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ÉCONOMIE
Publié le 05/06/2009
La faillite de GM n'est pas une menace pour les opérations du groupe en Chine

Zhao Yi

Malgré sa mise en faillite, les actifs que le constructeur automobile américain General Motors possède en dehors des Etats-Unis, et notamment en Chine, ne seront pas affectés. Toutes les filiales étrangères du groupe sont en effet des entreprises enregistrées localement et dotées d'une personnalité morale indépendante, leur permettant de poursuivre normalement leurs activités dans le pays d'implantation. Les opérations du groupe GM en Europe ne sont ainsi pas concernées par la situation de GM aux Etats-Unis. 

L'ensemble des marques de GM en Europe telles que Saab, Opel et Vauxhall cherchent à présent de nouveaux acquéreurs. Saab s'est déjà placé sous la protection de la loi sur les faillites, tandis qu'Opel et Vauxhall ont passé des accords de principe avec deux acheteurs : le groupe canadien Magna qui détiendra 20% des actions et la banque russe Sberbank, qui détiendra pour sa part 35%. Cette approche s'applique également à toutes les sociétés détenues en propriété exclusive ou en joint-venture par GM en Chine.

GM China, filiale du géant automobile en Chine, jouit actuellement des droits et intérêts des entreprises à capitaux mixtes ou uniques installées en Chine par GM.

« Nous projetons de lever des fonds pour soutenir les activités de GM dans la zone Asie-Pacifique. Tous les capitaux investis dans les grands projets de GM en Chine proviennent des bénéfices réalisés sur le marché chinois. Nous avons suffisamment d'argent pour réinvestir », a déclaré Nick Reilly, président du groupe GM pour la région.

L'organisation de GM en Chine est toutefois un peu plus complexe qu'elle n'y paraît. Compte tenu de la loi particulière sur les entreprises à capitaux mixtes, GM ne détient en effet que 50% et 34% du capital de ses deux principaux joint-ventures en Chine : Shanghai GM et SGMW.

Les bons résultats obtenus par ces dernières et la présence importante des partenaires chinois de GM dans leur capital ont permis de minimiser l'impact de la banqueroute du fabricant américain sur ses affaires en Chine.

GM possède aujourd'hui en Chine plusieurs filiales à capitaux mixtes. Hormis les deux joint-ventures précédemment cités, on retiendra l'existence de GMAC-SAIC et PATAC.

GMAC, qui s'est vu accorder le statut de banque aux Etats-Unis, est à présent majoritairement contrôlé par l'Etat, mais détient toujours 50% du capital de son joint-venture en Chine. PATAC, l'un des quatre premiers centres d'exploitation automobile à l'échelle mondiale derrière les Etats unis, la Corée du Sud et l'Allemagne, détient le même pourcentage d'actions en Chine.

Sur les cinq principales marques de véhicules commercialisées par GM en Chine que sont Chevrolet, Buick, Cadillac, Opel et Wuling, les trois premières, dont Shanghai GM assume la construction et la vente, ne sont jamais affectées par les plans de restructuration décidés par la maison-mère.

La marque Saab, dont les véhicules sont vendus par Shanghai GM, devrait pour sa part trouver un nouveau repreneur. Selon Nick Reilly, l'avenir de cette marque en Chine dépendra de l'issue des négociations entre Shanghai GM et la compagnie qui rachètera Saab.

En ce qui concerne Opel, les négociations de rachat se poursuivent. Une chose est sûre, GM China perdra le droit de distribution en Chine. A l'heure actuelle, il est difficile de dire si une nouvelle entreprise sera chargée de la vente des véhicules sur le marché chinois, ou si un autre partenaire chinois sera choisi pour s'en occuper.

Cependant, le destin de ces deux marques n'affecterait guère les affaires de GM en Chine, en raison de leur faible chiffre d'affaires : Saab vend moins de 300 unités par an, ce qui représente 1/1500 des véhicules vendus par Shanghai GM.

Parallèlement au rachat de ces marques, le renouvellement de la gamme jouera un rôle-clé après la mise en faillite de GM. Le constructeur Opel est actuellement chargé de la conception des véhicules de catégorie B tels que les nouveaux modèles Regal et LaCrosse. Or compte tenu de la restructuration des activités d'Opel, il est impossible de prévoir si GM gardera une quelconque influence sur ses opérations en Europe, et si Opel lui confiera ou non une nouvelle sous-marque.

« La confiance des consommateurs est notre premier souci », confiait un représentant de China GM. « Beaucoup de gens ne sont pas très au fait de la loi américaine sur la faillite, qui est un procédé très compliqué. Cela pourrait altérer la confiance de nos clients par rapport à nos produits ».

Le 1er juin, GM a déposé le bilan, amorçant ainsi le processus de redressement juridique et devenant par la même occasion la plus grande faillite industrielle dans l'histoire américaine.

Toutefois, une déclaration de China GM communiquée cette nuit-là à Xinhua, a souligné que l'impact de la faillite de la structure mère « serait minime sur les affaires en Chine y compris sur les opérations de ventes ».

« Nos opérations commerciales vont se poursuivre normalement, qu'il s'agisse de notre système d'approvisionnement, de nos rapports avec les concessionnaires ou de nos activités de garantie et de soutien aux clients », précisait la déclaration.

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