Hong Yi a été l'un des premiers à avoir introduit l'art occidental en Chine au début du 20^ème siècle. Aujourd'hui, les seules peintures restantes de l'artiste sont exposées pour la première fois en Chine, aux côtés de ses calligraphies, à l'Ecole nationale des beaux-arts de Beijing. Cette présentation offre au public un rare florilège de l'héritage d'un créateur légendaire.

Ces 2 peintures comptent parmi les premières oeuvres d'un artiste chinois utilisant des techniques occidentales. Elles sont aussi les dernières toiles du Maître Hong Yi, l'artiste de légende devenu moine. Né Li Shutong, Hong Yi a peint ses oeuvres au début des années 1900 alors qu'il était étudiant à l'Université nationale des beaux-arts et de la musique de Tokyo. Il souhaitait alors revenir en Chine avec de nouvelles formes artistiques.

Wang Huangsheng

Conservateur

Ecole nationale des beaux-arts

"A cette époque, l'idéologie occidentale ainsi que plusieurs modèles artistiques européens ont été ramenés du Japon. Et Li Shutong a été parmi les premiers a débuter ce mouvement. Son travail et son apprentissage au pays du soleil levant ont bien sûr été d'une importance majeure pour le développement artistique en Chine mais ils ont aussi contribué à mettre en lumière la façon dont les artistes chinois étudiaient dans l'école d'art japonaise."

Et la peinture occidentale n'est pas le seul trésor qu'il ait ramené de son séjour. En effet, il a aussi été le premier à introduire la musique européenne ainsi que des méthodes d'apprentissage radicalement nouvelles, comme l'utilisation de modèles dénudés lors des ateliers de peinture.

Chen Yajing

Etudiante

"Maître Hong Yi était vértitablement un génie à facettes multiples. Il était à l'aise tout aussi bien avec la peinture qu'avec la musique."

L'une de ses réalisations inoubliables reste les paroles de la chanson "farewell", que tous les Chinois, ou presque, connaissent par coeur. De nombreuses personnes ont été surprises à l'annonce de la décision de Hong de devenir moine bouddhiste. Car c'est au sommet de sa gloire, que le Maître a soudainement cessé toute, ou presque, activité artistique pour se consacrer à la philosophie, et de façon occasionnelle, à la calligraphie. Et c'est le chemin qu'il a suivi jusqu'à sa mort en 1948.

Wang Huangsheng

Conservateur

Ecole nationale des beaux-arts

"Dans la culture chinoise, se détourner d'une vie de richesses matérielles pour s'engager dans une voie plus sereine, est considéré comme un statut de spiritualité suprême."

Etudiante

"Nous aimons tous sa calligraphie. Nous estimons qu'il s'y est plus consacré qu'à la peinture et la musique. C'est la seule chose qu'il ait continué à pratiquer après le rituel du rasage de la tête."

Maître Hong Yi, un pionnier de la culture croisée n'a jamais abandonné sa quête spirituelle. Tout comme son travail, sa vie et sa vision sont toujours sources d'inspiration pour la génération actuelle.

Source: CCTV.com