Le 6^e Festival international du film d'Abu Dhabi s'est achevé ce week-end. Après s'être étalé sur 9 jours, le festival s'est terminé avec la cérémonie des trophées de la Perle Noire. Les films arabes ont raflé tous les prix. Retrouvons notre correspondante, Lourda Sexton.

Projection de 165 films de 48 pays. C'est sur les films arabes que s'est porté le choix du jury, avec une série de prix attribués au monde arabe.

Mahdi Fleifel, réalisateur arabe de "Un monde qui n'est pas le nôtre" était l'homme de la soirée. Son film documentaire sur la vie dans un camp de réfugiés palestiniens a remporté 3 prix: le prestigieux Prix de la Fédération internationale des critiques de films, le Prix du Réseau pour la promotion du cinéma asiatique, et le Prix du meilleur documentaire.

Mahdi Fleifel, Réalisateur

"Un monde qui n'est pas le nôtre"

LOURDA SEXTON: Votre film traite de questions très émouvantes. Pouvez-vous me parler de la réalisation de ce film?

" La réalisation du film. Je ne me suis pas vraiment posé la question jusque très tard. J'ai filmé dans les camps pendant 10 ans, jusqu'à ce que je découvre que j'avais tellement filmé que je devais peut-être commencer à en faire une histoire. Donc cela ressemblait davantage à une sculpture qu'à une écriture suivie d'un assemblage - comme j'avais l'habitude de faire par le passé. Cela a été un procédé beaucoup plus organique."

Sa réaction à l'obtention des prix a été simple.

Mahdi Fleifel,

Réalisateur d'"Un monde qui n'est pas le nôtre"

"Les critiques ont voté pour nous, ainsi que les juges. Que peut-on demander de plus?"

LOURDA SEXTON

ABU DHABI

"Pour chacune des compétitions, un film arabe et un réalisateur arabe sont récompensés. Malgré le fait qu'il s'agisse d'un Festival international. L'attention se porte principalement sur les films arabes."

Le film "Lorsque je t'ai vu" de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir a obtenu le Prix du meilleur film pour le monde arabe dans la catégorie "Nouveaux horizons".

Il s'agit d'un autre film traitant des camps palestiniens, et qui a obtenu un prix récompensant la sensibilité avec laquelle la réalisatrice fait le portrait d'un enfant qui s'enfuit du camp à la recherche de liberté."

ANNEMARIE JACIR, DIRECTOR

"Lorsque je t'ai vu"

"C'est fantastique, parce qu'Abu Dhabi a soutenu ce film dès le début, dès la phase d'évolution du script, puis après sa production. Donc dans un sens, j'ai l'impression de rentrer à la maison, de venir sur le lieu qui a soutenu ce film et lui a permis d'exister."

L'actrice iranienne Goldshifteh Farahani connue pour son franc-parler a obtenu le Prix de la meilleure actrice pour son excellente performance dans "La pierre patience".

GOLDSHIFTEH FARAHANI, Actrice

"La pierre patience"

"C'était fantastique. C'était assez difficile pour moi. J'étais vraiment impliquée dans le film, même après la fin des prises. Pendant deux mois, trois mois. C'était fabuleux."

Malgré les nombreux prix reçus, l'industrie cinématographique arabe a encore du chemin à parcourir. Et doit relever des défis de financement.

NAWAF AL-JANAHI, JURY

Oscars des Nouveaux Horizons

"Je m'attends à un futur prometteur. Mais le progrès est relativement lent. Nous avons de gros problèmes de budget et de distribution. Mais nous arrivons avec un sang neuf et une nouvelle génération qui fait un travail indépendant. Je crois que ça va marcher."

L'icône de l'écran italienne, Claudia Cardinale, a reçu une récompense pour l'ensemble de sa carrière. Et elle estime que des progrès restent à accomplir pour les films arabes.

CLAUDIA CARDINALE

Lauréate du Prix de carrière

"C'est fantastique. Il faudrait qu'il y ait des co-productions pour que nous puissions voir des films du monde entier. Et c'est un Festival très important pour les films arabes."

Les lauréats espèrent qu'ils pourront ainsi inspirer de plus en plus de réalisateurs de films arabes.

Source: CCTV.com