Les entreprises chinoises et les entreprises étrangères coopérantes qui se séparent |
Lan Xinzhen À la suite d'une coopération de 15 ans, le groupe français Danone et la SARL Guangming, entreprise agroalimentaire chinoise spécialisée dans les produits laitiers, ont mis fin à leur partenariat. Le 16 octobre 2007, Guangming a annoncé que la SARL en Asie du groupe Danone a vendu toutes ses parts, qui représentent 20,01 % des actions de Guangming, à deux autres actionnaires de Guangming. Parallèlement, les deux parties ont décidé de mettre fin aux accords concernant la marque et le transfert de technologie, après que le groupe Danone ait versé 330 millions de yuans en argent liquide à son partenaire chinois, en tant que compensations pour la promotion et la vente des produits du groupe agroalimentaire français. En effet, le groupe Danone a considérablement bénéficié des fruits de son association avec le groupe chinois après avoir créé en 1992 une société à capitaux mixtes avec Guangming. Grâce à la coopération, l'influence des produits de Danone a connu un essor significatif, ce qui a permis de renverser sa situation déficitaire en Chine. De 2002 à 2006, les revenus de la vente des produits du groupe français par l'entreprise Guangming commercialisés sous l'autorisation de Danone ont atteint 1,8 milliards de yuans. De plus, de 2002 à 2005, Danone a obtenu un dividende de 40 millions de yuans de la part de Guangming. Par conséquent, pour la plupart des gens, cette séparation entre Danone et Guangming reste difficilement compréhensible. La séparation entre la plupart des entreprises coopérantes Beaucoup d'entreprises étrangères ont mis fin à leur coopération sous la forme de la société à capitaux mixtes avec les entreprises chinoises, tout comme Danone et Guangming. Le 23 janvier, Changjiang Securities et la Banque nationale de Paris ont annoncé qu'ils avaient cessé leur partenariat en raison d'une divergence de points de vue concernant l'orientation du développement de leur société à capitaux mixtes, Changjiang, BNP Paribas Peregrine, la première société de bourses à capitaux mixtes de Chine après son adhésion à l'OMC. « Au début de l'ouverture et de la réforme en Chine, de nombreuses entreprises internationales sont entrées sur le marché chinois, en créant des entreprises à capitaux mixtes, a commenté Wang Zhile, directeur du centre de recherches des sociétés transnationales, à l'institut de la coopération commerciale et économique internationale relevant du Ministère du Commerce. En 1989, le nombre des entreprises à capitaux mixtes a atteint son apogée en Chine, elles représentaient alors 70 % des entreprises à capitaux étrangers. Cependant, depuis la dernière moitié de la dernière décennie, les entreprises à capitaux étrangers ont progressivement remplacé les entreprises à capitaux mixtes. De nombreuses entreprises transnationales telles que Panasonic, Siemens et Procter & Gamble, ont transformé leurs sociétés à capitaux mixtes en Chine en sociétés à capitaux exclusivement étrangers ». En 1998, les entreprises à capitaux exclusivement étrangers représentaient 41,8 % des investissements étrangers en Chine, dépassant pour la première fois les entreprises à capitaux mixtes : 33,2 %. En 2006, ces deux chiffres étaient de 70,3 % et 21,7 %. Exploitation du marché chinois à travers la société à capitaux mixtes Selon l'explication du Groupe Danone, cette séparation avec Guangming a été provoquée par leurs exigences divergentes de développement stratégique. Mais certains experts ont estimé que la raison qui a motivé leur séparation est l'incapacité de Danone à prendre le contrôle des actions de Guangming. En 2001, Danone a essayé pour la première fois de contrôler les actions de Guangming, sa participation dans le groupe s'élevait alors de 5 % à 20 % à travers les achats. En juin 2006, le groupe Guangming a procédé à de profondes restructurations, ce qui, en réalité, lui a permis de reprendre l'avantage sur ses deux grands actionnaires chinois. Confronté à la complexité de cette situation, Danone a été contraint de revoir ses ambitions à la baisse. « Une fois que les commerçants étrangers connaissent l'état du marché chinois et réussissent à fonder leur propre réseau d'affaires, ils se séparent généralement des entreprises chinoises », a exprimé Fan Kexiong, directeur général de la SARL shanghaienne Xinke, qui commercialise des machines d'essai. « Les enseignements que pouvons nous en retirer sont profonds. À la suite de la création d'une société à capitaux mixtes, les entreprises étrangères contrôlent presque tous les réseaux de distributeurs sur le marché international. Pour un même produit, le prix pratiqué sur le marché chinois est largement inférieur à celui pratiqué sur le marché international. Nous ne disposons pas de réseaux de distributeurs, par conséquent nous sommes confrontés à certains handicaps, a témoigné Fan Kexiong. En ce qui concerne les réseaux de distributeurs sur le marché intérieur que nous avons fondés pendant des dizaines d'années, les commerçants étrangers sont entrés en concurrence avec nous après avoir pris connaissance de leur existence». Un marché plus ouvert Une analyse, qu'elle soit positive ou négative pour critiquer la séparation entre les entreprises coopérantes est superfétatoire. Ces vingt dernières années, les entreprises chinoises et les entreprises étrangères ont respectivement connu des gains et des pertes, mais elles ont véritablement accéléré le rythme de développement de l'économie chinoise. « Dans une certaine mesure, la séparation entre les entreprises chinoises et les entreprises étrangères reflète l'ouverture du marché chinois, surtout après son adhésion à l'OMC », a déclaré Li Yanjun, chercheuse adjointe au centre de recherches des sociétés transnationales relevant du Ministère du Commerce. « Hormis les politiques plus ouvertes du pays, la divergence culturelle constitue une cause importante de leur séparation, a indiqué Ma Yu, chercheur expérimenté au Ministère du Commerce. Ce que les entreprises étrangères recherchent est de maximiser leur rentabilité, tandis que les entreprises chinoises, elles recherchent en général d'autres objectifs, comme l'envergure du développement et les chiffres de vente. La plus grande différence consiste en une incompatibilité de certaines mesures de gestion, par exemple, lorsqu'une entreprise étrangère souhaite appliquer une réduction d'effectifs en cas de profits insatisfaisants, l'entreprise chinoise refuse généralement cette initiative, car doit avant tout penser à la pression locale de la difficulté de l'emploi. En effet, l'allègement des problèmes d'emploi est considéré comme une des grandes responsabilités des entreprises nationales chinoises. (Rédigé par Wang Wenjie)
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