La Chine s'efforce de maîtriser la hausse de ses réserves de change |
La croissance rapide des réserves de devises ne représente plus un simple symbole de puissance économique pour la Chine, mais plutôt un dilemme à traiter en termes de gestion et d'emploi. Selon un rapport récemment publié par la banque centrale de Chine, les réserves de devises étrangères du pays s'élevaient à 2 847 milliards de dollars à la fin de l'année 2010, soit une croissance de 18,7 % en un an. Cette forte croissance des réserves s'explique par l'excédent positif de la balance commerciale, ainsi que par l'augmentation des IDE (investissements directs à l'étranger), le rapatriement de fonds d'outre-mer, et les bénéfices des investissements réalisés à l'étranger. En réalité, la taille des réserves chinoises a été multipliée par 55 depuis 1994, l'année du lancement de la réforme du système de la gestion des devises. En 2010, les réserves de change représentent la moitié du PIB en moyenne, et sont devenues une composante importante des capitaux nationaux. Mais aujourd'hui, sous les fortes pressions de l'inflation, de l'excès de liquidités, de la dévalorisation du dollar et de l'appréciation du yuan, la Chine doit veiller à bien gérer la croissance trop rapide de ses réserves pour assurer la bonne santé de son économie, et en vue de maintenir ou permettre l'augmentation de leur valeur. La Chine a longtemps encouragé les exportations afin d'élargir son stock de réserves de change. Aujourd'hui pourtant, on entend de plus en plus que la hausse illimitée des réserves n'est pas toujours une bonne chose. Sous le régime actuel de gestion, la banque centrale est censée racheter le plus possible de devises étrangères. Elle doit ainsi affecter un fonds de plus en plus important en yuans dans ce but. Cela risque de rendre nuls les effets de la régulation macroéconomique d'un point de vue général et structurel. Par ailleurs, le gonflement du stock de devises justifie vraisemblablement la sous-évaluation du yuan, et alourdit la pression sur l'appréciation de la monnaie chinoise. Le secteur financier chinois se situe encore dans une étape de développement préliminaire, la monnaie nationale amorce à peine son internationalisation, et les marchés financiers chinois sont encore loin d'être performants. Il est donc nécessaire, dans ce contexte, d'encadrer par des moyens politiques la taille des réserves pour garantir leur effet stabilisateur sur l'économie chinoise. Selon des analystes, la Chine doit s'efforcer d'urgence d'améliorer les performances de ses marchés financiers en terme de profondeur et de couverture, de rationaliser ses mécanismes d'investissement, et de restructurer ses capitaux nationaux, par exemple avec une meilleure redistribution sociale, afin de jeter une base solide pour son rôle de pays créancier, et pour l'enrichissement de son peuple.
Source: french.china.org.cn
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