Quand les archéologues travaillent au désert de Takalamakan, le seul arbre qu'ils peuvent voir est le peuplier. Cet arbre défie à la fois la sécheresse aride et le froid, et il peut vivre des siècles, ce qui lui vaut le surnom de héros du désert.

Chaque année en mars, le vent du nord-est souffle à travers le Takalamakan. Il envoie le pollen des peupliers mâles à des centaines de kilomètres d'oasis et de désert, et le pose sur les arbres féminins. Les petites graines commencent à pousser.

Le peuplier doit être robuste pour survivre. La saison du vent dure cinq mois et le volume d'évaporation est dix fois supérieur à celui des précipitations. Le peuplier couve de nouvelles couches d'écorce à l'intérieur des anciennes, mortes de sécheresse. Il forme une barrière contre le soleil brûlant.

Une couche épaisse de cire pousse à l'intérieur de l'écorce, qui renferme des eaux. Le peuplier a évolué, utilisant désormais les eaux alcalines du désert. Le fleuve Tarim est le berceau des graines du peuplier. Après avoir germé, les graines sont lavées dans la rive, puis grandissent et s'étendent dans le désert. Les feuilles deviennent jaunes en automne, puis tombent en hiver.

Le peuplier est surnommé le "héros du désert". On raconte que cet arbre peut vivre trois mille ans, qu'il ne tombe jamais après sa mort, et qu'il ne pourrit jamais après sa chute. Le peuplier fait office de cercueil pour les gens qui vivent près du Tarim. Ils découpent un tiers de l'arbre, le déplacent et creusent un trou de taille humaine. Le tiers du haut sert de couvercle. Un cadavre féminin a été découvert près de l'ancienne ville de Loulan dans un semblable cercueil. Ce cadavre fut enterré il y a 4 000 ans.

Source: CCTV.com