Chine : les exportations se rétablissent, les inquiétudes persistent |
Alors que l'économie mondiale manifeste des signes de reprise, la province du Guangdong, locomotive des exportations dans le sud de la Chine, est aussi en train de sortir de l'ombre de la crise financière internationale. Mais les experts font part de leurs incertitudes. En septembre, la valeur du commerce extérieur du Guangdong a diminué de 8,3% à 60,6 milliards de dollars, le taux de déclin étant pour la première fois cette année inférieur à deux chiffres, indique l'administration locale des douanes. Il s'agit également de la première fois cette année que le volume mensuel des importations et des exportations a dépassé le seuil des 60 milliards de dollars. "Nous pouvons dire que le taux de déclin est en baisse. La chute libre du quatrième trimestre de l'année dernière ne se reproduira pas", estime Cai Kang, vice-directeur du Bureau pour le Commerce et la Coopération économique avec l'étranger de Dongguan, l'une des principales villes exportatrices de la province. Pourtant, Xiao Zhenyu, responsable en charge du commerce extérieur de la province à Guangzhou, la capitale du Guangdong, ne montre qu'un optimisme discret. "Malgré les statistiques encourageantes, il est loin d'être sûr que le commerce extérieur a gagné un terrain solide de relance. Certains produits ont connu une demande croissante à l'étranger, tandis que la situation mondiale a peu changé". Pour survivre dans la récession mondiale, certains exportateurs locaux ont dû modifier leur stratégie de développement, comme diversifier leurs produits ou se tourner vers le marché intérieur. Le groupe Real Faith, à Foshan, entreprise autrefois principalement exportatrice de chaussures, a fermé toutes ses usines sauf une, et commence à faire de la fabrication de LED (diodes électroluminescentes) son activité principale. "Nous sommes passés de la production de chaussures à celle de LED pendant la crise. Nous détenons les droits de propriété intellectuelle de notre produit. Cela nous aide à nous développer sur le marché japonais", a fait savoir le directeur de l'entreprise, Wan Xiaocheng. La crise pourrait être une opportunité pour réaliser des réajustements industriels, comme le souhaitent des experts. D'après Cai Kang, la majorité des entreprises exportatrices de Dongguan sont de nature "ODM" (Original Design Manufacturer : fabricants de concepts d'origine - ce sont les entreprises qui fabriquent un produit qui portera la marque d'une autre entreprise lors de sa vente), remplaçant le modèle traditionnel des "OEM" (Original Equipement Manufacturer : fabricants d'équipements d'origine, désignant les sous-traitants et les équipementiers). Certaines parmi elles essaient même de se transformer en "OBM" (Original Brand Manufacturer : fabricants de marques d'origine, entreprises vendant des produits sous leur propre marque). Pour lui, le gouvernement doit orienter ce changement, en encourageant la restructuration et la modernisation industrielles. Paddy Textile, un OEM installé à Zengcheng, ville sous l'administration de Guangzhou, a perdu en un seul mois 80% de ses commandes. "Les ouvriers veulent partir, car le salaire a baissé", déplore le directeur de l'entreprise, Zhong Qiyun. "Mais nous n'avons pas licencié nos employés ni fermé aucune ligne de production. Nous espérons arriver à gérer la crise". Cependant, une transformation industrielle n'est pas au programme de Zhong Qiyun : "Il y a trente ans, Hong Kong a vécu le même scénario. Il y avait des milliers de producteurs textiles. Mais parmi eux, combien sont devenus de grandes marques? Les chances sont trop faibles", explique-t-il d'un ton pessimiste. Source: Xinhua |