Analyse: Faits marquants de la tournée asiatique de Mme Clinton |
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clington a conclu dimanche sa visite d'une semaine au Japon, en Indonésie, en Corée du Sud et en Chine, décrite par la chef de la diplomatie américaine comme "une tournée d'écoute" et une visite "destinée à déterminer réellement une voie à suivre". Mme Clinton n'a pas tari d'efforts pour souligner l'importance de sa première tournée diplomatique depuis son entrée en fonction. De leur côté, la presse et les observateurs ont étroitement suivi ses visites, estimant que ces dernières pourraient renseigner sur la politique diplomatique voulue par l'administration Obama dans la région. NOUVELLES OPPORTUNITES POUR LES RELATIONS SINO-AMERICAINES Au début de l'année 2008, lorsqu'elle était encore candidate aux élections présidentielles, Mme Clinton avait déclaré : "nos relations avec la Chine seront les relations bilatérales les plus importantes dans le monde pendant ce siècle". Jusqu'à sa dernière visite à Beijing, elle a réaffirmé la promesse américaine faite dans le communiqué conjoint sino-américain du 17 août 1982, en vertu duquel les Etats-Unis reconnaissent le gouvernement chinois comme le seul gouvernement légal de la Chine et reconnaissent la position chinoise selon laquelle il n'y a qu'une Chine, et Taïwan fait partie de la Chine. Une telle position a apparemment fourni un socle solide pour le développement ultérieur des relations entre Beijing et Washington. Mme Clinton n'a pas manqué néanmoins de mentionner les contradictions et les différences entre la Chine et les Etats-Unis. Elle a cependant souligné que les divergences ne sauraient constituer un frein à une importante coopération entre Washington et Beijing sur des questions telles que la crise économique mondiale, le changement climatique et les menaces sur la sécurité comme la question nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Mme Clinton a estimé que les échanges sur les questions bilatérale et internationale d'intérêt commun pourraient ouvrir une nouvelle ère pour le dialogue global et la coopération entre les Etats-Unis et la Chine. A propos de la coopération militaire, le porte-parole du Pentagone Bryan Whitman a annoncé le lendemain du départ de Mme Clinton pour l'Asie que "les 27 et 28 février 2009, le sous-secrétaire adjoint à la Défense David Sedney participera aux entretiens annuels sur la coordination de la politique de défense avec l'Armée populaire de libération à Beijing". Les échanges militaires sino-américains ont été suspendus en octobre dernier, après que l'administration Bush ait notifié au Congrès son intention de vendre des armes à Taïwan pour un montant de 6,5 milliards de dollars. Dans le communiqué "du 17 août 1982" signé entre la Chine et les Etats-Unis, la partie américaine s'était engagée à réduire ses ventes d'armes à Taïwan tant du point de vue qualitatif que quantitatif.
REAFFIRMER LES RELATIONS AVEC LES ALLIES ASIATIQUES Parmi les quatre pays dans lesquels Mme Clinton s'est rendue, figurent le Japon et la Corée du Sud, importants alliés des Etats-Unis en Asie. En plus de leurs relations très étroites avec les Etats-Unis dans les domaines politique, diplomatique, économique et des finances, ces deux pays, qui abritent des bases militaires américaines, sont considérés comme les alliés les plus importants des Etats-Unis dans la région Pacifique. Face au risque d'impasse concernant les efforts menés depuis plus de cinq ans pour régler la question nucléaire de la Péninsule coréenne et à la détérioration des relations entre la RPDC et la Corée du Sud, on estime que les Etats-Unis sont déterminés à renforcer leurs relations traditionnelles avec Tokyo et Séoul pour non seulement lutter contre les effets de la crise financière sur leur territoire mais également exercer davantage de pression sur Pyongyang. Certains observateurs considèrent que la promesse faite par Mme Clinton aux dirigeants du Japon et de la Corée du Sud de maintenir leurs relations en tant qu'alliés constitue certes une sorte d'assurance, mais qu'elle témoigne également de la volonté de Washington de maintenir son influence politique et sa présence militaire de façon durable en Asie de l'Est.
SIGNE POSITIF AU MONDE MUSULMAN La visite de 24 heures de Mme Clinton en Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du monde, est largement considérée comme un signe fort de la Maison blanche à destination de la communauté musulmane, irritée par la décision de l'ancien président américain George W. Bush d'envahir l'Irak sans raison crédible. En tant que pays musulman modéré, l'Indonésie abrite le siège de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et constitue une puissance régionale puisqu'elle détient la plus forte économie des pays d'Asie du Sud-Est. Tous ces éléments sont cohérents avec la démarche de Mme Clinton qui consiste à utiliser la "puissance intelligente" pour former un partenariat global, ont souligné certains observateurs. L'Indonésie peut jouer un rôle de premier plan pour rapprocher l'Occident et le monde musulman car il s'agit de la troisième plus grande démocratie dans le monde qui a clairement fait la démonstration que l'Islam, la démocratie et la modernité peuvent non seulement co-exister, mais qu'ils sont également liés, a indiqué la chef de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue de sa rencontre avec le ministre indonésien des Affaires étrangères Hassan Wirayuda. En dehors de son rôle de vecteur entre les Etats-Unis et le monde musulman, Mme Clinton a également salué l'initiative de l'Indonésie d'abriter la Conférence de Bali sur le changement climatique ainsi que les efforts déployés par Jarkata en vue d'établir un cadre pour lutter de façon conjointe contre la déforestation.
Source: Xinhua |