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ÉCONOMIE
Publié le 08/09/2010
Asie orientale : zone de libre-échange ou partenariat économique global ?

Wu Zhenglong, secrétaire général du Comité national pour la coopération économique pacifique de Chine (CNCPEC)

Vers où ira l'intégration économique de l'Asie orientale ? Une zone de libre-échange (EAFTA), ou un partenariat économique global (CEPEA) ? Cette question fait débat depuis longtemps, et n'a toujours pas été tranchée. Mais le prochain sommet de l'ASEAN, prévu en octobre prochain, pourrait clarifier l'avenir économique de la région.

L'EAFTA et le CEPEA concernent tous deux le libre-échange. Pourtant, l'EAFTA intégrera les 10 pays membres de l'ASEAN plus la Chine, le Japon et la Corée du Sud, tandis que le CEPEA regroupera l'ASEAN, la Chine, le Japon, la Corée du Sud ainsi que trois autres pays dont l'Australie, la Nouvelle Zélande et l'Inde. Proposé par le groupe de prospective de l'Asie de l'Est en 2001, l'EAFTA a été activement soutenue par la Chine et les membres de l'ASEAN. Quant au CEPEA, il aurait été proposé par le Japon en 2006 afin d'empêcher la Chine de dominer l'EAFTA. Face à cette proposition japonaise, les avis sont partagés.

Alors, ASEAN+3 ou ASEAN+6 ? Sans position claire sur les travaux réalisés en 2005 et 2006, le sommet de l'ASEAN de 2007 s'est limité à charger les institutions compétentes d'effectuer des recherches sur la possibilité du CEPEA. Lors du sommet de 2009, les hauts fonctionnaires économiques ont été chargés de travailler sur de nouveaux rapports relatifs à l'EAFTA et au CEPEA pour le sommet prochain.

Du point de vue pragmatique, il vaut mieux conclure tout d'abord l'EAFTA, pour ensuite entreprendre la mise en place du CEPEA.

Premièrement, l'EAFTA a déjà sa base institutionnelle. Le processus ASEAN+3 continue de progresser grâce à l'initiative de Chiang Mai, le Fonds régional de réserve de devises étrangères, le marché d'obligations asiatique, la Coopération du bassin ASEAN-Mekong (AMBDC) ainsi que la mise en réseau des infrastructures régionales. L'ASEAN a signé l'accord-cadre de coopération avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Cependant, le CEPEA demeure jusqu'à maintenant une idée, ou plutôt, une aspiration.

Deuxièmement, la zone de libre-échange ne peut être établie du jour au lendemain. Il s'agit d'un processus lent et progressif. Dans le cadre de l'ASEAN+3, l'ASEAN a signé ou démarré l'accord de libre-échange respectivement avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Et un cadre 10+6 serait encore plus compliqué. Bien qu'il existe déjà des accords de libre-échange entre l'ASEAN, l'Inde, l'Australie et la Nouvelle Zélande, les interactions entre les « 6 » restent insuffisantes. L'accord n'a été signé qu'entre l'Inde et la Corée du Sud, la Nouvelle Zélande et l'Australie ainsi que la Nouvelle Zélande et la Chine. De plus, les relations économiques entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud sont cruciales tant pour le processus de 10+3 que pour celui de 10+6. Un accord de libre-échange trilatéral ou des accords bilatéraux entre ces trois pays sont indispensables pour la zone de libre-échange de toute la région. Ainsi, débuter par l'EAFTA serait plus réaliste.

Enfin, plus les pays concernés sont nombreux, plus les négociations sont difficiles. Le cycle de Doha en est un exemple. Dans ce cas-là, les négociations pour l'EAFTA seront sûrement plus simples que celles pour le CEPEA.

Pour conclure, passer par l'EAFTA pour progresser vers le CEPEA, cela devrait être une voie raisonnable pour l'intégration économique de l'Asie orientale. Attendons le verdict de l'ASEAN, lors du prochain sommet d'octobre.

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