Zhu Min : les ambitions chinoises au FMI |
Le 12 juillet, Christine Lagarde a nommé Zhu Min au poste de directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), concrétisant le rêve de nombreux Chinois. Cela annonce peut-être un plus grand rôle pour la Chine au sein de l'organisation. Tandis que Zhang Shengman et Lin Yifu ont été nommés, successivement, au poste de vice-gouverneur de la Banque mondiale, le poste le plus élevé occupé par un Chinois au sein du FMI n'était que celui de directeur adjoint de département. Cela ne correspondait pas, semble-t-il, à la place de la Chine en tant que deuxième puissance économique mondiale. En 2009 déjà, lorsqu'un fonctionnaire de nationalité japonaise, à l'époque directeur général adjoint, approchait du terme de son mandat, la direction de la banque centrale chinoise a encouragé Zhu Min à faire campagne pour un poste de haut niveau au sein du FMI. A l'époque, le droit de parole de la Chine sur la scène internationale était chaque jour plus évident. Cela aurait pu être l'occasion de réaliser une percée. Mais, comme les Etats-Unis n'y étaient pas favorables, les efforts n'ont pas abouti et Zhu Min a assumé provisoirement les fonctions de conseiller particulier du directeur général du FMI à partir de mai 2010. Selon un reportage du site Internet Caing.com, une source proche de l'organe de décision aurait révélé que lors du troisième round du Dialogue stratégique et économique sino-américain, qui a eu lieu le 9 mai dernier à Washington, les deux parties sont parvenues, entre responsables financiers de haut niveau, à un consensus sur la candidature de Zhu Min au poste de directeur général adjoint du FMI. Bien que nos compatriotes se réjouissent du fait que Zhu Min devienne directeur général adjoint, il convient de garder à l'esprit que lorsque Zhang Shengman et Li Yifu assumaient leurs fonctions de vice-gouverneurs à la Banque mondiale, la Chine n'a pas vu son poids au sein de l'organisation s'accroître. A ce moment-là, ils n'étaient plus considérés comme des Chinois, mais comme des citoyens du monde, un changement exigé d'eux par les fonctions qu'ils assumaient. Lorsque Zhu Min sera directeur général adjoint du FMI, il devra aussi opérer ce changement. Avec le renouveau de l'équipe dirigeante du FMI, les pays émergents représentés par la Chine désirent toujours une réforme de l'organisation. A ce jour, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) représentent ensemble 21% du PIB mondial. Or, leurs droits de vote au sein du FMI sont loin d'être proportionnels à leur puissance économique. Cette situation ne tient pas compte, à l'évidence, des droits et intérêts légitimes de tous les membres de l'organisation. Depuis la crise financière globale de 2008, la Chine a appelé, au sein de nombreuses réunions financières, à entreprendre des réformes dans les institutions internationales comme le FMI, afin que les intérêts des entités économiques émergentes puissent être davantage représentés. Cependant, en ce qui concerne des réformes à entreprendre par le FMI, il n'est pas réaliste, à l'évidence, de ne compter que sur un individu occupant un poste de haut niveau. Il faut que la puissance économique du pays s'accroisse et que les autres entités économiques ayant les mêmes attentes s'unissent. Or, avant d'entamer la réforme de répartition des droits de vote que les marchés émergents réclament, le FMI doit affronter le grave problème de crise de la dette souveraine en Europe. Si cette crise ne peut être enrayée, il se pourrait que les efforts déployés depuis trois ans contre la crise financière mondiale soient peine perdue. Mme Lagarde et son équipe, dont Zhu Min fait partie, doivent s'efforcer de rétablir la confiance de tous les pays du monde au FMI. Depuis sa prise de fonctions de conseiller particulier, Zhu Min n'a pas déçu les attentes des uns et des autres. Grâce à lui, l'application de la politique du FMI de « retour en Asie » a pu être accélérée. En plus de la réunion sur le rapport semestriel des « Perspectives de l'économie mondiale » pour sa partie Asie qui a eu lieu à Hong Kong et dans la partie continentale de Chine, d'autres manifestations comme le Forum de régulation financière de Shanghai et le colloque sur le système monétaire international de Nanjing ont été organisées en 2010 et 2011, avec une présence fréquente en Chine des responsables de haut niveau du FMI. Evidemment, tout cela profite aussi à la Chine qui aide l'économie mondiale à la reprise. Avec son bagage d'études à l'étranger, son anglais courant et sa longue expérience de prise de décision, Zhu Min a été chaleureusement apprécié à Washington. Certains collègues américains estiment qu'il est l'une des « personnalités reflétant le mieux l'image des décideurs chinois modernes ». Au poste de directeur général adjoint, il jouera un rôle plus important au sein de l'équipe de gestion pour faire face aux défis mondiaux et renforcer la compréhension du FMI vis-à-vis de l'Asie et des marchés émergents. Les responsabilités sont lourdes. « Le mieux serait d'avoir un cœur comme la mer, où tout est possible, le vent, les vagues et la tranquillité ». Ce vers de Zhao Puchu, cité par Zhu Min dans un message envoyé à l'un de ses amis, reflète sa grande sérénité. Ses prochaines responsabilités au sein du FMI constituent sans doute d'intéressants défis.
Source: french.china.org.cn
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