Dix termes clés de l'économie chinoise en 2007 |
Au cours de l'année qui va prendre fin, la Chine a amélioré notablement la qualité et la rentabilité de son développement économique, et fait également face à des défis et à des risques croissants : excédent élargi du commerce extérieur, trop forte création monétaire, hausse des prix continuelle…A cause de liquidités excédentaires, l'inflation frappait à la porte de la Chine au début de 2007, et maintenant, elle exerce une pression de plus en plus évidente sur elle. La Banque centrale a cinq fois augmenté le taux d'intérêt et dix fois élevé le taux des réserves de prévoyance pour les dépôts. Ces mesures prises en 2007 l'une après l'autre sur le plan de politique monétaire ont fini par la décision annoncée au cours de la Conférence nationale sur le travail économique sur le resserrement du crédit. Prévenir la surchauffe de l'économie et une inflation évidente est devenue la première tâche du contrôle macroéconomique de l'année prochaine. L'évolution future de l'économie chinoise sera centrée sur la réalisation d'un développement général, équilibré et durable, selon le principe de qualité et de rapidité. Priorité à la qualité En 2005, dans l'ordre des priorités du développement économique, la rapidité devançait la qualité, et en 2006, cet ordre a été inversé. L'année suivante, la Conférence nationale sur le travail économique a appelé à maintenir fermement la priorité à la qualité. L'attention de plus en plus importante que nous accordons à la qualité dans le développement économique atteste la détermination de l'autorité centrale d'accélérer la reconversion du mode de croissance et de réaliser le développement général, équilibré et durable de l'économie. Sur le plan pratique, la priorité à la qualité signifie que pour une longue période ultérieure, la Chine devra réaliser un équilibre harmonieux entre la rapidité, la qualité et la rentabilité, entre la consommation, l'investissement et l'exportation, entre la population, les ressources et l'environnement, et enfin entre la réforme, le développement et la stabilité. Pression de l'inflation Entraînés par la hausse des prix de la viande de porc, des huiles comestibles et d'autres denrées alimentaires, les indices des prix à la consommation ont augmenté de 3,3% en mars, avant de continuer leur ascension et d'atteindre finalement 6,9% en novembre. Durant neuf mois consécutifs, l'augmentation a dépassé le seuil d'alerte de 3%. Bien que ce soit une hausse structurelle et conjoncturelle, et non pas une hausse globale et continuelle causée par une demande globale de loin supérieure à l'offre totale, on se demande pourtant si la Chine est en train d'accéder à une période caractérisée par la montée de l'inflation. Des spécialistes présagent une augmentation des indices des prix à la consommation de 4,5-4,6% en 2007. La conférence nationale sur le travail économique qui a pour tâche de brosser l'évolution de l'économie chinoise dans l'année à venir a fixé pour le contrôle macroéconomique la tâche primordiale d'« empêcher la hausse structurelle des prix de se transformer en une inflation évidente ». Les gens du commun se demandent avant tout autre chose si leur panier à légumes pèsera de plus en plus lourd dans leur budget familial à l'approche du Nouvel An. Excès de liquidités Les liquidités excédentaires, terme fort couramment utilisé et lu en Chine ces dernières années, trouvent leur origine principalement dans les énormes réserves de devises résultant des excédents commerciaux, ainsi que dans les crédits actifs du secteur bancaire. Dans le « Rapport sur la situation du commerce extérieur de Chine », l'excédent commercial est estimé à 250 milliards de USD pour toute l'année de 2007. La réduction des crédits et le recours à d'autres moyens monétaires peuvent probablement remédier à cette situation, mais l'équilibrage de l'énorme excédent commercial est la solution fondamentale des liquidités excédentaires. Cela nécessite non seulement la réévaluation appropriée du RMB, mais aussi et surtout un système financier basé sur la stimulation et l'accroissement de la demande intérieure et le développement équilibré du financement direct et indirect. Réévaluation du RMB Le 12 décembre, le cours médian du taux de change du RMB vers le USD était de 7,3647, créant ainsi un nouveau haut depuis la réforme du système de change. Depuis cette réforme déclenchée par la Banque populaire centrale le 21 juillet 2005, le taux de change du RMB contre le USD est passé d'un « petit bond » de 2% à une série de « petits pas ». Actuellement, le RMB a été réévalué de 11,9% par rapport au dollar US. Lors du 4e Sommet industriel et commercial Chine-UE, qui s'est tenu il y a peu de temps, le premier ministre Wen Jiabao a déclaré que la Chine continuerait à améliorer les mécanismes de formation du taux de change du RMB selon le principe : initiative, contrôlabilité et progressivité, à accroître le rôle fondamental de l'offre et de la demande au marché dans l'établissement du taux de change, à rendre ce taux plus souple et à réaliser progressivement la convertibilité du RMB au compte de capital. Augmentation fréquente du taux d'intérêt La Banque populaire de Chine a cinq fois, soit le 18 mars, le 19 mai, le 21 juillet, le 21 août et le 15 septembre--une fréquence rarement vue--, relevé le taux d'intérêt de référence du dépôt et du crédit en RMB aux établissements financiers. Parallèlement, elle a augmenté dix fois le taux des réserves de prévoyance. La dernière augmentation, soit un pour cent, est la plus forte