se sont envolés. D'après l'indice des prix de l'immobilier chinois, en juillet 2011, le prix moyen d'un logement dans les dix grandes villes, telles que Beijing, Shanghai, Shenzhen, a atteint 15 838 yuans/m2. Aujourd'hui, de nombreux jeunes travaillant dans les grandes villes choisissent de louer un logement. Mais le loyer représente en général un tiers ou même la moitié de leur salaire. Et lorsqu'ils décident de se marier, acheter un appartement devient une question cruciale. Pour résoudre les problèmes de logement des personnes à faible et moyen revenu, la Chine accélère la construction des logements sociaux. Dans cinq ans, le pays va construire 36 millions d'unités d'habitation. Dans le cadre du 12e Plan quinquennal national de développement (2011- 2015), le taux de logements sociaux atteindra 20 % du total des logements construits. La surface des logements sociaux est limitée, et le loyer est inférieur à celui du marché. Ils visent à aider les ménages qui ne sont pas capables de payer un logement à prix modéré ou au prix du marché, ainsi que les nouveaux arrivants sur le marché de travail à résoudre leurs problèmes de logement. Force est de constater que suite à la construction de nombreux logements sociaux, des problèmes sont apparus. Selon certains médias, dans un quartier d'HLM (habitation à loyer modéré) de Shijiazhuang, capitale de la province du Hebei (nord), certains locataires possèdent même des voitures de luxe. Suite à une enquête administrative, deux propriétaires de voitures ont été privés à vie du droit de bénéficier d'un logement social. A Anqing, dans la province de l'Anhui, les logements sociaux d'un quartier de la ville montrent de graves problèmes de qualité : des fissures et des suintements sont apparus sur les murs, et un plancher a même été transpercé par un pied. Le ministère du Logement et de la Construction urbaine et rurale a ainsi organisé une réunion destinée à améliorer la qualité des logements sociaux. En outre, depuis fin juillet jusqu'à mi-septembre, le ministère mène une campagne d'inspection sur l'ensemble du territoire. La municipalité de Chongqing cherche également à éviter certains problèmes. Bien que des logements sociaux puissent être rachetés après cinq ans de location, seul le gouvernement peut les racheter en cas de vente future. L'égalité de la répartition ne sera pas totalement assurée si les occasions de réaliser des profits ne se présentent pas, a indiqué le vice-maire de la ville Ling Yueming. L'année dernière, Chongqing a placé la construction des logements sociaux en tête des dix principes concernant le bien-être de ses habitants. Le quartier de logements sociaux où habite Li Yuguang est le premier programme de construction dans la ville, dont les travaux ont débuté le 28 février 2010. Actuellement, 6 966 ménages y ont successivement emménagé. Le loyer est fixé à 60% du prix du marché pour un logement de même qualité. Selon le responsable du Bureau des logements sociaux de Chongqing, Guo Tangyong, les 21 projets planifiés dans le centre-ville sont tous bien situés et construits au milieu d'autres logements au prix du marché, ce qui permet aux locataires de bénéficier des mêmes services publics. Cela évite en outre que ne se créent une certaine différenciation sociale et des bidonvilles. Malgré le fait que le quartier de LPL ne soit pas encore bien équipé, les installations de soutien s'améliorent à mesure que davantage de gens s'y installent. "Une ligne du métro sera mise en opération en septembre, dont la station est à presque 10 minutes à pied du quartier, ce qui sera plus pratique", a fait savoir Li Yuguang. Mais ce jeune homme est confronté à un autre problème : son appartement de 33 m2 n'est pas assez spacieux pour ses jumeaux qui vont naître. Récemment, il a soumis une demande au Département concerné, espérant pouvoir bénéficier d'un logement plus grand.
Source: Xinhua |