Le nombre de visiteurs européens en Italie a diminué depuis le déclenchement de la crise financière. Mais une maison d'hôte située dans un arbre est la manière parfaite d'oublier les tourments de la crise.

En pleine déroute économique, la population européenne se serre la ceinture, et cela signifie souvent faire l'impasse sur les plaisirs de la vie, et les vacances en premier lieu. En Italie, comme dans toute l'Europe, l'industrie du tourisme en pâtit, mais une maison d'hôte perchée au sommet d'un ancien chêne dans la campagne de la Toscane est complète pour les six prochains mois. Appelé "La Piantata", ce qui signifie "le planté", cet établissement appartient à Renzo Stucchi qui a passé son enfance à construire des cabanes dans les arbres.

Renzo Stucchi

Fondateur et propriétaire de La Piantata

"Quand nous sommes arrivés ici et que nous avons décidé de créer cette ferme, nous nous sommes demandés: 'qui viendrait dans cette petite ville où il n'y a rien à voir?' Nous avons pensé "personne ou presque". Nous avons alors réfléchi à une idée originale pour attirer les gens de Rome car c'est la plus grande ville. Heureusement, je m'y connaissais en cabanes et se trouvait ce magnifique chêne abandonné au milieu des champs de blé. Dès que je l'ai vu, j'ai eu l'idée."

Stucchi a construit sa première cabane en 2005 dans un chêne vieux de 800 ans, entouré de 12 hectares de champs de lavande. Il l'a nommée la Suite bleue. La chambre est située à huit mètres au-dessus du sol et est entourée d'une végétation dense qui sert de climatisation naturelle pendant les jours d'été. Les vacanciers à la recherche de tranquillité peuvent louer la chambre pour 350 euros la nuit. Chaque matin, Stucchi fait monter un panier réfrigéré contenant le petit-déjeuner que les clients peuvent ouvrir quand ils le souhaitent.

En 2011, Stucchi a construit sa deuxième cabane qu'il a nommée Cabane noire. Plus grande que la précédente, elle repose sur un pin vieux de 300 ans situé à côté de la maison de Stucchi et de la piscine de l'hôtel. Elle offre une vue sur les collines de la Toscane et par beau temps, la mer est même visible.

Si les cabanes sont le décor parfait pour un weekend romantique, l'établissement offre également des chambres plus proches du sol sous la forme de chaumières transformées en logements de vacance. Roberta Palumbo est venue de Milan avec son mari et ses filles passer quelques jours dans une des chaumières.

Roberta Palumbo

Cliente milanaise

"Nous adorerions loger dans une cabane, car c'est fabuleux. Mais avec deux enfants en bas âge, il était plus pratique de prendre un appartement, qui dispose d'une cuisine et de tout le confort d'une maison, alors que là-bas c'est une chambre et avec les enfants ça devient vite compliqué. Mais nous aimerions cela."

Rosella Stucchi gère l'affaire avec son mari. Elle affirme que les cabanes sont si populaires qu'il faut les réserver un an à l'avance.

Rossella Stucchi

Femme de Renzo

"Les gens m'appellent pour me demander s'ils peuvent réserver pour le 6 juillet, le 6 août, etc. Bien sûr, rien n'est gratuit, donc si je leur demande de réserver pour l'année suivante, où s'ils souhaitent laisser leurs coordonnées pour qu'en cas d'annulation on les prévienne."

Rosella précise que juillet et août 2013 sont déjà complets et que des réservations ont déjà été faites pour 2014.

Pour de nombreux hôtels et chambres d'hôte d'Italie, la situation est moins rose. Selon les chiffres fournis par la Fédération italienne des hôteliers Federalberghi, durant les six premiers mois de l'année 2012, une diminution de 2,2% du nombres de nuits a été constatée par rapport à l'année passée. Pour le seul mois de juin, cette baisse a été de 7,6%. Mais si au semestre précédent, elle a été de 5,4% pour le nombre de touristes italiens, les touristes étrangers ont augmenté de 1,3%. Bernabo Bocca, le président de la fédération, précise que les grandes villes comme Rome souffrent moins car elles accueillent plus de touristes non européens.

Bernabo Bocca

Président de Federalberghi

"Aujourd'hui, les gens ont moins d'argent dans leurs poches, ils ont tendance à dépenser moins et à aller moins en vacances. D'un autre côté, nous avons un excellent flux de touristes en provenance de l'extérieur de l'Europe, des BRIC -Brésil, Russie, Chine, Inde- et des Etats-Unis, porté par la hausse du dollar par rapport à l'euro, ce qui d'une certaine manière compense la diminution du tourisme des Italiens et des Européens."

Et d'ajouter que les entreprises visant principalement le tourisme intérieur ont été durement touchées. Stucchi avoue se sentir chanceux que la crise économique n'ait pas atteint la niche qu'il a créée et conseille aux autres entrepreneurs de voir grand.

Renzo Stucchi

Fondateur et propriétaire de La Piantata

"Mon conseil est de ne pas trop réfléchir et de se lancer. Se lancer et faire les choses que vous souhaitez au fond de votre coeur, faire ces choses dont les gens rêvent. Je me considère comme quelqu'un qui vend du rêve. Je suis un rêveur. Et j'aime poursuivre mes rêves et les réaliser."

Source: CCTV.com