ces quatre dernières années. Ces mesures combinées de politique monétaire ont pour but de renforcer le contrôle de la monnaie et du crédit, et d'encourager l'augmentation rationnelle de l'investissement. La Conférence nationale sur le travail économique a défini la tâche principale du contrôle macroéconomique en 2008 : « contrôler sévèrement les agrégats monétaires et les agrégats du crédit, ainsi que le rythme du contrôle macroéconomique ». Diverses mesures d'ordre monétaire mériteront notre plus grande attention en 2008. Marché boursier Les bourses de Shanghai et de Shenzhen comptent 130 millions de comptes et quelque 5 000 investisseurs institutionnels. Les liquidités suffisantes sur le plan macrocosmique et l'ardeur des investisseurs petits et moyens sur le plan microcosmique ont entraîné en 2007 une prospérité depuis longtemps inconnue au marché boursier chinois. Bien que l'augmentation considérable de l'impôt du timbre des transactions, survenue le 29 mai, ait déclenché une baisse importante au marché boursier, la hausse est revenue en peu de temps, et s'est maintenue. La récente régulation conjoncturelle au marché est nécessaire à la consolidation du marché à la hausse et à une prospérité rationnelle. M. Shang Fulin, président de Commission de contrôle boursier de Chine, a affirmé que le marché du capital de Chine reste dans l'ensemble à une étape de consolidation de la base du développement. Il a déclaré notamment qu'à l'heure actuelle et dans un proche avenir, nous avions pour tâche importante « de maîtriser correctement la loi de développement et les caractéristiques conjoncturelles du marché du capital, de développer énergiquement ce marché et d'accroître la part du financement direct ». Revenus de la propriété Ce terme de la statistique, nouveau pour les Chinois, est apparu dans le rapport présenté par le secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois au 17e congrès du Parti. Il désigne les revenus que reçoit le propriétaire d'un actif financier (dépôts à la banque ou titres de valeurs) et les revenus rapportés par un investissement immobilier comme logements, véhicules ou collections d'objets d'art. Le maître de recherches Yi Xianrong, de l'Académie des sciences sociales, a indiqué notamment que pour accroître les revenus de la propriété, le plus important était d'augmenter le pourcentage de la rémunération du travail dans la distribution afin de permettre aux créateurs de la richesse sociale de bénéficier davantage des fruits de la réforme et du développement. Economie d'énergie et réduction de l'émission de polluants En 2007, l'économie d'énergie et la réduction de l'émission de polluants ont connu un tournant. Au trois premiers trimestres, la consommation de l'énergie par unité du PIB s'est réduite de 3% par rapport à la période correspondante de l'année passée, et l'émission de l'oxyde sulfurique et de la DCO (demande chimique en oxygène) a diminué pour la première fois. Cette nouvelle encourageante a raffermi l'espoir des Chinois d'atteindre l'objectif fixé dans les « Grandes lignes du programme du 11e quinquennat » : « la consommation d'énergie par unité du PIB diminuera de 20% environ et l'émission des principaux polluants se réduira de 10% durant la période de 2006-2010 ». 2008 sera une année cruciale pour réaliser cet objectif, tâche qui demande l'effort commun de toute la société. L'économie d'énergie et la réduction de l'émission de polluants constituent maintenant le consensus des autorités centrale et locales, et la conviction de tous les Chinois. Législation économique En 2007, les organes législatifs ont adopté ou amendé des lois importantes, comme la « Loi relative à l'impôt sur le revenu de l'entreprise » qui définit que son taux est unifié à 25% pour les entreprises chinoises et étrangères ; la « Loi sur les droits réels » qui stipule que « les droits réels de l'Etat, des collectivités et des particuliers ainsi que ceux des autres ayants droit sont protégés par la loi, et ne souffrent aucune violation par toute collectivité ou tout individu » ; la « Loi anti-monopole », qui affirme que toute acquisition-fusion par le capital étranger qui concerne la sûreté de l'Etat doit passer par un double examen ; la « Loi sur le contrat de travail », la « Loi sur la promotion de la création d'emplois », la « Loi sur la planification des villes et des villages » et le « Projet de l'amendement de la Loi sur l'économie de l'énergie ». La législation économique a gagné en ampleur et en profondeur, en insistant sur la structuration, la normalisation des droits et fonctions, et la garantie des droits et intérêts, afin de consolider et de perfectionner la construction du système d'économie de marché socialiste. Made in China « Made in China », déjà familier aux consommateurs du monde entier, a connu en 2007 une crise de confiance. Elle a été provoquée par le rappel de jouets chinois défectueux par Mattel Inc., puis amplifiée par d'autres rappels de jouets, de pâtes dentifrices et produits alimentaires. La « qualité » des produits n'était pas la seule raison de ces rappels, dus aussi à des facteurs complexes comme litige sur les normes, les barrières technologiques, la protection commerciale et la surenchère médiatique. Mais la campagne nationale pour la remise en ordre de la qualité des produits et de la sécurité alimentaire, qui a balayé la Chine durant quatre mois, a montré la décision du gouvernement chinois de bâtir une Grande Muraille de la crédibilité des produits « made in China ».
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