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Publié le 05/08/2015
Les pilleurs de tombes, un terrible danger pour l'histoire chinoise

 

 
Les archéologues chinois sont confrontés à une épidémie de pillages de tombes professionnels.
 
Cette situation a été mise en évidence par les récentes arrestations de 12 pilleurs de tombes dans la Province du Sichuan, dans l'Ouest de la Chine. Ils sont soupçonnés d'avoir volé des objets dans une tombe datant de la Dynastie Song (960-1279) dans la ville de Ziyang, d'une valeur, selon la police locale, d'environ un million de Yuans (161 000 Dollars US).
 
Les pièces volées comprennent deux portes sculptées de la chambre funéraire, ainsi que quelques objets de valeur qui y étaient enfouis, a rapporté dimanche le journal local Huaxi Metropolis Daily.
 
L'un des suspects, un collectionneur d'antiquités du nom de Liu, a dit avoir gardé quelques-uns des objets les plus précieux dans sa boutique, tandis que le reste a été vendu à d'autres revendeurs.
 
Dans un pays avec des milliers d'années d'histoire, ces histoires de gens qui volent des tombes abondent.
 
En juin, le tombeau de Liu Yongfu, un héros national qui a combattu lors de la guerre sino-française de 1884-85 et est mort en 1917, a ainsi été profané par des criminels qui l'ont presque vidé. Le site, qui se trouve dans les montagnes de Qinzhou, dans la Région autonome Zhuang du Guangxi en Chine du Sud, était pourtant placé sous protection de l'État depuis 2001.
 
En 2012, trois sculptures en pierre du mausolée du Prince Jingjiang, un membre de la royauté régionale du Guangxi sous la Dynastie Ming (1368-1644), ont été volées. Une sculpture de guerrier, qui se trouvait également dans le mausolée, a été décapitée deux jours plus tard.
 
« Les pilleurs de tombes creusent dans l'espoir de trouver des objets funéraires précieux », a déclaré à Xinhua Su Dong, conservateur du Musée de Qinzhou, dans le Guangxi. « La tombe de Liu Yongfu, par exemple, a été visée à plusieurs reprises depuis les années 1990 ».
 
Selon Liang Xiao, un expert en protection de reliques, en plus de l'avidité pour l'argent, la ferveur nationale pour la collection d'antiquités a également contribué au phénomène.
 
« La collection d'antiquités est devenu très populaire en Chine », dit M. Liang. « Les criminels répondent à cette ferveur par le vol et la vente d'objets historiques ».
 
M. Liang estime que la popularité du best-seller chinois « Chroniques de pilleurs de tombes », ainsi que ses retombées, ont aggravé le problème.
 
Les autorités chinoises ont intensifié leurs efforts pour sévir contre les crimes, mais sans grand succès.
 
Mo Zhidong, un responsable du département provincial des vestiges culturels du Guangxi, a souligné que les tombes et ruines antiques sont généralement situées en pleine nature, ce qui rend leur surveillance très difficile.
 
« En raison de limitations telles que l'absence d'électricité et d'autres mauvaises infrastructures dans les zones éloignées, il est difficile d'installer des caméras », a déclaré M. Mo. « Alors, quand il arrive qu'une tombe est pillée, il est très difficile de suivre la trace des suspects ».
 
Rien qu'au Guangxi, 17 des 66 sites historiques protégés au niveau national sont situés dans des zones désertes, tandis que la plupart des 355 sites antiques placés sous protection régionale sont également situés dans des zones reculées.
 
Dans le même temps, une pénurie de personnel de contrôle rend la situation encore pire.
 
« Les départements des reliques culturelles de la plupart des comtés chinois n'ont chacun que quatre membres du personnel environ affectés à la protection », dit M. Mo. « Imaginez la difficulté de protéger une vaste étendue de ruines avec seulement quatre personnes ».
 
Zhou Keda, de l'Académie des sciences sociales du Guangxi, estime pour sa part que le gouvernement devrait sensibiliser le public à la question, et fournir davantage de financement, en particulier pour le personnel spécialisé et les équipements de surveillance.
 
« Les départements application de la loi devraient également améliorer la surveillance du commerce des artefacts pour prévenir ce commerce illicite endémique », a-t-il dit.
 
L'universitaire a également appelé les autorités à mettre en place une base de données nationale, avec un code pour chaque artefact.
 
« De cette façon, une fois que les pièces seront mises sur le marché, les autorités seront en mesure de suivre leur source et de sanctionner les criminels ».
 
 
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
 
 
 



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